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Macky Sall, le Libéralisme, et la BCEAO (Par Dr. Abdourahmane SARR)

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Le Président Macky Sall poursuit l’inclinaison libérale de sa politique en fin de mandat et en perspective de la Présidentielle. Que ses alliés ou l’opinion publique le sachent ou non, cette option devient de plus en plus claire.  Son opposition peut se saisir du socialisme, libéralisme social ou socio-libéralisme qui perdent du terrain dans sa mutation ou comme nous le disions dans notre précédente contribution (Macky et Wade à la Croisée des Chemins) s’allier ou s’opposer à lui sur ce même registre du libéralisme. S’opposer ou s’allier sur ce même registre, car les alternatives ci-dessus mentionnées ont toutes déjà été essayées par tous les régimes y compris le sien lors de son premier mandat sans succès et avec comme résultat l’endettement et la vulnérabilité extérieurs qu’on a que trop bien connus dans les années 80-90.
La BCEAO, élément central qui accommode, accompagne, ou contrarie ces options stratégiques n’est malheureusement pas suivie et comprise par la classe politique et l’opinion. Elle a accompagné le financement indirect de nos déficits budgétaires avec une croissance par l’endettement sans progrès social significatif et avait entrainé le secteur bancaire dans cette option à travers le refinancement de leurs souscriptions aux titres d’états.  Elle est elle-même en train d’opérer la même mutation (nous y reviendrons) pour accompagner la nouvelle option libérale prise par les deux locomotives de l’UEMOA que sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal.  Cette mutation est imposée par l’atteinte des limites du financement du leadership d’état de nos ambitions d’émergence, ce qui fait que des solutions au financement du secteur privé national et local, particulièrement des PMEs, sont devenues nécessaires.
En effet, dans le sillage de la dernière déclaration de politique générale du Premier Ministre, Macky Sall poursuit son changement de cap vers davantage de libéralisme et le confirme avec force dans le communiqué du conseil des ministres du 12 septembre 2018 en disant : «Le Président de la République insiste sur l’impératif stratégique de renforcer le rôle moteur et la place centrale du secteur privé, notamment local, dans le pilotage, le financement et l’exécution effective des projets et réformes du PSE ».
Auparavant, lors du Forum sur la réforme de l’administration en 2016, il mettait en avant son socio-libéralisme ou socialisme tout court, en interpellant son auditoire en ces termes : « On dit, avec raison d’ailleurs, que l’administration est le point cardinal de toutes les politiques de développement. Celui duquel partent toutes les dynamiques et celui vers lequel évidemment elles aboutissent…il me faut rappeler que le PSE a pour ambition de promouvoir une croissance économique forte et inclusive par une meilleure répartition des richesses nationales et une plus grande protection des couches vulnérables…S’adapter pour être une Administration de développement afin de mieux assumer son rôle de locomotive, vecteur de compétitivité et de performance ».
Le Président Macky Sall a donc changé de conviction par rapport au moteur de l’émergence. Nous disions déjà en 2014 suite à la première déclaration de politique générale du Premier Ministre Dionne que: «la transformation structurelle de l’économie sénégalaise ne se fera pas sous le leadership et l’impulsion de l’Etat mais bien celui du secteur privé national appuyé ».  Comment appuyer le secteur privé dans un système monétaire et financier où ni les banques, ni l’état n’ont les moyens de cet appui ? c’est l’extérieur avec l’endettement que cela induit (d’où les groupes consultatifs et les émissions d’eurobonds) et/ou c’est la BCEAO dans les contraintes actuelles de son régime de change où tout argent injecté à une forte chance de se retrouver en importations sans impacter le bien-être général.
