Très touché par les drames qui se succèdent en haute mer, relatifs au naufrage collectif et mortel des embarcations frêles et vétustes qui convoient chaque année des milliers de candidats malheureux à l’émigration clandestine, qui caressent le rêve de rallier les côtes espagnoles en tentant de traverser la grande bleue, le maire de la commune de Gnith, Adama Sarr, avec l’appui de son conseil municipal, a pris la ferme décision d’aider les bras valides de sa collectivité territoriale, à se fixer définitivement dans leur terroir.
Pour ce faire, il a pris l’engagement de mettre à la disposition de ces derniers une superficie de 1800 ha de terres cultivables, pour leur permettre d’y mener des activités agricoles florissantes. De l’avis du Premier Magistrat de Gnith, une commune du département de Dagana, située dans l’arrondissement de Ndiayes, à quelques encablures de Nder, de Colonat et de Ross-Béthio, « cette décision du conseil municipal permettra aux jeunes de Gnith de s’éloigner de l’émigration clandestine, de s’investir dans l’agriculture, en vue de survivre, de subvenir aux besoins de leurs familles, de créer des richesses et des centaines d’emplois ».
Adama Sarr s’exprimait à l’occasion de la première édition du tournoi de football organisé à Golome, dont il était le parrain. Huit équipes ont participé à ce tournoi finalement remporté par l’ASC Peunene devant Diokhor, à l’issue de l’épreuve fatidique des tirs au but.
Ainsi, il a fait savoir qu’il ne peut plus continuer de voir ces jeunes, aller mourir en haute mer, « alors qu’ils ont la possibilité de trouver un emploi décent dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal, dans la zone sylvo pastorale de notre pays ».
L’édile de Gnith a précisé que cette attribution de parcelles cultivables concerne les jeunes, les femmes et les migrants qui ont accepté de rentrer au bercail.
Les jeunes de Gnith sont très nombreux à accueillir favorablement ce projet. Actuellement, ils ne ratent pas la moindre occasion pour remercier vivement le maire Adama Sarr et son équipe municipale, pour ce geste humanitaire de haute portée morale, sociale, religieuse et citoyenne. Avec déférence, ils ont demandé au chef de l’Etat d’intercéder en leur faveur et auprès du Gouvernement, en vue de leur permettre de disposer régulièrement du volume d’eau douce dont ils ont besoin pour irriguer leurs périmètres agricoles.Il convient enfin de rappeler que dans la zone de Gnith, les populations ont toujours la possibilité de cultiver de l’oignon, de la pastèque, de la patate douce, du manioc, etc.
Awa Diagne Sall Kharachi
