Après les fortes pluies qui se sont
abattues sur la ville de Ziguinchor et ses environs hier, tôt le matin, la
circulation était devenue quasi impossible dans plusieurs quartiers. Il s’agit
de : Santhiaba, Coboda et Belfort pour ne citer que ceux-là.
La lancinante question des inondations
n’a toujours pas connu une solution, même après le passage de nombreuses
autorités qui avaient promis d’y remédier. Chaque année, en période
hivernale, ce sont les mêmes désagréments qui se produisent. L’eau de ruissellement
envahit les maisons et les familles pour la plupart passent la nuit à la belle
étoile.
« C’est toujours la même chanson et les mêmes consternations qui
reviennent sous l’œil impuissant des sinistrés », amer, peste
Ibrahima Sané, qui tentait de sauver quelques meubles. Car, son salon et les
chambres à coucher sont atteints par l’eau.
Le constat est le même à Santhiaba, le quartier qui jouxte le centre-ville.
Toutes les rues sont inondées. Même les automobilistes ont du mal à se frayer
un passage pour circuler. Quant aux populations, leur mobilité est réduite.
Voire pratiquement impossible pour elles, de vaquer tranquillement à
leurs préoccupations.
« Nous sommes presque coupés du reste de la ville de Ziguinchor.
On ne peut pas sortir de nos maisons pour aller au marché. On est coincé par
les eaux qui ruissellent jusque dans nos salons », explique Mariama
Diedhiou, habitante du quartier de Santhiaba. Qui essayait tant bien que mal à
patauger dans l’eau pour se rendre au marché.
Sa sœur, apparemment plus en colère, contre la municipalité
d’aller plus loin, en pointant le doigt accusateur le manque d’assainissement
dans leur quartier.
« Chaque année, nous vivons la même situation pendant
l’hivernage. La mairie n’a pas essayé de faire quelque chose pour nous sortir
de ce décor. Elle n’a pas curé, n’a pas fait la canalisation et les canaux sont
tous bouchés. Du coup, l’eau ne circule pas, elle est stagnée.
Et nos enfants qui jouent ces eaux stagnantes, sont toujours
malades », déplore Anna Coly, du quartier de Santhiaba.
À quelques encablures delà, à Belfort plus précisément, la pluie
n’est pas la bienvenue. Car, dans ce quartier, les populations vivent le
cauchemar pendant l’hivernage depuis une vingtaine
d’années.
Toutes les artères, de ce quartier situé entre Tiléne et Santhiaba,
sont devenues impraticables après les pluies diluviennes d’hier, qui
se sont abattues sur Ziguinchor.
Les riverains avaient du mal à circuler. L’eau est partout présente,
même dans les concessions. Les sinistrés n’ont pas manqué à manifester leur
colère contre la mairie. Qui, selon eux, ne colle pas trop d’importance à
l’assainissement des quartiers qui souffrent d’inondations.
« Après l’hivernage, on ne les voit plus. Les agents en charge
de l’assainissement ne sont là que pour leur propre intérêt. Pas pour celui de
la population. Ils ne font rien face aux inondations. Que de promesses à n’en
plus finir. Mais au finish, on ne voit absolument rien », fulmine Arouna
Faye, habitant de Belfort, rencontré hier, juste après les fortes
pluies.
À Coboda, un sous quartier de Lyndiane, ici les travaux de
Promoville causent beaucoup de tords aux populations. Les eaux de pluie se
déversent dans les maisons. « C’est une situation qu’on n’a jamais vécue
dans le quartier », nous balance Almamy Cissé, notable du quartier.
« Les travaux qui sont en train d’être effectués dans le
quartier, font que l’eau qui devait circuler, finit par envahir les
maisons. Les familles sont obligées de déloger, d’autres curent pendant des
jours pour reprendre la vie normale », a-t-il ajouté.