Les émissions d’eurobonds du Sénégal et de la Côte d’Ivoire comme nous l’avions dit sont venues au « secours de la BCEAO et des banques » car elles ont permis de renflouer les réserves de change perdues par le BCEAO du fait de sa politique de financement indirect des états et la dépense des FCFA correspondants par les états est entrain de permettre aux banques de reconstituer leur liquidité propre. Dans ce contexte, l’endettement extérieur du Sénégal et de la Côte d’Ivoire va devoir se poursuivre jusqu’à ce que les réserves de la BCEAO et la liquidité propre des banques comme en 2010-2011 soient complétement reconstituées à leurs bons niveaux.  Il se posera alors la question de savoir comment financer l’économie si les banques n’ont pas l’intention de donner cette liquidité excédentaire aux PMEs du fait de contraintes objectives de risque de non remboursement effectivement constaté?
La BCEAO dans son activisme habituel et en réponse aux injonctions des états vient de créer un guichet de refinancement des crédits bancaires aux PMEs.  Comme pour le refinancement des titres d’états qui eux au moins seront toujours remboursés, ce financement des PMEs va également alimenter les importations et à terme des pertes de réserves de change et des crédits non performants dans le bilan de la banque centrale. Cette situation sera accompagnée d’une vulnérabilité extérieure de l’union car ce sont nos états qui auront financé cette option en donnant à la BCEAO les réserves de change nécessaires au financement de cette option et en entrainant une nouvelle fois les banques dans cet activisme socialiste.
Nous affirmons avec force que la BCEAO ne doit pas accompagner cette option stratégique dans son cadre institutionnel actuel.  Il lui faut d’abord une autonomie d’objectif sur le taux de change du FCFA qu’elle n’utilisera pas comme instrument de dévaluation compétitive mais comme instrument devant nous éviter des importations inutiles tout en garantissant la stabilité des prix. Dans ce cadre institutionnel nouveau, elle accompagnera la diversification progressive de nos économies et leur industrialisation. Le risque de crédits PMEs non performants sera réduit et pris en charge par les banques elles-mêmes et/ou les états par leurs propres mécanismes de garantie. C’est ça la responsabilité.
A défaut, nous exhortons les membres du comité de politique monétaire de la BCEAO et le Monsieur le Gouverneur de méditer les lignes qui suivent. Vous savez que les banques avaient en 2010-2011 de la liquidité bien au-delà des réserves obligatoires exigées et ne les prêtaient pas aux PMEs. Vous aviez l’option d’éponger cette liquidité avec des titres BCEAO ce qui vous aurait couté de l’argent et affecté vos revenus nets mais au moins vous auriez un peu plus d’influence sur les taux d’intérêt du marché comme vous le souhaitez.
Vous avez opté plutôt de laisser les banques prêter cet argent aux états pour ensuite les refinancer ce qui leur a permis de toujours garder de la liquidité au-delà du nécessaire chez vous mais cette fois-ci rémunérée.  Du fait de réserves de change perdues à cause de cette politique, vous avez réduit le volume de votre refinancement ce qui a crée en partie des tensions de liquidité sur le marché et les états sont venus à la rescousse en empruntant massivement à l’extérieur.  Ces emprunts en injectant de la liquidité sur le marché sont entrain de baisser les taux d’intérêt à vos adjudications en réduisant les besoins qu’avaient les banques à vos guichets.
Dans le même temps vous nous annoncez des taux directeurs de 2.50 minimum et 4.50 maximum à vos adjudications hebdomadaires de liquidité qui ne correspondent pas aux taux du marché monétaire libre qui sont au-dessus de vos taux car votre guichet marginal à taux 4.50 n’est pas automatique d’accès en dernier recours.  Même les taux que vous annoncez guider hebdomadairement montent et descendent en moyenne (4.10, 4.50, 3.77, 2.95 en 2018) de manière trop significative d’un trimestre à l’autre au grès de facteurs que vous ne maitrisez pas.  Vous ne contrôlez en réalité que votre volume de refinancement hebdomadaire qui suit la demande non maîtrisée des banques et bientôt les banques n’en auront presque plus besoin comme en 2010-2011.  A ce moment-là, vous devrez à défaut de déstabiliser le marché à nouveau vous en arrêter à presque un rôle de caisse d’émission que vous ne voulez pas accepter.
Il y a mieux à faire, mais malheureusement, cela relève du pouvoir politique. Le libéralisme est effectivement ce qu’il nous faut, mais il doit s’accompagner de la libération du FCFA et du libéralisme du pouvoir politique que nous n’avons jamais connu et qui semble enclenchée par nécessité. Pour une fois, anticipons avec vision plutôt que de corriger après erreur comme nous l’avons fait de 1975 à 2017.

