Un atelier
national de formation et d’échanges sur la gouvernance foncière, en partenariat
avec l’IPAR, le CNCR, la SAED, le PDIDAS et les partenaires locaux, regroupait
depuis hier, dans un hôtel de la capitale du Nord, une soixantaine, de
participants. Cette session de formation cible en priorité les chercheurs, les
acteurs de la société civile, les partenaires comme la SAED, l’office du lac de
Guiers, le PDIDAS, les groupements de femmes et de jeunes, les élus locaux, les
ONG actives au plan local et les entreprises privées. Ibrahima Diallo,
coordonnateur du projet Nelga (réseau d’excellence sur la gouvernance foncière
en Afrique) et le Pr Samba Traoré, Expert foncier, ont animé avec brio, cet
atelier.
Devant les problèmes fonciers constituant des obstacles majeurs pour les pays
francophones d’Afrique, il est impératif, selon Ibrahima Diallo, de développer
de manière inclusive des politiques foncières « qui répondent aux besoins
de l’ensemble des acteurs, concourent à la stabilité politique, intègrent le
genre, réduisent les conflits, favorisent la gestion durable des ressources
naturelles ».
Dans cette perspective, a-t-il précisé, la formation et le développement de capacités
en matière de gouvernance foncière deviennent des axes importants car ils
peuvent contribuer à l’amélioration et à l’élaboration des cadres politiques,
juridique et organisationnel qui régulent l’ensemble des droits fonciers. En
effet, dans le but de renforcer les capacités humaines et institutionnelles
pour la mise en œuvre du programme de l’Union africaine sur la terre, le Centre
Africain de politique foncière (ALPC), a créé un réseau d’excellence sur la
gouvernance foncière en Afrique (NELGA) en coopération avec l’Allemagne, la
Banque mondiale et d’autres partenaires. Le NELGA est un partenariat
d’universités et d’institutions de recherche africaines de premier plan dont le
leadership en matière d’éducation, de formation et de recherche sur la gouvernance
foncière a fait ses preuves. Pour une meilleure coordination du NELGA à
travers le continent, une université chef de file a été choisie pour chaque
région de l’UA (les « nœuds régionaux »). En Afrique de l’Ouest, ce
rôle de facilitation et de coordination de la mise en œuvre des activités NELGA
est assumé par l’Université Gaston Berger de Saint Louis en partenariat avec
les points focaux des pays membres (Bénin, Burkina Faso, côte d’Ivoire, Guinée,
Mali, Niger).
A en croire M. Diallo, les activités développées dans le cadre du projet NELGA
ont pour objectif d’accompagner les différentes catégories d’acteurs au niveau
régional et national afin de renforcer le dialogue multi acteurs sur la
gouvernance foncière responsable ainsi que des outils opérationnels pertinents.
Au Sénégal, il est primordial d’échanger avec les
acteurs et les outils développés par les partenaires nationaux en vue d’asseoir
une feuille de route nationale pour mieux contribuer à améliorer les cadres
politiques, juridiques et intentionnels de la gouvernance foncière. S’adressant
à la presse, M. Diallo a rappelé que cet atelier vise, dans son objectif
général, à renforcer les capacités des acteurs nationaux et locaux en matière
de gouvernance foncière. De façon spécifique, il s’agira
de présenter les enjeux et particularités de la gouvernance foncière
du Sénégal, de renforcer les capacités des différents acteurs nationaux et
locaux sur la gouvernance foncière (CLD, DVGF, LGAF), les capacités des
acteurs sur la gouvernance des terres pastorales, de partager les réflexions,
outils et expériences développés par les partenaires, notamment les études
et outils (chartes, commissions foncières élargies, les plans d’occupation et
d’affectation des sols, les outils fonciers expérimentés dans le cadre d’autres
projets pertinents et la grille d’analyse des investissements à incidence
foncière), de réfléchir sur un cadre d’échanges et de réflexion sur
l’expérimentation et le développement d’autres outils de gouvernance foncière
et leur institutionnalisation au niveau national, sur des sujets émergents sur
le foncier comme les zones économiques spéciales, la relance de la réforme
foncière (identifier les blocages et proposer des pistes pour faire avancer la
réforme), le projet de « cadastre universel » porté par la banque
mondiale, etc. Cette rencontre a permis ainsi de discuter sur la problématique
liée à la sécurisation foncière dans les politiques de formalisations foncière
en cours dans la Vallée (enjeux et défis) et de réfléchir sur les mécanismes
pour la mise en place d’un observatoire du foncier irrigué dans la Vallée
(partenariat NELGA-SAED et SOCIETE CIVILE). Cet atelier se déroulera sur 2
jours.