Le chef du front nord de l’aile combattante du mouvement
des forces démocratiques de Casamance(Mfdc) n’a pas varié dans ses convictions.
Selon son porte-parole, qui a lu son message, Salif Sadio a fait savoir que l’indépendance
de la Casamance est réelle et non négociable. Il s’est en outre, pris à Robert
Sagna, et à son Groupe de réflexion pour la paix en Casamance(Grpc). Aussi,
certains organisations de la société civile, à savoir : la plateforme des
femmes pour la paix en Casamance, Usoforal en ont pris pour leur grade.
« Elles vivent de cette crise », fait-il savoir le chef de guerre du
mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc).
Même s’il a fait faux bond aux nombreux
citoyens qui ont rallié le village de Koudioughor, dès les premières heures de
la matinée du samedi pour venir répondre à son invitation, Salif Sadio
était l’absent le plus présent.
Comme il a promis, le commandant du front nord a livré
son message aux populations par le biais de l’un de ses lieutenants,
Ousmane Diedhiou qui a lu le contenu dudit message.
D’ailleurs dans ce message, Salif Sadio est
revenu sur les motivations de son engagement pour la Casamance.
« Nous avons un seul objectif, c’est chasser les
envahisseurs sénégalais de la Casamance. Nous voulons une Casamance libre,
indépendante et souveraine. Salif Sadio et tous ceux qui sont derrière lui, ont
cet objectif. Il n y a autre chose que de précipiter le départ du Sénégal,
l’envahisseur de la Casamance », déclare Salif Sadio, dans le message lu
par son émissaire.
Ousmane Diedhiou d’ajouter, « Salif Sadio n’a
d’autres ambitions que de libérer la Casamance des envahisseurs. Il n’a pas
varié dans cette position, et ne changera jamais ».
« Même si le ciel va tomber sur notre tête,
l’indépendance de la Casamance est réelle, absolue, inaliénable, et non
négociable », souligne Salif Sadio dans son message lu devant un parterre
de personnes.
Outre, revenant sur les clauses signées
lors des négociations tenues à Saint Eigio à Rome, le chef du front
nord a rappelé que le droit à l’information, et à la liberté d’expression
étaient les premiers points sur lesquels ils sont tombés
d’accord avec le gouvernement du Sénégal.
Rappelant l’article 19 de la déclaration
universelle des Droits de l’Homme, il a indiqué que, « tout individu a
droit à la liberté d’expression. Cela implique le droit de ne pas être inquiété
de ses opinions, et celui de chercher, recevoir et de répandre sans
considération de frontière. De ce fait, le peuple casamançais a le
droit d’être informé implicitement. Le mouvement des forces démocratiques de
casamance a le droit d’informer le peuple casamançais sur le processus de paix
et les négociations ».
Ainsi revenant sur le dernier volet du message du chef
de la faction nord, Salif Sadio pour ne pas le citer, Ousmane Diedhiou a parlé
des pillages des ressources naturelles de la Casamance.
« Du 24 au 26 décembre 2017, les émissaires
du gouvernement du Sénégal et ceux du mouvement des forces démocratiques de
Casamance se sont rencontrés à Rome, sous la supervision de la communauté Sant
Eigio. Les deux parties sont convenues de poursuivre les négociations dans un
esprit de confiance mutuelle », rappelle-t-il.
Les deux parties, rappelle M. Diedhiou ont
traité la question relative au pillage des ressources halieutiques,
forestières, et minières. Après un échange franc et approfondi, soutient
l’envoyé de salif Sadio, les deux parties se sont engagées à tout mettre en
œuvre pour que cesse cette exploitation gabegique des ressources naturelles de
la Casamance.
Concernant certaines organisations de la société
civile de la casamance qui interviennent dans la recherche de la paix en
Casamance, Salif Sadio pense que ces dernières ne sont là que pour leur
intérêt, mais pas pour celui de la Casamance. Il les a nommément
citées : le Groupe de reflexion pour la paix en Casamance(Grpc), Usoforal,
et la plateforme des femmes pour la paix en Casamance.
Robert Sagna président du Grpc
« Cette sortie de Salif Sadio n’est pas nouveau pour
nous »
Invité à l’émission Grand Jury de
Rfm, hier, le président du Groupe de reflexion pour la paix en
Casamance a indiqué qu’il n’est guère surpris par cette position
indépendantiste de Salif Sadio.
« Nous le savions depuis longtemps. Salif n’a pas
varié, il redit son opinion tout au moins en ce qui concerne l’avenir de la
Casamance. Je pense que ce n’est pas un élément nouveau pour nous. Tout le
monde sait que c’est un des responsables du mouvement des forces démocratiques
de la Casamance qui milite pour l’indépendance de la Casamance », tient à
préciser d’emblée Robert Sagna, dés l’entame de l’émission du Grand Jury.
« Depuis 1982 que ce mouvement existe, nous avons
connu beaucoup de Salif Sadio. Il n’est pas le seul animateur du mouvement. Il
y a d’une part l’aile combattante et de l’autre coté l’aile civile. Il y a des
gens qui croient que la Casamance a droit à l’indépendance », ajoute
l’ancien maire de Ziguinchor.
Réagissant des attaques de Salif contre son
organisation qu’il dirige, Robert sagna dira, « ce n’est pas nouveau, et
il n’est pas le seul. Tous ceux qui ne partagent pas leur opinion, sont dans
leur collimateur. Nous ne sommes pas des indépendantistes. Nous sommes des fils
casamançais, et comme beaucoup d’autres populations. Nous aimons cette région.
Et par conséquent, il nous appartient par tous les moyens de combattre des
idées qui ne nous paraissent pas aller dans le sens de l’intérêt des casamançais.
Qui ne paraissent non plus aller dans celui de la Casamance en tant
que telle. Donc, nous ne partageons pas les mêmes opinions que lui, et
d’autres. Nous avons le droit en tant que fils casamançais de les manifester,
de nous opposer aux idées qui ne paraissent pas favorables à l’avenir de cette
région. Ils ont le droit d’avoir leurs opinions. Mais qu’ils veuillent les
imposer aux casamançais, nous disons non », laisse entendre Robert Sagna,
président du Groupe de réflexion pour la Casamance en Casamance en guise de
réponse à Salif Sadio.