Et si les saltigués voyaient clair dans leurs sombres prédictions ? En tout cas, en ce moment, c’est ce que les sénégalais souhaitent le moins. Après nous avoir annoncé des événements heureux entre autres, une bonne pluviométrie et une bonne récolte, lors de leur cérémonie annuelle de prédictions communément appelée « Xoy » au centre Malango de Fatick, les prédicateurs, on le rappel, avait dressé une liste macabre faisant état de beaucoup d’accidents et la disparition d’une grande autorité avant la fin de la saison des pluies et celle d’un journaliste si les organisations de la presse ne sacrifiaient pas un bouc noir.
Pour le moment les faits leur donnent raison car en ce moment précis le peuple sénégalais n’a pas encore fini de sécher ses larmes suite à la disparition de Sidy Lamine Niasse. La mort de celui-ci était-elle évitable ou bien peut-on détourner le cours des évènements ou encore le sacrifice du fameux bouc aurait-il pu permettre de dévier le destin et sauver la vie du patron de presse? Malheureusement le coup est déjà passé et ce qui reste c’est de prier pour le repos éternel de ce grand homme. Néanmoins, il y a encore de quoi avoir une peur bleue, si l’on en croit aux sombres prophéties du prédicateur sérère Lat Demba Faye qui avait révélé dans Les Echos qu’il avait vu le chef de l’Etat à la tête d’un cortège de plusieurs voitures se rendant dans le Saloum, pour prendre part à la cérémonie funéraire d’une haute personnalité. Il ne pouvait pas donner son nom de famille parce que selon lui s’il le faisait, tout le monde saurait de qui il s’agirait. On précise que c’est ce prédicateur même qui avait également prédit la mort du grand journaliste qui s’est révélé être le défunt PDG du groupe Walf. A cela s’ajoute le conflit pétrolier entre le Sénégal et la Mauritanie prédit par le saltigué Mansour Bopp et qui selon lui est inévitable même avec les sacrifices.
Par ailleurs, il est important de souligner que certes le Sénégal est un pays qui se caractérise par son attachement à la religion avec plus de 95% de la population qui est d’obédience musulmane, mais il n’en demeure pas moins évident que la population accorde une importance et une place prépondérante aux croyances des païens. Car l’histoire de notre pays leur a donné raison plus d’une fois. Nous en voulons pour témoin, la fameuse prédicatrice Khane Diouf de Ndiadiakh, qui avait demandé à Abdoulaye Wade de sacrifier un bœuf noir et de l’égorger sur la plage. Mais selon elle ce dernier l’a refusé et conséquence on a eu le naufrage du bateau le Joola. J’avais également prédit que celui qui le remplacerait serait un hal pulaar (Macky Sall). Aujourd’hui, personne n’ignore la suite de ces événements.
Le Sénégal n’est pas encore sorti des ténèbres et le bout du tunnel est encore très loin, nous tirons donc la sonnette d’alarme en invitant toutes les couches de la population à agir avec responsabilité pour un avenir meilleur du Sénégal et ne jamais céder à la panique.
Abdoulaye Touré
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