Les violences faites aux femmes sont devenues monnaies
courantes dans certaines contrées du Sénégal. Selon les acteurs, chaque jour,
des femmes sont victimes de violences et d’attouchements sexuels. Apes la
région de Kolda, qui vient en premier, c’est Ziguinchor qui occupe
la deuxième place.
A en croire khadidiatou Thiam, coordonnatrice du
projet Cares à Enda Santé, Ziguinchor enregistre un taux de plus de
25% de femmes victimes de violences et d’attouchements sexuels.
Lors de la réunion préparatoire tenue
hier, pour la visite de la ministre de la
coopération Luxembourgeoise à Ziguinchor, prévue
ce jeudi 25 février, les acteurs des projets financés par le Grand-Duché de
Luxembourg sont revenus sur le volet sanitaire.
Toujours au chevet de la population vulnérable, la coordonnatrice
de Casamance Research Program on VIH resistance and sexual Health(Cares)
d’indiquer, que le Luxembourg va financer trois projets. Ils sont
entre autres : le projet FEVE, le projet CARES et enfin, le projet VIMOS.
Pour Khadidiatou Thiam, le dernier projet cité mène une lutte contre les violences,
mutilations génitales faites contre les femmes en Casamance. Mais
aussi, il travaille pour la promotion d’un environnement favorable pour
l’amélioration de la santé et le bien être des jeunes victimes de violences
notamment sexuelles en Casamance, et dans les pays voisins : la Gambie,
Guinée Bissau.
Pour mieux prendre en charge les victimes de violences
sexuelles, un centre d’accueil d’une valeur de trois cent millions sera
construit à Ziguinchor. Selon Mme Thiam, le centre aura une vocation sous
régionale pour la prise en charge des femmes violentées sur le plan sexuel.
« C’est un centre de prise en charge des
victimes qui ont subi des viols, d’attouchements sexuels. Mais aussi pour
d’autres types de violences. C’est un centre à vocation sous
régional, qui va couvrir la zone de la Casamance, la Gambie et la Guinée
Bissau. Il va accueillir ces filles victimes de violences. Il y aura un package
de services qui leur sera offert, allant de la prise en charge médicale
psychosociale. Mais également, pour le suivi de leurs dossiers
judiciaires.
Revenant sur la quintessence de la construction
d’un tel centre à Ziguinchor, Khadidiatou Thiam affirme que des études et une
analyse situationnelles ont montré qu’il y a un taux de violence assez élevé au
niveau des femmes, particulièrement celui des jeunes filles.
« Ces filles souvent exposées à une petite
stigmatisation. Dès qu’il y a ce genre de violence, la badiénou gokh est
saisie, une fois, elle traverse la ville. Tout le monde sait que
cette dernière est victime de violence sexuelle », a-t-elle fait savoir.
C’est pourquoi, signale-t-elle, on a voulu
construire ce centre pour mettre fin à cette stigmatisation. Mais aussi,
poursuit-elle, pour la prise en charge rapide de ces victimes de violence et
d’attouchements sexuels.
Pour le taux de violences faites aux femmes à
Ziguinchor, Khadidiatou Thiam demeure prudente. Cependant, elle déclare qu’à
Kolda c’est un taux qui avoisine autour de 30%, et à Ziguinchor, c’est plus de
15%.
Sur les personnes portant le Vih, et qui sont
disparues dans la nature, fuyant la stigmatisation, et les regards, la coordonnatrice
de Cares pense qu’il faut une prise en charge. Mais également un respect du
dossier des autorités médicales.
« Il y a des personnes vivant avec le Vih qui
quittent la Guinée Bissau pour venir se faire traiter en Casamance. Comme il y
a des sénégalais qui vont en Gambie ou à Bissau pour se soigner. D’où
l’importance de cet aspect transfrontalier, à travers le projet Frontière et
Vulnérabilité(FEV) de prendre en charge des malades dans la sous-région. Quelle
que soit la nationalité de ce malade, il est pris en charge au niveau des
structures hospitalières », explique Khadidiatou Thiam, coordonnatrice du
projet Cares basé à Enda Santé Ziguinchor.
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