Librement

Dr. Abdourahmane SARR
Président du CEFDEL/MRLD
Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp

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Retour en zone, après 5 années + 2! (Par Djibril SARR).

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Au basket c’est une faute. Lorsqu’on revient dans sa zone, quelle que puisse être la durée. 

S’il y’a ce rappel dans un contexte plutôt CAN et non d’Afrobasket, c’est parce que nous en arrivons au terme d’une longue quinzaine de réconciliation entre la plupart des élus et leurs collectivités respectives. Quinze jours pendant lesquels vous avez quotidiennement vu vos élus. 

Pourtant, il y’a plus de cinq années passées plus deux bonus, la plupart s’était battu pour le fauteuil de maire ou de président de conseil départemental, avant de déserter ces localités lointaines, au profit d’un cumul exagéré et illogique d’emplois inaccessibles à une bonne partie d’une jeunesse en quête d’occupation.

Il y’a deux semaines déjà que sonnait l’heure de retour en zone. Une occasion pour ces collectivités orphelines de retrouver au quotidien pendant 2 semaines, les sourires charmeurs de leurs élus perdus de vue et qu’ils n’apercevaient par chance, que pendant leur passage le temps d’un week-end. 

Pour nous autres populations, la vigilance et l’éveil des consciences nous dictent un choix responsable où aussi bien les nouveaux candidats que les performants parmi les anciens ont leur chance à jouer. 

Donnons l’opportunité à ceux qui ont un programme clair, la capacité, la détermination, la maturité et le temps, de dérouler leur mission. Faisons attention aux marchands d’illusions mais également aux arrogants, aux irresponsables, aux belliqueux et aux incendiaires.

Nos choix doivent être éclairés, argumentés et raisonnables.

Dans certaines contrées desservies par les politiques publiques, n’attendons surtout pas que l’insécurité, l’obscurité, la faible scolarisation, la précarité sanitaire, les inondations, l’absence d’assainissement, les moustiques, entre autres,  viennent nous rappeler notre mauvais choix. 

Ne confondons ni religion, ni confrérie, ni coloration politique, ni lien familial avec le choix utile à la localité.

Cultivons le travail, la rigueur, la persévérance, l’endurance, la simplicité, la responsabilité, le sens de la mesure, l’humilité, l’acceptation, pour savoir compter sur nous-mêmes dans les conditions que nous réserve le destin, le hasard ou Dieu selon nos croyances.

Ne troquons pas notre devoir d’exiger des résultats à nos élus dans l’amélioration de notre qualité de vie à travers des équipements et des services collectifs contre un simple soutien financier aux cérémonies socio-culturelles, sportives et religieuses. 

Changeons de paradigmes en portant nos choix sur des compétences éclairées et engagées, sans les soumettre au prix de leur intimité, d’invectives et de violence familiales. 

Exigeons en revanche, des résultats qui ne sauraient provenir que d’une bonne planification, une réalisation correcte, un suivi régulier, un contrôle rigoureux et une amélioration continue, soutenus par une communication inclusive.

Que le vote de ce dimanche 23 janvier 2022 traduise nos choix libres des personnes en charge de la destinée de nos collectivités respectives.

Qu’il se déroule dans la paix et le fair-play, pour une reprise en main dès le lendemain, des dossiers en souffrance par le simple fait de cette période de retour en zone, de personnalités indivisibles à  responsabilités plurielles en quête de base solide capable de leur garantir une longévité improbable dans nos instances de gouvernance. Nos plans de développement doivent être traduits en plans d’actions qui survient aux hommes qui les portent.

Djibril SARR

CEO SECURIZONS

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Plaidoyer pour les habitants de Keur Massar et des populations sous les eaux (par Alioune Badara Seck)

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La pandémie liée à la Covid 19 et les inondations dans la banlieue de Dakar en Septembre 2020, avaient fait vivre le martyre aux populations notamment celles de Keur Massar.

Suite à cette période vécue avec de grandes difficultés par les populations et les promesses fermes de l’État du Sénégal à travers ses représentants que le supplice jadis traversé par les habitants de la banlieue ne se réitérerait plus, l’espoir semblait être permis pour cet hivernage 2021.

Hélas, dès les premières gouttes de pluie, tous les espoirs s’évaporèrent et laissèrent place aux inondations habituelles et à leurs lots de souffrances.

Le spectacle désolant des femmes désemparées et des pères de famille réduits à l’impuissance devant la montée des eaux déferlantes est une atteinte à la dignité humaine.
Des autorités responsables auraient pris toutes les dispositions nécessaires afin que pareille calamité ne se répète plus.

Nul ne peut comprendre qu’un tel calvaire se soit produit l’année précédente après les pluies du 5 et 6 septembre 2020 et que onze mois plus tard, l’on se retrouve avec le même désolant spectacle de maisons et de routes envahies par les eaux, de familles déplacées, de milliers d’hommes et de femmes mis dans la précarité.

La responsabilité des autorités du Sénégal est engagée au premier chef et les habitants de Keur Massar et de la banlieue exigent des réponses.
Les populations exigent une réponse immédiate de l’Etat du Sénégal combinée à la mise en place d’une solution structurelle qui réglera définitivement le problème des inondations. La souffrance n’a que trop duré.

L’Etat doit en urgence :

1. doter tous les quartiers sous les eaux de pompes de grande capacité et en quantité suffisante pour rapidement évacuer les eaux de pluie. La saison des pluies n’a pas encore pris fin.

2. assister toutes les familles sous les eaux ainsi que les familles déplacées et qui font face à d’énormes difficultés matérielles et financières pour assurer leur survie quotidienne. Mettre un place un plan d’urgence d’assistance des familles.

