Encore une bibliothèque qui prend feu, en ce jour mémorable du 6 septembre, marquant la disparition de l’une des figures marquantes de l’histoire politique Zimbabwéenne voire Africaine. Il s’agit de l’homme d’État zimbabwéen Robert Mugabe, né le 21 février 1924, à Kutama, en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) et décédé à Singapour à l’âge de 95 ans. Il fut Premier ministre de 1980 à 1987 et Président de la République de 1987 à 2017.
D’obédience marxiste, il participe à la fondation de l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) et mène une guérilla contre le gouvernement d’Ian Smith en Rhodésie du Sud, ce qui fait de lui un des « pères de l’indépendance » du pays, que devient le Zimbabwe. Après être devenu Premier ministre du pays, il accède sept ans plus tard à la Présidence, instaurant un régime Présidentiel. Cette fonction lui permet de continuer à assurer l’essentiel du pouvoir, auparavant détenu par le chef du gouvernement.
Son engagement anti-colonialiste assure sa popularité auprès d’une partie de sa population et du continent Africain. Sur ce, on se souvient de ses citations qui continuent d’enflammer la toile:
« C’est dur d’ensorceler une fille africaine de nos jours. Chaque fois que tu amènes un bout de ses cheveux à un sorcier, c’est une Brésilienne innocente qui devient folle, ou alors une usine en Chine qui prend feu ». Un journaliste lui demande : « Quand comptez-vous dire au revoir à votre peuple ? Mugabe : Au revoir ? Ils vont où ?» une preuve sans doute de son attachement au pouvoir.
Par ailleurs, il est accusé de favoriser le racisme antiblanc, notamment par une politique de confiscation de terres et d’expulsions, et de faire reculer les libertés individuelles notamment l’homosexualité par sa vive opposition à celle-ci, traitant les homosexuels de « porcs » ou de « chiens », et appelant la population à les dénoncer et les livrer à la police. Présentant l’homosexualité comme « un péché contre nature », il s’est encore radicalisé entre 2008 et 2012, appelant à « castrer les homosexuels, ou à les décapiter. Une preuve de son aversion pour ce qu’il qualifie de péché est la citation suivante: « Même Satan n’est pas homosexuel. La preuve, il a préféré aller vers Éve plutôt que d’aller vers Adam ».
En outre, lors de la campagne des élections de 2013, il a promis que, s’il était élu, il « ferait vivre un enfer aux homosexuels. Il critique systématiquement l’avancée des droits pour les homosexuels dans les autres pays africains ou européens, en particulier lors des débats sur l’ouverture du mariage homosexuel.
Cependant, au niveau économique, sa présidence est marquée par une explosion du taux de chômage, par une hyperinflation, par des famines et par la décision de pays occidentaux d’imposer au Zimbabwe des sanctions économiques.
En fin 2017, alors qu’il dirige de facto le pays depuis 37 ans et qu’il est le plus âgé des chefs d’État en exercice dans le monde, il est victime d’un coup d’État qui conduit le Parlement à engager une procédure de destitution à son encontre. Il démissionne alors de la présidence du Zimbabwe. Il meurt deux ans plus tard dans un hôpital singapourien.
Paix à son âme!