C’est peu de dire que les magistrats sont enragés depuis cette sortie au vitriol dans laquelle Cheikh Bamba Dièye, leader du FSD/BJ, a cité deux de leurs collègues, Demba Kandji et Malick Lamotte, pour les taxer de « corrompus », « membres de l’association de malfaiteurs dirigée par Macky Sall ».
A tous ceux à qui il a récemment parlé, Demba Kandji a évoqué le caractère délibéré de l’acte de Dièye, qui a admis lui-même que ses propos devaient l’amener, le jour même, à dormir en prison. Quant à Malick Lamotte, il s’est indigné devant ses alter ego, martelant que l’acte de l’homme politique ne devait pas rester impuni.
Au bout du compte, le parquet a décidé de poursuivre Cheikh Bamba Dièye, en commençant par le faire entendre par la Division des investigations criminelles (Dic). L’homme politique a refusé de déférer à la convocation de la Dic, invoquant son immunité parlementaire.
Les magistrats y avaient pensé. Yerimpost est en mesure d’écrire que ceux chargés du dossier ont décidé d’user de la procédure de flagrant délit pour se dispenser de la formalité de demande de levée de l’immunité parlementaire. Estimant que les propos tenus sont constitutifs d’une infraction flagrante, les magistrats estiment légalement pouvoir poursuivre directement leur auteur.
Si, donc, Cheikh Bamba Dièye ne répond pas à la convocation qui va lui être envoyée ce lundi 06 août, il va être cueilli manu militari partout où il pourra se trouver pour être conduit devant la Dic. Après interrogatoire, il sera déféré chez le procureur. Si les sources de Yerimpost sont fiables, un mandat de dépôt l’y attend.
Le député risque d’être l’agneau du sacrifice au moyen duquel la magistrature va siffler la fin des critiques qui l’accablent. Par l’exemple, les magistrats vont tenter de dissuader ceux qui, nombreux, multiplient les propos acerbes à leur endroit.