3. finaliser le plus rapidement possible les interconnexions entre les bassins et fournir des délais précis de réalisation. Sans quoi des bassins construits isolément ne peuvent régler le problème d’évacuation des eaux.

4. associer les délégués et représentants des quartiers de Keur Massar au suivi et contrôle des travaux. Il n’est pas crédible de vouloir régler le problème de Keur Massar et de la banlieue en excluant du processus les populations et leurs représentants.

Avec tous les milliards dépensés dans le cadre du programme décennal de lutte contre les inondations, notamment dans sa composante PROGEP (Projet de Gestion des Eaux Pluviales), les habitants de la localité n’attendent pas moins de l’État du Sénégal.

Alioune Badara Seck

Syndicaliste

Leader de la coalition Taxawu Keur Massar Jotna

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HISSEIN HABRÉ VA EN PAIX : UN NOM, UN HOMME ET UN DESTIN (Par Brahim OGUELEMI )

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C’est avec le cœur lourd et la gorge nouée que nous venons d’apprendre le décès ce matin de l’ancien Président du Tchad Hisseine Habré, décès survenu à la suite d’une contamination de Covid-19. En ces instants sombres et troubles, nous présentons nos condoléances les plus attristées et les plus émues à sa famille nucléaire, à ses proches, à ses connaissances, au peuple Tchadien et au peuple Africain tout entier !
Mais quel héritage l’homme aura-t-il légué à la postérité ? 
L’histoire retiendra à jamais que le Président Hissein Habré fut celui qui aura sauvé la bande d’aouzou contre l’occupation libyenne de Kadhafi. Par-là même, il aura ainsi sauvé tous les pays limitrophes du Tchad contre la folie démentielle de Kadhafi. Le Président Camerounais Paul Biya s’était même confessé auprès du Président Habré au lendemain de la libération du Tchad en lui ayant dit en substances que : «  Mon frère, tu nous a sauvés. Sans toi Kadhafi aurait annexé et marché sur tous les pays limitrophes du Tchad ».
Hissein Habré c’est aussi celui qui aura refusé de brader les ressources naturelles du Tchad au profit du consortium des firmes multinationales occidentales. Il aura tenu simultanément et parallèlement tête à l’invasion libyenne, à l’impérialisme, au néocolonialisme et à la finance internationale mondialisée ainsi qu’à leurs valets locaux. Son caractère était foncièrement forgé et tempéré dans le fer ardent de la lutte et de son corollaire la résistance.
Pour son patriotisme et pour son nationalisme, le Président Habré fut seul contre le reste du monde dans un monde où de plus en plus les dirigeants du Sud s’aplatissent si facilement face aux injonctions politiques et économiques injustes du Nord au grand dam des intérêts vitaux et stratégiques des populations du Sud.
C’était dans un contexte où l’Occident employant tous ses moyens stratégiques et ses armadas et en cela épaulé par la Libye, le Soudan et les négres de maison que le Président Hissein Habré était parti en ayant préféré laisser le Tchad dans une situation relativement stable. Aujourd’hui 31 ans plus tard, il est rappelé vers son Seigneur. Mais il est rappelé vers son Seigneur en ayant toujours gardé tenaces sa fierté, sa conscience patriotique et son amour-propre pour n’avoir point servi le Tchad sur un plateau d’argent à ses ennemis et notamment aux prédateurs financiers et économiques du pays.
Donc, au regard de toutes ces raisons susmentionnées, nous pouvons tirer les légitimes et objectives considérations suivantes sur l’homme : il fut intègre et incorruptible, digne et fier, patriote et nationaliste, courageux et téméraire, travailleur et exigeant, instruit et cultivé, héros et libérateur, résistant et vainqueur. L’homme n’aura pas, pour ainsi dire, vécu inutilement. Il y’a apporté, considérablement, sa part de lumière sur la grande phare qui éclaire la longue marche de ce monde.
L’homme est parti mais son combat, sa lutte et ses œuvres demeureront à jamais dans la postérité. La jeunesse Tchadienne en particulier et celle Africaine en général, auront tout à gagner à s’inscrivant dans la dynamique du noble sentier de la résistance et de pouvoir ainsi vaincre la couleuvre tentaculaire qu’est la Françafrique qui n’a semé et qui continue toujours de semer mort, désolation, tristesse, chaos, pillage, vol, humiliation et bradage sur le continent africain depuis le début des années 60.
LA LUTTE CONTINUE ! LE COMBAT CONTINU !LES PATRIOTES TCHADIENS VAINCRONT !LES PATRIOTES AFRICAINS VAINCRONT !
HISSEIN HABRÉ VA EN PAIX !QUE LE PARADIS SOIT VOTRE DEMEURE ÉTERNELLE !
Brahim Oguelemi, Dakar le 24 août 2021, depuis l’hôpital principal.

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