Alors que le pays observe un moratoire depuis 1991, Kaïs Saïed s’est prononcé pour la peine capitale après le meurtre d’une jeune femme la semaine dernière près de Tunis. « Quiconque tue une personne sans aucune raison mérite la peine de mort », a déclaré le chef de l’État lundi soir. Plusieurs ONG rappellent que la peine de mort n’a pas de vertu préventive.
C’est un meurtre qui est venu relancer le débat sur la peine de mort, après presque trois décennies de moratoire en Tunisie. Rahma, 29 ans, disparue à la sortie de son travail, a été retrouvée la semaine dernière près de l’autoroute entre la capitale Tunis et le quartier résidentiel de la Marsa. Très vite, un suspect a été arrêtée et a affirmé l’avoir tuée et avoir volé son téléphone, a indiqué le ministre de l’Intérieur.
Le meurtre avait déclenché une vague d’émotion, notamment sur les réseaux sociaux. Mais des ONG comme la Ligue des droits de l’homme ont rappelé que la peine de mort était une atteinte aux droits qui n’avait pas de vertu préventive.
Malgré le moratoire, la Tunisie continue de prononcer régulièrement des condamnations à la peine capitale. Depuis 2015, près de 300 condamnations à mort, dont certaines ne sont pas définitives, ont été prononcées en Tunisie. Et dans les prisons tunisiennes, près d’une centaine de personnes ont été condamnées à la peine capitale. Leurs peines ont été commuées en réclusion criminelle à perpétuité.