C’étaient les latéraux titulaires de l’équipe de France, ils se sont blessés, ils ont repris la compétition, un peu : Benjamin Mendy et Djibril Sidibé posent un cas de conscience à Didier Deschamps, avant sa liste des 23 pour le Mondial-2018 annoncée jeudi.

Et le 22 avril, il a rejoué. Sur les cinq derniers matches de Manchester City, il a fait trois apparitions pour un total cumulé de 62 minutes.

« On va essayer de gratter le maximum de temps de jeu, et après on verra bien quand la liste tombera, mais en tout cas moi physiquement, mentalement, je suis à fond et je suis prêt pour aller en Russie », disait-il le 6 mai sur SFR Sport.

Mais sur la même chaîne, le champion du monde 1998 Emmanuel Petit s’est montré plus pessimiste dimanche : « Si j’étais Didier Deschamps, je ne le prendrais pas. Ce n’est pas tellement l’impact physique qui me poserait problème, c’est surtout tout ce qui est cognitif : se situer dans l’espace, juger les trajectoires de balle, les positionnements de ses coéquipiers, lire le jeu de l’adversaire… Il y a aussi la conduite de balle, le toucher de balle… Les entraînements ne remplaceront jamais la compétition ».

Mendy le geek

C’est ce que doit évaluer Didier Deschamps, qui durant toute la saison a suivi sa convalescence. Sur le papier, l’ex-Marseillais de 23 ans représente la solution la plus fiable – d’où son transfert de Monaco à City pour 58 millions d’euros l’été dernier.

Il y aura dans la liste sans doute Lucas Digne, peu utilisé au FC Barcelone mais grand habitué du groupe des Bleus (21 sélections depuis 2014), et sans doute pas Layvin Kurzawa, ex-titulaire en équipe nationale devenu remplaçant au PSG au gré d’une saison noire.

« DD » avait convoqué le jeune Lucas Hernandez (Atletico Madrid) pour la première fois en mars, et auparavant le Marseillais Jordan Amavi. Les deux arrières gauches s’affronteront justement en finale d’Europa League mercredi…

De manière anecdotique, mais peut-être pas tant que cela dans l’optique de la vie en groupe et la gestion des à-côtés, Mendy s’est fait remarquer récemment en entonnant dans une vidéo la chanson des supporters de l’OM, qui disent vouloir « tout casser »chez Jean-Michel Aulas mercredi à Lyon.

L’OL avait annoncé dans la foulée qu’il comptait porter plainte « devant le danger résultant de ces comportements inadmissibles », auxquels « un footballeur international français, jouant en Angleterre est même venu prêter sa voix », en visant le Citizen.

Cet adepte des réseaux sociaux a relativisé sur Twitter : « J’espère que l’OM va tout casser SPORTIVEMENT, j’invite tous les fans au match à les supporter dans le respect du stade qui les accueillera. Bonne finale à tous ».

« Si mon corps répond présent… »

Pour Sidibé, le final est bon. Et pourtant : « Une chose est sûre, il ne sera pas là pour les quatre prochaines semaines », avait assené son entraîneur Leonardo Jardim le 19 avril, quatre jours après la « lésion méniscale » survenue au genou droit de son latéral. Et voilà que samedi, contre Saint-Etienne (1-0), Sidibé a rejoué une grosse vingtaine de minutes.

L’arrière droit (25 ans, 15 sélections), qui avait repris l’entraînement collectif le 8 mai, a décidé de ne pas se faire opérer afin d’être prêt pour le Mondial. Cela laisse planer un risque de rechute…

Mais l’encadrement des Bleus le bichonne. Début mai, Sidibé a d’ailleurs effectué un stage individualisé de trois jours à Clairefontaine, sous la houlette du préparateur physique de l’équipe de France, Grégory Dupont. Un cas de figure pas inédit, mais rare.

« C’est sûr que j’ai commencé l’aventure avec les Bleus ça fait un an, un an et demi. La Coupe du monde c’est le rêve de chaque footballeur, aujourd’hui je vais bien me préparer pour, et puis si mon corps répond présent… la Coupe du monde c’est la Coupe du monde quoi ! », confiait dans un grand sourire Sidibé dans une vidéo diffusée par la FFF.