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Ngallèle Nord extension et Sinthiane Bango: les populations sommées de quitter les lieux, organisent une marche de protestation

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Les responsables et membres du collectif des populations de Ngallèle Nord Extension et de Sinthiane Bango de Saint-Louis, ont organisé, ce matin, une marche pacifique, pour manifester bruyamment leur colère et attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de leur permettre de faire valoir leurs droits. Ils ont déploré avec la dernière énergie les sommations qu’on leur a envoyées, les obligeant à quitter la zone qu’ils occupent depuis plusieurs années, contiguë à la zone où est aménagé l’aéroport international de Dakhar Bango.En effet, a rappelé leur porte-parole, Mame Latyr fall, Coordonnateur du forum civil à Saint-Louis, « à la suite de la crise foncière de l’année 2016 qui nous opposait aux Agences des Aéroports du Sénégal (ADS), notre premier mémorandum en date du 16 /10/2016relatait de manière exhaustive, ces problèmes ».Le Gouverneur de la région de Saint-Louis a reçu le mercredi 07/08/2019 une délégation composée de quelques membres de ce collectif, dirigés par le délégué de quartier de Bango Sud. Au cours de cette audience, le chef de l’Exécutif régional a tenu à clarifier certains points et à décliner certains objectifs poursuivis par l’Etat du Sénégal dans ce milieu d’habitat très proche de cet aéroport.Parmi ces clarifications, le Gouverneur a soutenu que les ADS ne sont pas propriétaires de cette zone qu’elles convoitaient et a confirmé « que nous occupons le domaine national du Sénégal tel que nous l’avions écrit ». 
Mieux, a poursuivi Latyr Fall, il a soutenu que les quatre commerçants cités dans le premier mémorandum, qui avaient acquis des domaines auprès des ADS, qui font face à la route nationale n° 2 sur une distance d’un km de long, seraient rétablis dans leur droit mais pas à cent pour cent.

Quant aux objectifs déclinés par le Gouverneur « dans ce site de 114 ha que nous occupons avec nos familles, ils s’articulent autour de la nécessité de délocaliser l’école élémentaire de Khar Yalla, la construction d’un marché, d’un hôpital et d’un terrain de football sur ce site ». En somme un volet social nous avait été exposé en amont.

Ces manifestants rappellent que toutes ces infrastructures sociales constituent des vœux formulés dans plusieurs correspondances adressées au premier Magistrat de la commune de Saint-Louis par ce collectif, « pour le bien-être de nos populations ».

Le lundi 26 /08/2019, le Gouverneur, accompagné du Préfet de Saint-Louis, des forces de sécurité de la police nationale ainsi que des agents de quelques services techniques en charge du foncier, a effectué une visite du site à pied, de long en large.

Du mardi 03/09/19 au vendredi 20/09/19, une délégation conduite par le préfet de Saint-Louis et composée d’agents du Cadastre, de l’Urbanisme, du service des Impôts ainsi que de quelques membres du conseil de quartier de Bango Sud issus du collectif, a procédé au recensement du site dont la superficie est de 114 ha.Certes, ont-ils précisé, « ce recensement ne nous importune guère, au contraire, il nous réconforte en tant que citoyen car nous permettant de combattre une occupation anarchique de notre environnement, mieux, la présence des agents du service des impôts nous tranquillise car en tant que contribuables sénégalais, nous devons nous acquitter de nos impôts pour pouvoir prétendre à des titres de propriété que nous estimons mériter certes en tant qu’occupants d’un domaine appartenant à notre nation en référence à la loi 64-46 du 17/06/64 qui régit le domaine national ».C’est à la sueur de nos fronts que nous l’avons viabilisé en le remblayant et en y introduisant toutes les commodités ayant trait à la vie moderne : extension du réseau d’eau courante, du réseau d’électricité, du réseau téléphonique ; reboisement des principales artères avec la collaboration du service des eaux et forêts ; reboisement de nos demeures et de nos lieux de culte.Toutefois, notre unique crainte découle du fait que l’objectif général du recensement ne nous soit pas décliné dès le départ par les autorités administratives.En guise de preuve, nous avons reçu dans la nuit du 23 au 24 septembre 2019 une information venant du coordonnateur de la brigade citoyenne de veille de l’assiette foncière du TF 28/BS, que des auditions individuelles des propriétaires de parcelles, de fondations, de chantiers en cours et de maisons habitées allaient être entamées dès le mardi 24/09/19 par les services de la police nationale. 
Selon le coordonnateur, cette information lui venait de Mme le Préfet. Un fait que nous n’approuvons pas. Nous rappelons aux autorités que nos populations ont déjà subi beaucoup de préjudices. Nous sommes depuis plusieurs années importunés, stigmatisés et stressés. 

Les sommations préfectorales d’arrêt des travaux et de libération des lieux du 10/10/16 avaient engendré un soulèvement populaire, des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre, et une angoisse qui a culminé avec le décès d’un résidant qui, « comme nous tous, n’aspirait qu’à la quiétude, M. Lamine Ndiaye ».  

Nous voulons être associés au processus de recensement et édifiés sur les objectifs de développement définis par les autorités sur ce site. Nous précisons aussi que la morale ne saurait accepter que des jeunes qui occupent déjà une partie des terres de ce site se voient retirer leur propriété au profit d’autres jeunes. Cette pratique consistant à déshabiller Pierre pour habiller Paul ne saurait prospérer. Dans ces moments troubles marqués par le réveil des boulimies foncières et les pressions des multinationales dans un contexte de découverte de pétrole et de gaz au large des côtes Saint-Louisiennes, il faut que les pouvoirs publics sachent raison garder, « et que leur priorité demeure celle de leurs populations et qu’ils se souviennent de leurs promesses : faire profiter notre localité des 12 km de route à travers le programme Promoville, redynamiser le projet d’assainissement qui y est entamé par l’Office Nationale de l‘Assainissement du Sénégal (ONAS) depuis le 13/02/19 et aujourd’hui interrompu. Qu’ils pensent également à aménager des pistes pavées permettant l’infiltration des eaux pluviales et qui suivront les voies naturelles du village habité dans les zones inondables.                                                                                 Mbagnick Kharachi Diagne/ CHRONIQUES. SN

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