La Russie et la Chine ont mis leur veto mardi à l’ONU à une extension pour un an et via deux points d’entrée de l’aide humanitaire transfrontalière apportée aux Syriens. Le Conseil de sécurité a encore trois jours pour négocier un accord et sauver les deux points de passage au nord-ouest du pays qui pourraient être supprimés.
Contrairement à décembre 2020, où Belgique et Allemagne avaient engagé un bras de fer musclé avec la Russie qui avait fait fermer deux points de passage d’aide en plein hiver, cette fois-ci, elles n’ont pas osé demander plus que ce qui existait déjà : le renouvellement des deux postes transfrontaliers restants par lesquels ont transité 8 500 camions d’aide humanitaire depuis janvier.
Après le vote, la Chine a expliqué être à l’inverse en faveur d’un maintien de l’autorisation transfrontalière. Son veto est dû au refus de l’Allemagne et de la Belgique de prendre en compte sa demande d’une mention condamnant les sanctions unilatérales américaines imposées à la Syrie, ont expliqué des diplomates chinois.
La Russie, alliée d’Assad et en position de prendre le Conseil de sécurité en otage avec ce veto, a indiqué qu’elle voulait toujours la fermeture progressive de ces points instaurés en 2014. Laisser Damas gérer la distribution d’aide humanitaire est son leitmotiv, mais c’est irréalisable en l’état, à en croire diplomates et ONG.
Moscou a ainsi proposé qu’un seul point soit conservé à la frontière entre la Turquie et Idleb, et le Conseil devra se prononcer d’ici ce soir. Les treize pays en faveur du dispositif savent que s’ils négocient trop, la Russie et la Chine ont le pouvoir d’annuler tout renouvellement de passage, et ainsi bloquer toute l’aide.