La commune de Boutoupa Camaracounda, située dans l’arrondissement de Niaguisse, a beaucoup souffert du récent conflit armé qu’a connu le département de Ziguinchor. Certes, aujourd’hui, les populations sont de retour dans leurs villages respectifs, mais elles sont confrontées à d’énormes problèmes. Des problèmes qui ont pour noms : électricité, enclavement et santé.
Elle fait partie des communes de la région de Ziguinchor qui ont payé un lourd tribu durant le conflit armé qui a opposé l’armée aux belligérants du Mouvement des forces démocratique de Casamance(Mfdc).
Cette situation a provoqué d’énormes départs des familles qui ont trouvé refuge en Guinée Bissau, située à quelques encablures du chef lieu de la commune.
Si l’on en croit aux propos de l’adjoint au maire de Boutoupa Camaracounda, parmi les vingt quatre villages de la commune, seuls treize qui ont vu leurs populations revenir. Et les onze, note Ousmane Sanding sont toujours inhabités.
D’après l’adjoint au maire, il y a un processus de retour de ces familles qui a été enclenché.
« Parmi les vingt quatre villages que compte la commune, treize sont habités, et les autres sont toujours sans leurs habitants », renseigne M. Sanding.
Ces populations de retour font face à nombreuses difficultés d’ordre sociales. La commune de Boutoupa Camaracounda, « fait partie des rares communes qui ne sont pas électrifiées ».
« Les treize villages habités ne sont pas électrifiés. Et cette situation entrave la bonne marche de la municipalité. On est obligé de rallier le chef lieu de l’arrondissement à savoir Niaguisse pour la photocopie ».
Poursuivant, M. Sanding de noter que le plateau sanitaire de la commune souffre de manque de matériels, et de médicaments. Non sans ajouter le problème de l’enclavement des villages de la commune.
C’est dans ce sillage qu’il rappelle que depuis 2014, le gouvernement américain, à travers Shelter for life, mène des activités dans leur zone pour encourager le processus de retour des familles déplacées.
« Il y a des infrastructures qui sont réalisées, à savoir quelques pistes de production. Il y aussi un programme de deux cent cinquante maisons, qui a été renouvelé pour cette année », indique t il.
A en croire le premier adjoint au maire de Boutoupa Camaracounda, le retour est en cours, mais souligne t il, « il y a toujours des villages qui sont inhabités ».
Pour lui, les familles veulent retourner dans leurs villages respectifs. Car, là où elles sont, les conditions d’hébergement ne sont pas les meilleures.
Mais, dans leurs villages, les mesures de sécurité se posent avec acuité. « Nous demandons à l’Etat du Sénégal et le Mfdc de renouer le dialogue pour permettre à ces nombreuses familles de revenir chez elles. En Guinée, elles éprouvent d’énormes difficultés. Les moyens de subsistance font parfois défaut. Elles ne possèdent pas de terre pour cultiver. Et, pour d’autres, leurs enfants ne vont plus à l’école ».
« Nous souhaitons que le gouvernement et le Mfdc de promouvoir le dialogue au bénéfice de ces populations qui veulent rentrer dans leurs localités. Pour mettre fin à leur calvaire dans le pays d’accueil », déclare Ousmane Sanding, qui a remercié et loué l’engagement du sous préfet de Niaguisse, Richard Faye. Qui selon lui, aide les populations dans les orientations, et mesures d’accompagnement.
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