Le président américain, Joe Biden, a annoncé, jeudi, la fin du soutien américain aux opérations de la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen, appelant à la « fin » de cette guerre. Il marque ainsi un tournant stratégique par rapport à Donald Trump.
« Cette guerre doit cesser », a-t-il martelé. Le président américain, Joe Biden, a annoncé, jeudi 4 février, la fin du soutien américain aux opérations de la coalition menée par Riyad dans la guerre au Yémen, ainsi que le gel du retrait des troupes américaines en Allemagne. Avec cette double annonce, il marque un tournant vis-à-vis de la stratégie de son prédécesseur, Donald Trump.
« Nous renforçons nos efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre au Yémen, une guerre qui a créé une catastrophe humanitaire et stratégique », a-t-il déclaré dans son premier discours de politique étrangère au département d’État. « Cette guerre doit cesser », a-t-il martelé. « Et pour souligner notre détermination, nous mettons fin à tout soutien américain aux opérations offensives dans la guerre au Yémen, y compris aux ventes d’armes », a-t-il ajouté.
Quelques heures auparavant, son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait prévenu la presse à la Maison Blanche et clarifié les points de cette annonce. Selon lui, ce coup d’arrêt vise les opérations « qui font perdurer la guerre civile » et « ont provoqué une crise humanitaire », précisant que cela concernait directement « les ventes de munitions de précision » controversées à l’Arabie saoudite. En revanche, Washington continuera ses opérations ciblées contre les jihadistes d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
Riyad dirige une coalition militaire accusée de nombreuses bavures envers les civils dans son intervention auprès du gouvernement yéménite contre les rebelles houthis, appuyés par l’Iran.
Cette promesse de campagne s’inscrit dans une remise à plat plus globale de la politique américaine au Moyen-Orient. Elle prévoit aussi un réexamen de l’inscription des houthis sur la liste noire américaine des » organisations terroristes », autre mesure prise in extremis par l’ancien gouvernement.
Celle-ci est critiquée car elle menace l’acheminement de l’aide au Yémen, qui est déjà selon l’ONU le théâtre de la pire crise humanitaire en cours dans le monde.
Joe Biden doit également annoncer la nomination d’un diplomate de carrière chevronné, Timothy Lenderking, comme émissaire pour le Yémen, a dit à l’AFP une source proche du dossier.