Les populations des villages de Ndakhar 1 et 2, de Taalbakhlé, mobilisées derrière le président du Gie Soxali Thianialdé, Djiby Sow, ont effectué récemment une vaste opération de reboisement dans leur terroir. Ainsi, plus de 500 pieds d’acacia/Sénégal (gommier), d’acacia radiana (sung) et d’acacia melifera, ont été plantés dans cette partie de la forêt classée de Mpal.
Djiby Sow et son équipe ont également planté à l’école primaire et au poste de santé de Fass-Ngom, des pieds de leucaena, de manguiers et de flamboyants. M.Sow a laissé entendre que d’autres opérations ont permis de réaliser des mises en défens, des pare-feux, d’installer des bornes de délimitation de cette forêt classée de Mpal, de confectionner des tee-shirts, banderoles et pancartes et autres supports de communication utilisés dans le cadre de ses séances de mobilisation sociale. Selon Djiby Sow, ces opérations de reboisement entrent dans le cadre de la deuxième phase du projet de réhabilitation de la forêt classée de Mpal, financée par le Programme de Micro Financement du Fem (Pmf/Fem), pour un coût global de 13.350.000 FCfa et une durée de deux ans. Il a rendu un vibrant hommage à la délégation du Pmf/Fem conduite par le coordonnateur national, Khatary Mbaye, pour la grande tournée nationale qu’elle a effectuée l’année dernière en vue de remettre des financements à une dizaine d’organisations communautaires de base (Ocb) sénégalaises, bénéficiaires d’un financement global de près de 174 millions Cfa.
Le Gie Suxali Thianialdé de la commune de Fass-Ngom, a précisé Djiby Sow, fait partie de ces Ocb (Organisations communautaires de base) qui collaborent étroitement avec le Pmf/Fem. Il a vivement remercié Malang Diatta, chef du service départemental des Eaux et Forêts de Saint-Louis, Mamadou Niang, responsable de la brigade des Eaux et Forêts de l’arrondissement de Rao, qui ont contribué efficacement à ces opérations de reboisement.
Malang Diatta et M. Niang se sont adressés à la presse pour rappeler que ces espèces forestières qui viennent d’être plantées dans cette forêt classée, sont adaptées à cette zone et résistent mieux à la sécheresse. Elles enrichissent le sol et produisent des fruits fort prisés par le bétail.
Séance tenante, le Capitaine Diatta a sommé les populations d’arroser ces plantes. Un réflexe qui permettra d’avoir au moins un taux de 98% de reprise de la plante. Autrement dit, cet arrosage donnera plus de chances de survie à la plante (surtout si on note une petite pause pluviométrique).
Djiby Sow de Thianialdé a enfin réitéré l’engagement indéfectible des populations bénéficiaires de ce projet, à mieux entretenir cette forêts classée de Mpal, en veillant scrupuleusement sur la coupe abusive des arbres, sur l’exploitation anarchique du bois de chauffe, sur l’entretien des pare feu, des bornes et des pancartes qui délimitent ces forêts classées, des lampes solaires qui seront bientôt installées dans leur terroir, etc. Il a invité les populations à contribuer efficacement à la reconstitution du potentiel ligneux dans cette forêt classée, à tout mettre en œuvre pour disposer des fourneaux Djambar qui seront mis en place dans le cadre de ce projet du Pmf/Fem.
Le reboisement est un art
De par le monde, les arbres sont des symboles de vie, ils offrent le confort de leur ombre, l’abondance de leurs fruits, redonnent vie aux terres stériles, fournissent un combustible essentiel, enrichissent et stabilisent les sols, bref, ils présentent la particularité essentielle d’être à la base de toute chaîne alimentaire, d’où la production primaire. Ils sont indispensables. Mais confrontés à la désertification qui est un processus de dégradation qualitative de l’équilibre écologique et de détérioration quantitative des ressources biologiques de soutien de vie, leur survie est en voie d’être compromise. Face à cette situation alarmante une vaste campagne de plantations d’arbres se répand presque un peu partout, ce sont les projets de reboisement.
Selon les experts des Eaux et forêts, en poste à Saint-Louis, le monde est actuellement confronté à une grave et très rapide dégradation des terres. En effet, déboisement et désertification, deux types de menaces étroitement liées, sont entrain de prendre une ampleur sans précédent. Les images de télédétection nous montrent les sols nus qui gagnent du terrain dans les plus grandes forêts. L’Amazonie par exemple, cette immense réserve naturelle a perdu entre 300 et 400000 km2 de ses forêts. Des statistiques préconisent même qu’elle pourrait se transformer en désert en peu de temps. Mais si la désertification touche une centaine de pays, c’est en Afrique au Sud du Sahara (en particulier au Sahel), au Nord Ouest de l’Asie et au moyen Orient, qu’elle est la plus sévère. Chaque année, 200.000 km2 soit une superficie plus grande que celle du Sénégal, deviennent totalement stériles sous l’effet de la désertification et le processus ne fait que s’accélérer. Aujourd’hui, il menace plus de 20% de la surface terrestre soit 80 millions d’êtres humains. Les défrichements, les incendies, la surexploitation des terres, le surpâturage, le déboisement, les méfaits de la lutte biologique, les pluies acides, etc, sont à l’origine de la destruction du couvert végétal. La demande de bois de feu est l’une des principales causes du déboisement, en particulier dans les terres sèches d’altitude ou les arbres poussent lentement. A en croire nos interlocuteurs, on a calculé que, pour faire face à leur besoin quotidien en énergie, 1, 3 milliards d’êtres humains doivent couper du bois de feu. Selon ces spécialistes, la forêt est un milieu fragile. Il faut savoir faire preuve de patience pour rétablir un bon écosystème. Surtout ne pas agir avec empressement et faire n’importe quoi, uniquement pour redonner une impression de chlorophylle. Le principe de reboisement répond à trois phases distinctes et successives : nettoyage, réflexion et réfection. Le sol jonché d’immondices est passé au broyeur dont le compost fournit un excellent engrais. La réflexion consiste à chercher les causes des destructions, les autres origines possibles et le moyen d’éviter de nouveaux sinistres. Dernier stade : la réfection. Le Choix est délicat : sélectionner les espèces les mieux adaptées au sol et aux conditions climatiques, poussant rapidement et assurant une autoprotection, est un art.
Mb.K.Diagne
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