« Aidez-moi! Aidez les Américains noirs ! » Tel fut le cri de détresse de Philonise Floyd, le frère de Georges Floyd, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. L’organisme est réuni en urgence pour décider s’il crée une commission d’enquête sur le racisme aux États-Unis, comme l’a demandé le groupe des pays africains. Mais les chances que cette commission voit le jour sont désormais très minces.
Le Conseil doit se prononcer ce jeudi 18 juin sur un projet de résolution présenté par le groupe africain condamnant les « pratiques raciales discriminatoires et violentes » de la police américaine et au-delà.
La nouvelle résolution qu’a pu consulter l’agence Reuters ne fait plus mention ni de la commission d’enquête ni des États-Unis. À la place, le texte demande simplement à la Haut-Commissaire Michelle Bachelet de rendre un rapport sur le racisme et les violences policières d’ici un an. Si cette version devait l’emporter, elle serait aussi sûre d’être adoptée qu’elle créerait la polémique. D’autant plus que plusieurs représentants des Nations unies ont plaidé pour aller plus loin que de simples déclarations.
« Les décisions qui vont être prises par ce Conseil vont sans aucun doute figurer dans les livres d’Histoire. Nous vous demandons de vous assurer que ces décisions et ce Conseil restent bien du bon côté de l’Histoire », interpelle Tendayi Achiume, rapporteuse spéciale sur le racisme.
Très remarqué aussi, le message vidéo envoyé par le frère de George Floyd, Philonise, qui demande l’aide de l’ONU : « Mon frère, George Floyd, n’est qu’un seul des nombreux Noirs qui ont été tués par la police ces dernières années. Les images que vous avez vu de mon frère, torturé et tué… C’est comme ça que la police traite les Noirs aux États-Unis. »
Sans mentionner les États-Unis, Michelle Bachelet a dénoncé mercredi 17 juin « le racisme systémique » et appelé à « faire amende honorable » pour des siècles d’oppression des populations noires, avec « des excuses officielles » et des « réparations ».
Une vingtaine de hauts responsables africains à l’ONU, dont le patron de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Ghebreyesus, ont invité les Nations unies à passer des paroles aux actes.
De son côté, Human Rights Watch prévient qu’en cas de recul sur la création d’une commission d’enquête, le Conseil des droits de l’homme prendrait le risque d’apparaître dépassé aux yeux de l’opinion publique.
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