Si traduire l’opérateur Free en justice est la solution, alors ProMobile Sénégal compte le faire dans les prochains jours. Une décision de traduire Free en justice que l’opérateur virtuel a annoncée jeudi devant la presse, ses employés et ses avocats.
La pénétration du mobile et la culture du digital sont en pleine croissance dans notre pays. Le projet de libéralisation du secteur des Telecommunications, avec la vision du président de la République, Macky Sall, de faire du numérique un moteur du développement économique et social, de rendre accessible à toutes les bourses l’Internet et la communication téléphonique à l’horizon 2035, ce projet a amené le gouvernement en juin 2017 à lancer un appel à candidatures pour l’attribution de licences MvNO. C’est dans ce contexte que l’opérateur Tigo Sénégal a donné une lettre d’intention à Sirius Télécoms Afrique qui lui a permis d’obtenir sa licence d’opérateur MvNO. Depuis, ProMobile Sénégal s’est acquittée de ses obligations en payant 300 millions des frs en octobre 2018, dès réception de la convention de concession et du cahier des charges de l’état du Sénégal et a créé sa marque ProMobile tout au début de l’année 2019.
Toutes les dispositions financières, logistiques, commerciales et techniques pour démarrer ses activités commerciales ont été prises en juin 2019. Hélas, depuis lors, Promobile Sénégal est dans les starting-blocs. La société de M. Mbackiou Faye est bloquée par un problème d’accord commercial avec son partenaire MNO Sénégal (ex- Tigo) sur les tarifs de cession des produits et services, entraînant des reports répétés de son démarrage malgré ses lourdes charges financières (25 agences opérationnelles, véhicules et matériels roulants, plus de 300 emplois directs, des immobilisations financières, corporelles, incorporelles et des charges mensuelles récurrentes de plus de 150 millions de francs).
Suite à tous ces blocages, ProMobile Sénégal a informé les autorités compétentes à se saisir de ce dossier. Malgré ces démarches, la société Saga Africain Holdings Limited (Free) refuse d’exécuter la décision de l’ARTP qui est exécutoire et revêtue, en vertu des textes en vigueur du privilège du préalable, nonobstant la possibilité de l’attaquer en justice. Le but de la rencontre avec la presse d’hier, tenue dans les locaux flambant neufs et hyperfonctionnels de l’opérateur MvNO sur la VDN, c’était d’informer l’opinion publique nationale et internationale que Free Sénégal campe sur sa position et refuse de lui faire parvenir une convention commerciale sur la base des tarifs retenus par l’Autorité de régulation de télé- communications et des postes (ARTP).
D’ailleurs, informant les dirigeants de ProMobile, le directeur général de l’ARTP a notifié à Free Sénégal qu’elle «ne saurait tolérer de contestation ou de remise en cause de ses décisions que devant la juridiction habilitée, en dépit d’un recours gracieux possible». Pour le président M. Mbackiou Faye, cette affaire est devenue pour Promo- bile Sénégal une affaire de principe et d’investissement et non de dénigrement ou de concurrence déloyale. «ProMobile Sénégal a montré sa volonté de mettre en œuvre depuis le début des échanges entres les équipes de Free Sénégal et ProMobile Sénégal, un alignement stratégique avec son partenaire afin d’être concurrentiel sur le marché de télécommunications au Séné- gal» assure le président Mbackiou Faye. Bref, au vu de tout ce qui précède, il est permis de se demander : Pourquoi Free s’obstine-t-il à bloquer le démarrage de ProMobile ?