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Projet de fixation des dunes sur l’Axe Lompoul/Potou avec l’appui de la Coopération espagnole, une pépinière réalisée et plus de 1500 ha reboisés depuis 2009.

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La célébration de la Journée nationale se prépare activement dans la région de Louga. À cet effet, le Commandant Mamadou Badji, chef du service régional des Eaux et Forêts de cette partie de l’Axe-Nord de notre pays, à la tête d’une forte délégation, a visité la pépinière de Lompoul, localité située dans le département de Kébémer. Cette délégation a également constaté de visu les actions entreprises dans le cadre du projet de fixation des dunes, mis en œuvre sur une bande 20 kms, sur l’Axe Lompoul-Potou. 

Loin des embouteillages et des fumées de voitures, le village de Lompoul offre un cadre touristique exceptionnel. Malgré le désert qui s’impose, plusieurs activités s’y développent. Cela redonne un sourire aux ruraux en quête permanente de revenus. Ici, tout est conçu pour offrir au visiteur un dépaysement. Un site dans son état naturel entouré des dunes de sable qui, au loin, offrent le cadre magnifique d’une carte postale. Une végétation clairsemée, en majorité de filaos, signe d’une flore typique de la région désertique. L’espace naturel est d’une rare beauté coincée entre le village de Lompoul et l’Océan Atlantique.
Lompoul est peuplé d’agriculteurs, de pêcheurs wolofs et de bergers de l’ethnie peule.

Ce sont des peuples indépendants, au premier coup d’œil, qui sont fortement attachés à leurs formes de vie ancestrale. Ici, on va à la rencontre du Sénégal rural authentique. De petits villages traditionnels de deux à trois cases, voire une dizaine rarement, défilent tout au long de la route. Les réalités culturelles et économiques sont fondées sur une agriculture de subsistance, la pêche, l’élevage.

Maintenant, les populations comptent sur les activités touristiques qui se développent petit à petit sous forme de tourisme communautaire.

Le Commandant Badji a saisi cette occasion offerte par cette ballade organisée dans les dunes de Lompoul, pour rendre un vibrant hommage à la Coopération espagnole qui, par l’entremise de l’ong « Solidarité Internationale Espagne », n’a pas hésité à financer la mise en place de cette pépinière, des activités de reboisement à Kébémer (cette année, sur 100 ha, l’année dernière, sur 180 ha, etc), des actions relatives à l’hydraulique villageoise, aux Volets Genre, Droits Humains, Droits de la Femme, etc . 

Toutes ces réalisations ont été faites dans le cadre d’un grand programme de développement environnemental, qui se développe depuis 2008 à Kébémer, avec un financement global de 450 millions Cfa. Ce grand projet de la Coopération espagnole a permis depuis 2009 de fixer des dunes sur 1500 ha entre Lompoul et Potou.

Un travail remarquable effectué avec des plantations d’eucalyptus, de filaos, d’accacia melifera, d’accacia radiana, accacia nilotica, d’accacia Sénégal et autres espèces végétales forestières.                                                                  

Stabilisation mécanique des dunes.

Parlant de la stabilisation mécanique des dunes, le Commandant Badji a précisé que la phase initiale de la lutte contre l’ensablement consiste à freiner le mouvement du sable en érigeant des palissades de 1 à 1,5 m de hauteur, afin de provoquer à leur niveau une accumulation de sable qui permettra la formation d’une dune artificielle.
Le phénomène s’explique mécaniquement par le fait que la palissade ralentit l’écoulement de l’air, et cette réduction de vitesse provoque des flux d’air, qui se délestent à ce niveau de leur charge de sable. On distingue deux types de dunes artificielles, selon le positionnement de la palissade par rapport à la direction du vent dominant. La dune en arrêt est la pratique la plus courante pour arrêter la progression du sable.

La dune se forme à partir d’une palissade perpendiculaire à la direction du vent dominant (figure 10). Si les vents viennent de directions autres que celle du vent dominant, le dispositif mis en place est complété par un clayonnage croisé ou un quadrillage entre deux palissades successives.

Le quadrillage est un réseau de lignes d’arrêt délimitant entre elles des carrés ou des losanges. La nature et la technique de mise en place sont similaires à celles des palissades. En effet, a-t-il poursuivi,  chaque élément de clayonnage fonctionne comme une palissade au-delà de laquelle se dépose le sable.

Les unités d’espace à l’intérieur du clayonnage se comblent progressivement au fur et à mesure qu’elles piègent le sable. La dune en défilement, ou dune de déviation, dévie la progression du sable dans une direction autre que celle du vent dominant. L’orientation de la palissade fait un angle de 120 à 140 degrés avec la direction moyenne du vent dominant.

Cette disposition est cependant peu utilisée car le sable détourné risque d’envahir d’autres sites (habitats, cultures et infrastructures diverses), même très éloignés de la zone qui fait l’objet des travaux de stabilisation. Les palissades peuvent être tressées (plus coûteuses) ou non tressées; elles sont généralement constituées de branchages provenant de boisements matures d’espèces appropriées, comme les peuplements naturels de Prosopis juliflora, de Balanites aegyptiaca et de divers acacias, mais aussi de feuilles de palmiers ou de tiges de Leptadenia pyrotechnica ou d’euphorbes.                                                         

Associer l’arbre aux cultures Abondant dans le même sens, le Lieutnant Sidy Gadio, chef du service départemental des Eaux et Forêts de Kébémer, a rappelé que la pépinière de Lompoul date de la nuit des temps et, grâce à la coopération espagnole, produit des millions de plants qui permettent de reboiser une bonne partie de ce département et des autres localités de la région du Djolof et du Ndiambour. Il a précisé que cette année, dans le département de Kébémer, cette pépinière a produit 362.000 plants, dont 16.000 plants de filaos.

 Le représentant au Sénégal de l’Ong « Solidarité International Espagne », Makhtar Ndiaye, a magnifié l’exemplarité de la coopération entre ces deux pays, avant de réitérer l’engagement indéfectible de cette Ong à poursuivre cette étroite collaboration avec les responsables des services régionaux et départementaux des Eaux et Forêts de Louga, « qui permettra, à coup sûr, d’atteindre tous les objectifs du projet de fixation des dunes entre Lompoul et Potou. 

Un autre acteur du développement rural, notamment Serigne Cheikh Tidiane Sarr, qui exploite une parcelle maraîchère sur une superficie de 4 ha située vers Potou, dans la commune de Léona, s’est réjoui de la mise en place de cette pépinière et du rôle prépondérant qu’elle joue dans les activités de reboisement de cette zone. Non seulement, il adhère à la mise en œuvre de ce projet de fixation des dunes, mais, avec l’appui de nos partenaires espagnols et l’encadrement technique des responsables des services des Eaux et Forêts de la région de louga et du Département de Kébémer, il a appris, au bout de deux ans, les stratégies à mettre en œuvre pour associer l’arbre aux cultures d’oignon, de pomme de terre, de carottes, de navet, de tomate industrielle, etc. Il a acquis des connaissances qui lui ont permis de dresser des clôtures faites de haies vives, de brise-vents et autres espèces végétales produites dans la pépinière de Lompoul, qui protègent son champ contre la divagation des animaux.                                                                                   

Mbagnick Kharachi Diagne

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