Les fosses septiques, qui font partie de
l’assainissement non collectif (ANC), encore appelé assainissement individuel,
doivent faire l’objet d’une réglementation très stricte. Leur pose, leur
maintenance et leur gestion doivent être rigoureusement encadrées par la loi.
Les habitants de la capitale du Nord, n’ont pas encore compris ces
concepts.
C’est la raison pour laquelle, on les voit
régulièrement aménager des fosses septiques à tout bout de champ. Les
conséquences désastreuses se font ressentir actuellement dans le faubourg de
Sor, plus précisément à Pikine Tableau Walo.
Dans cette partie de la vieille cité
tricentenaire, les habitants n’arrivent plus à vaquer tranquillement à leurs
occupations, du fait de ces nombreuses flaques d’eaux usées qui leur causent de
lourds préjudices et autres désagréments.
Ce jeune agent de santé communautaire
(Asc), du nom de Doudou Diagne Thiaw, est obligé, tous les jours, de se
concentrer sur son vélo pour ne pas lâcher les pédales. Ceci, pour rallier le
poste de santé de Sor Daga, tout en évitant d’entrer en contact avec ces
flaques d’eau qui dégagent une odeur infecte, pestilentielle et
nauséabonde.
Selon cet agent de santé, ces eaux stagnantes,
verdâtres, provenant des fosses septiques, sont à l’origine des maladies
diarrhéiques, gastro-entérites, des dermatoses, des problèmes respiratoires et
autres pathologies qui torturent quotidiennement les populations de Pikine
Tableau Walo.
Il a précisé que si les moustiques s’en
mêlent, de nombreux cas de paludisme sont enregistrés au niveau du poste de
santé de Sor Daga.
Durant la période hivernale, a-t-il
poursuivi, cette partie de Saint-Louis est coupée du reste du monde. Même nos
paisibles concitoyens de Sor Daga peinent à se frayer un chemin pour accéder à
la mosquée.
Très sensible à ce problème environnemental, un
conseiller municipal domicilié à Sor Daga, a requis l’anonymat pour soutenir
avec véhémence que « ce type d’assainissement doit faire l’objet de textes
législatifs et d’une étude sérieuse, commanditée par les pouvoirs publics ».
En effet, a rappelé ce responsable politique et Professeur de sciences
naturelles, la fosse septique est l’une des composantes d’un système
d’assainissement individuel. Lorsqu’elle est destinée à collecter l’ensemble
des eaux-vannes et sanitaires, elle prend la dénomination de « fosses toutes
eaux ». Elle a pour rôle de collecter et de liquéfier partiellement les
substances polluantes que renferment les effluents. Elle sert également à
retenir les matières qui flottent et les déchets solides en suspension.
A en croire ce dernier, on distingue 4
types d’ANC (d’Assainissement non collectif). La première catégorie concerne
les installations biologiques à boues épurées dans lesquelles la dépollution
des effluents est assurée par des micro-organismes, en occurrence des
bactéries. Ces derniers sont soit en culture libre ou soit inclus dans un
support. La seconde catégorie concerne les fosses septiques dites « fosses
toutes eaux ». Les fosses toutes eaux permettent une ségrégation entre les
matières grasses plus légères et les particules plus lourdes. Ces dernières
sont recueillies par sédimentation au fond de la fosse. La troisième catégorie
est celle des fosses utilisant le principe du lit filtrant. Dans ce cas de
figure, les effluent sont filtrés à l’aide d’un lit de sable ou d’un matériau
poreux.
De l’avis de ce conseiller municipal, « il
est grand temps que nos communes soient en mesure d’identifier sur leurs
territoires les zones d’assainissement collectives et les zones d’ANC. Les
personnes résidant dans des zones où il n’existe pas de réseau collectif de
collecte des eaux usées seront tenues dans l’obligation d’installer une fosse
septique. Cette dernière sera dévouée à la collecte des eaux ménagères et
sanitaires. Les eaux en provenance des WC, des salles de bain et des cuisines
seront dirigées vers la fosse septique. Le dispositif mis en place devra
comporter un système de prétraitement des eaux de même qu’un mécanisme qui
assurera, soit simultanément l’épuration et l’évacuation à travers le sol, soit
l’épuration seule suivie du déversement dans un cours d’eau.
Dès lors, il sera formellement interdit de
diriger les eaux pluviales vers la fosse septique. Comme cela se fait en France
ou dans d’autres pays, un bac de collecte des graisses doit être incorporé au
système au cas où l’abondance de ces dernières seraientt de nature à entraver
le bon fonctionnement de la fosse septique.
Mbagnick Kharachi Diagne / Chroniques.sn