Le Malawi donne le coup d’envoi du premier test grandeur
nature du vaccin expérimental antipaludique. Il sera mis à la disposition des
enfants de moins de 2 ans, les plus touchés par cette maladie mortelle.
En 2017, 435 000 personnes sont mortes du paludisme (ou
malaria) dans le monde selon les chiffres de l’Organisation Mondial de la Santé (OMS).
Plus de 90 % des cas et des décès ont été enregistrés sur le continent
africain. Et après une décennie de succès dans la lutte contre la maladie, les
chiffres annuels ne sont désormais plus en baisse, suscitant l’inquiétude d’une
recrudescence. Les moustiques qui la véhiculent craignent notamment de moins en
moins les insecticides.
Au Malawi, dans le sud-est de l’Afrique, près de cinq
millions de cas ont été confirmés en 2017. Le pays a donc été choisi, avec le
Kenya et le Ghana, pour être le terrain d’expérimentation du premier vaccin
contre le paludisme, annonce ce mardi 23 avril l’OMS dans un communiqué. Ce vaccin
expérimental, baptisé « Mosquirix » ou RTS,S,permet de
préparer le système immunitaire à s’attaquer au parasite, transmis par les
piqûres de moustiques.
PREMIER TEST D’UN VACCIN À GRANDE ÉCHELLE
Des essais préliminaires menés entre 2009 et 2015 ont déjà
montré l’efficacité de ce vaccin sur près de 40 % des enfants âgés de 5
à 17 mois, particulièrement vulnérables. En effet, ces derniers
représentent plus des deux tiers des décès, car la maladie peut les tuer en
moins de vingt-quatre heures. Et si elle ne tue pas, elle peut être le synonyme
de lourds dommages à leur cerveau ou leurs reins.
D’autres traitements sont en cours d’évaluation dans le
monde, mais après plus de trente ans de travaux et d’un investissement d’un
milliard de dollars, le vaccin RTS,S est le premier à être tester à grande
échelle. Le coup d’envoi de cette campagne de vaccination vise donc à confirmer
l’action du sérum, notamment sur les plus jeunes. Le test débutera ainsi dans
un centre de santé de la capitale malawite, Lilongwe, et se poursuivra dans les
deux autres pays pilotes dès la semaine prochaine.
D’ici à 2020, l’OMS espère vacciner 120 000 bambins dans chacun de ces trois États. Ce programme de vaccination 2019 s’inscrit par ailleurs dans le cadre des efforts déployés depuis les années 1990 pour éradiquer le paludisme, tel que le large déploiement de moustiquaires imprégnées de répulsifs. À terme, l’objectif est de réduire le nombre de morts de 90 % en 2030, par rapport aux 429 000 décès de 2015.
topsanté
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