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Economie

«Shutdown»: Trump et les démocrates continuent leur bras de fer sur le mur à la télévision

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Imaginez nos confrères du « Monde », avant une allocution d’Emmanuel Macron depuis l’Elysée, donnant cet avertissement : « Son historique de mensonges, inexactitudes et exagérations sera probablement contesté comme jamais auparavant. » Et d’inviter les téléspectateurs à débusquer les mensonges présidentiels. C’est exactement ce qui s’est passé mardi 8 janvier, dans le « New York Times », quelques heures avant une intervention de Donald Trump en prime time… qui n’a rien changé.
Le président américain a pris un ton plus soft, il a peu mentionné son fameux mur à la frontière américano-mexicaine et, en neuf minutes, a aligné quelques platitudes du genre :
« C’est un choix entre ce qui est bon et ce qui est mauvais, entre la justice et l’injustice. Il s’agit de savoir si, oui ou non, nous remplissons notre devoir sacré pour les citoyens américains que nous représentons. »

Les démocrates Chuck Schumer et Nancy Pelosi, en réponse, ont insisté sur la gêne majeure  que représente pour le pays le shutdown, cette mise en chômage technique, faute d’accord budgétaire sur le fameux mur, de 800.000 fonctionnaires fédéraux depuis le 22 décembre 2018 (soit 19 jours). A cheval entre 1995 et 1996, le « shutdown » le plus long de l’histoire avait duré 21 jours, sous la présidence de Bill Clinton.

L’impopularité du « shutdown »

Les lignes sont tracées. Mais, à droite, les républicains couinent de plus en plus. Ils savent que le temps n’est pas leur allié et que ce shutdown, qui paralyse une partie de l’administration américaine, est impopulaire. Selon un sondage Reuters-Ipsos publié mardi, 51% des Américains estiment que Trump « est le plus à blâmer » pour le shutdown, 4 points de plus qu’avant Noël. Seulement 32% blâment plutôt les démocrates du Congrès.

Le soutien à un renforcement matériel de la frontière avec le Mexique a diminué en parallèle avec l’immigration (les passages illégaux de la frontière, de la part de Mexicains, ont diminué de 92% depuis 2000) : il est de 41%, 12 points de moins qu’en 2015. Il est vrai que les arrestations de migrants à la frontière sont récemment reparties à la hausse, avec 2.000 personnes en situation irrégulière arrêtées chaque jour en moyenne en octobre et novembre 2018, des niveaux comparables au pic de 2014. Mais, avec une économie en plein boom, la grande masse des Américains n’a absolument pas le sentiment qu’il s’agit d’une « invasion » ou d’une urgence nationale. Toujours selon le même sondage, seulement 35% des Américains approuvent le vote de fonds pour le mur – Donald Trump réclame 5,7 milliards de dollars au Congrès pour l’édifier.
Le président lui-même semblait sceptique sur l’opportunité d’intervenir solennellement depuis la Maison-Blanche : « Cela ne changera strictement rien, mais je vais quand même le faire », confiait-il à déjeuner, mardi.

Trump « dictateur »

Le clash est donc inévitable. D’ici la fin de la semaine, Trump va sans doute prononcer une « déclaration d’urgence nationale » pour sortir de l’impasse sans totalement perdre la face. De quoi s’agit-il ? D’une obscure section 2808 du Code des Etats-Unis, relative aux travaux de construction militaires. Que stipule-t-elle ? Si le président déclare une urgence « qui nécessite le recours aux forces armées », son secrétaire à la Défense « peut entreprendre des projets de construction militaires […] normalement non autorisés par la loi, qui sont nécessaires pour assister une telle utilisation des forces armées ». Il faudrait prendre l’argent sur d’autres projets, votés mais dont la dépense n’a pas été effectivement engagée. De cette façon, la construction du mur pourrait commencer, sans qu’il soit besoin d’obtenir un accord budgétaire avec les démocrates. Ce serait la fin du shutdown.

Inutile de dire que la manœuvre soulève d’énormes problèmes pratiques et de principe. Steny Hoyer, le leader de la majorité démocrate à la Chambre, est allé mardi  jusqu’à qualifier Trump de « dictateur » qui traite les Etats-Unis comme un pays dont les dirigeants imposent une « loi martiale » pour imposer leurs volontés.

De façon générale, le fait de donner des pouvoirs accrus au président en cas de véritable urgence ne pose par de vrai problème. Tout le débat, et il sera intense, est de savoir si cette affaire de mur est ou non une urgence nationale. On peut donc s’attendre à un combat prolongé devant la justice, sans même parler des difficultés que rencontrerait l’expropriation, par une administration républicaine qui sacralise la propriété privée, des propriétaires à la frontière.

Porte de sortie

Déjà, des élus républicains ruent dans les brancards. Mac Thornberry, le républicain le plus haut placé dans la Commission des forces armées de la Chambre, a indiqué qu’il était « opposé à l’utilisation de fonds réservés à la Défense pour des dépenses non militaires ».

Mais il faut bien trouver une porte de sortie. Comme le note  Frank Bruni, du « New York Times », cela fait longtemps que Trump a quitté le terrain des arguments de fond et du débat politique normal :
« Quand il s’agit de la frontière et du mur, son éloignement vis-à-vis de la réalité est tellement profond que les responsables des chaînes et des quotidiens ont passé une bonne partie de la journée de mardi dans des sessions stratégiques sur la façon de répondre à son inévitable barrage de mensonges […]. D’autres présidents ont été indignes de confiance, mais pas à ce point. C’est surréaliste. »
nouvelobs.com

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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«Ces pratiques sont injustes et illégales et nous allons les combattre avec vous. Des mesures d’appui notamment le soutien du consommé local à travers la plateforme de commercialisation mise en place par le ministère chargé du commerce en ce qui concerne le riz. C’est la raison pour laquelle j’ai donné instruction pour qu’une subvention de 32 f par Kg soit mise en place afin d’appuyer la rizerie locale dans l’étape de la transformation. Cependant, il faut changer les habitudes alimentaires pour nous rendre moins vulnérables au choc extérieur. Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons ne doit pas seulement rester un slogan», instruit-t-il.

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