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Un poème d’Abdoukhadre Diallo pour décrire les conséquences désastreuses de la démolition des maisons de Ngallèle-Extension.

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La poésie est l’Art du langage, visant à exprimer ou à suggérer par le rythme (vers ou prose), l’harmonie et l’image. Abdoukhadre Diallo, éminent poète ; fervent talibé de Serigne El Hadj Madior Cissé, opérateur économique établi dans la capitale du Nord, a choisi la poésie pour exprimer la douleur qu’il a ressentie, après avoir constaté de visu, les gravats issus de l’opération de démolition de cette centaine de maisons situées sur le site Ngallèle-Extension et Bango Sintiane.

Avant de nous livrer ce poème, il a rappelé que la poésie est un genre littéraire très ancien, aux formes variées, écrites généralement en vers mais, qui admettent  aussi la prose et qui privilégient l’expressivité de la forme, les mots disant plus qu’eux-mêmes par leur choix  (sens et sonorités) et leur agencement (rythmesmétriquefigures de style). Sa définition se révèle difficile et varie selon les époques, au point que chaque siècle a pu lui trouver une fonction et une expression différente, à quoi s’ajoute l’approche propre à la personnalité de chaque poète.

  La poésie s’est constamment renouvelée au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques, les civilisations et les individus. On peut par exemple distinguer le poète artiste soucieux d’abord de beauté formelle, le poète « lyrique » qui cultive le « chant de l’âme », le poète prophète, découvreur du monde et « voyant », ou le poète engagé, sans cependant réduire un créateur à une étiquette simplificatrice.

                                                             DE.MO.LI.TION !

 Sueur au front

Ma maison fut bâtie

Fruit de labeur et de sacrifices

Lentement patiemment péniblement

Et puis et puis et puis un beau jour

Le Monstre s’abattit sur son faîte

Le béton chute et meurt sans sommation

Horreur douleur malheur

Je suis sans toit

A cause de toi

Moi vendeuse de sachets d’eau

Moi marchand ambulant

Moi vendeuse de cacahuètes

Nous les sans dent

En un instant en un instant seulement

Tout s’effondre « le monde s’effondre » à nos pieds

Nos vies emportées dans le fracas des caterpillars

Nos vies sacrifiées sous l’autel des magnats du pétrole

Nos  vies brisées au nom du fric

Bango en deuil Ngallèle en deuil

Bango et Ngallèle anéantis en un clin d’œil

Sous l’œil de la République extasiée

Ni compassion ni commisération ni compensation

Dehors !

A Bango, à Ngallèle on ne rit pas

On ne rit plus

Le rire est mort !!

La République n’est plus qu’une métaphore !

Abdoukhadre DIALLO dit Papis

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