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Entretien exclusif avec le Colonel Mbaye Ndiaye, ancien Directeur Régional des douanes du Nord « Nous voulons rendre opérationnel le concept de frontières intelligentes au bénéfice des citoyens et des opérateurs économiques ».

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Le Colonel Mbaye Ndiaye, ancien Directeur Régional des douanes du Nord, a été nommé récemment Directeur des opérations douanières. M. Ndiaye, en étroite collaboration avec ses agents, a effectué un travail remarquable dans les trois régions de l’axe nord, notamment dans les régions de Saint-Louis, Louga et Matam. Les résultats très encourageants, enregistrés en 2018 par la Direction régionale des douanes du Nord, prouvent encore que la mobilisation n’a point faibli et que la dynamique de performance a été renforcée au niveau des différents services douaniers de l’axe Nord de notre pays.  En effet, avec des liquidations de l’ordre de 6 milliards Cfa, le bureau de Rosso-Sénégal est le principal pourvoyeur de recettes de la Zone Nord. Dans cet entretien, le Colonel Mbaye Ndiaye est revenu largement sur le concept de « frontières intelligentes »…………..

Mon colonel, pouvez-vous nous rappeler d’abord l’importance de l’organisation à Rosso-Sénégal de la Journée Internationale de la Douane ?

L’organisation de cette journée découle de la nécessité de vulgariser la contribution multiforme de la Douane au développement économique et social pour que les populations, qui sont, en définitive, les principaux bénéficiaires de son action, puissent appréhender carrément ses missions et accepter plus facilement les contraintes qui en découlent. Cette manifestation sert, en effet, de prétexte pour souligner les efforts des hommes et des femmes qui travaillent dans cette administration pour assurer la sécurité et la prospérité collectives.

C’est donc un événement, de premier ordre, dans l’agenda des services douaniers que avez bien voulu célébrer à Rosso-Sénégal pour d’abord, magnifier l’importance des services qui y sont implantés dans le dispositif opérationnel de la Direction régionale des Douanes du Nord ?

Oui. En effet, en délocalisant cette journée à Rosso, nous avons voulu montrer la place stratégique de cette localité située à la croisée des chemins entre l’Afrique occidentale, l’Afrique du Nord et l’Europe du Sud. Véritable carrefour commercial par où passe un trafic important de marchandises d’origines diverses, cette ville constitue à la fois une plaque tournante du commerce sous régional et une plateforme dynamique du transit international. Enfin, on ne pouvait avoir un meilleur laboratoire pour expérimenter la réflexion sur ce thème, consacrée aux frontières, que dans un milieu où la question de la facilitation de la circulation des personnes et des biens constitue un enjeu prioritaire.  En effet, la ville de Rosso-Sénégal est un foyer historique, de brassage des populations d’origines diverses. Nos concitoyens Pulaar, wolof, maures, soninké etc, cohabitent depuis des temps immémoriaux dans cette ville. Les frontières modernes, héritées de la colonisation, qui scindent la ville en deux, de part et d’autre du fleuve, n’ont pas affecté les relations tissées depuis fort longtemps. L’écartèlement des populations entre les Etats du Sénégal et de la Mauritanie est loin d’être vécu comme une fatalité qui viendrait briser les rapports séculaires.  Au contraire, les habitants des deux rives du fleuve Sénégal arrivent à trouver, dans leur passé en commun, de puissants ressorts pour perpétuer leur tradition d’échanges multiformes.

De ce point de vue, pouvons-nous affirmer que le quotidien de ces populations constitue une bonne source d’inspiration pour entamer le changement de paradigme auquel nous invite le thème de cette journée consacré aux « frontières SMART pour des échanges commerciaux fluides et le mouvement sans entrave des personnes et des marchandises » ?

Je vais être plus explicite en vous rappelant que la notion anglaise de « SMART » renvoie, littéralement, au terme français « intelligent ». Mais, comme nous le savons tous, l’intelligence est une qualité intrinsèquement humaine qui ne saurait s’appliquait à des limites physiques ou à des barrières territoriales qui sont par essence inanimées. Aussi, lorsqu’on parle de frontières intelligentes, on fait référence au comportement des agents qui gèrent les frontières qui doivent faire preuve de tact et de rationalité en exerçant correctement leurs attributions sans gêner inutilement les transactions internationales. Ainsi, l’idée de frontières intelligentes encouragée par l’OMD s’oppose à la conception traditionnelle des frontières, comme barrières à la libre circulation des biens et  des personnes et comme lieux d’exercice de la plénitude des contrôles par les services de l’Etat sans souci des gènes, blocages ou lenteurs occasionnés. Elle induit une gestion partenariale des formalités de passage à la frontière qui impose à la Douane de s’abstenir de toute tracasserie pouvant gêner la fluidité, la rapidité et la célérité des mouvements des personnes et des marchandises. L’objectif est de rendre plus facile le franchissement des frontières qui ne doit plus être subi comme une épreuve difficile mais comme une formalité républicaine au cours de laquelle l’usager reçoit l’assistance et le soutien d’une administration citoyenne. L’acronyme SMART renvoie aux principes suivants : S : Sécuriser les frontières ; M : Mesurer la performance des services ;A : Automatiser les procédures ;R : Les risques doivent être gérés ; et T : Intégrer la technologie. A coup sûr, avec la mise en œuvre de ces cinq principes, les populations vont vivre plus agréablement les frontières et les services de l’Etat exerceront plus aisément leurs missions de contrôle.

Cela veut dire certainement que la mise en œuvre de ce nouveau paradigme requiert de la part des agents, plus de professionnalisme, le rejet total de toute forme de corruption et l’observation rigoureuse des principes déontologiques et, de la part des usagers, le respect scrupuleux des règles de droit fixées dans l’intérêt de tous ?

En effet, pour que la confiance remplace la méfiance, la facilitation, la suspicion et que le partenariat douane/opérateur soit effectif, il faut que tous les acteurs jouent le jeu de la transparence et de la légalité. Le partenariat ne saurait être perçu comme une licence pour frauder. Bien entendu, l’Administration continuera à veiller au grain et à combattre, sans faiblesse aucune, les fossoyeurs de l’économie et leurs comparses qui seront exclus des dispositifs de facilitation.

Votre dernier mot ?

Je voudrais  remercier vivement le Gouverneur Alioune Aïdara Niang, l’ensemble de nos partenaires et plus particulièrement la gendarmerie, l’armée, la police ainsi que les autorités judiciaires qui nous accompagnent, au quotidien, dans l’exécution de nos délicates missions. Nous saisissons également cette occasion pour témoigner notre gratitude aux autorités administratives, coutumières et religieuses des trois régions de l’axe Nord, ainsi qu’aux populations, pour avoir accepté de nous accompagner dans l’ensemble de nos activités.

                                                                                                                                                Propos recueillis par Mbagnick Kharachi Diagne

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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