Un fait assez grave pour mériter qu’on s’y arrête.
L’incident de la disparition-réapparition de la fille de Mame
Makhtar de Jamra et la communication désastreuse du chef du bureau des
relations publiques de la police inspirent cette chronique (par Abdoulaye
Cissé).
Et, c’est la police qui se retrouve sur le grill, prise en
flagrant délit de violations du secret d’une enquête.
Un fait assez grave pour mériter qu’on s’y arrête.
N’est-ce pas, Abdoulaye Cissé?
On se demande encore ce que va faire la demoiselle Gueye à la
police aujourd’hui.
Selon la formule consacrée, c’est pour les suites de l’enquête. Une enquête
dont on sait déjà tout par le bavardage inutile et pour le moins suspect du
chef du bureau des relations publiques de la police.
Dans son exercice de communication, le lieutenant Ndiassé Dioum
est allé au-delà de livrer de simples informations qui pouvaient être utiles au
public. Il a livré à lapidation la jeune fille, à peine majeure, l’amant de la
jeune fille sans compter les dégâts collatéraux sur les familles respectives
dans une société moralisatrice qui n’accepte pas qu’une jeune fille, non mariée
s’enferme avec un garçon, de surcroit dans une auberge, lieu de tous les
fantasmes et de tous les fantasques. Mais s’il n’y a pas de contraintes ni
exercice d’une quelconque violence, on est dans une relation entre adultes
consentant. Le reste ne serait plus que jugement moral
Disons-le tout net, il y’avait de la bave dans la bouche du
lieutenant Ndiassé Dioum comme pour rabattre le caquet au père de la jeune
fille, un certain Makhtar Gueye de Jamra qui s’est imposé au Sénégalais comme
Juge des bonnes vies et mœurs, une sorte de Dr. De notre conscience morale qui
n’hésite pas à flétrir tous nos comportements de déviants, selon sa loi morale
de l’islam.
Ça puait à mille lieux que le lieutenant Ndiassé Dioum se
réjouissait de ce qui arrivait à ce père de famille qui avait donné l’alerte de
la disparition de sa fille, comme pour lui dire : voyez, vous jouez les
ayatollahs alors que la dépravation des mœurs commence dans votre concession.
En effet, c’est tentant, mais est-ce vraiment le rôle de la police ça.
Et soyons sérieux, on ne peut pas reprocher à Mame Makhtar Gueye d’avoir donné
l’alerte de la disparition de sa fille. N’importe quel père de famille
responsable et préoccupé par le sort de ses enfants aurait agi de la même
façon.
Ce sont les collègues du lieutenant ndiassé dioum qui doivent
être dans leur petit soulier et gêné aux entournures par la tournure de cette
affaire.
Et Dieu sait si les commissaires enquêteurs et leurs hommes ont été diligents
et irréprochables pour retrouver celle qui était recherchée, qu’elle ait fugué
ou pas, qu’elle se soit permise une escapade amoureuse avec consentement de ses
parents ou pas.
On aime cette police-là, professionnelle et diligente.
On aime moins, ces cadres de la police qui jouent à la gorge profonde pour on
ne sait quelles raisons.
Il serait étonnant que cette sortie du chef du bureau des relations publiques
de la police ait l’onction de la hiérarchie, de l’autorité comme on dit dans le
jargon de la police.
Ce serait surtout très grave si la faute de communication qui saborde le
travail de la police n’était pas relevée.
Relevée l’homme lui-même est une toute autre chose à l’appréciation de ses
chefs.
Mais cette gaffe n’annonce rien de bon dans les enjeux de rendre
la police transparence.
Car là, on a transformé ce qui devait être un coup d’éclat pour la police en un
incident impliquant la police.
Et d’ailleurs, autant on reproche aux médias, surtout à la presse en ligne et
parfois les réseaux sociaux d’être dans la dérive pour la course au scoop,
autant là c’est la police qui se retrouve sur le grill.
Et la violation du secret de l’enquête et de l’instruction ne doit pas rester
impunie.
Chacun a droit à la préservation de sa dignité, surtout venant de la police.
On ne doit pas aller se plaindre à la police avec la police d’un effet
boomerang.
C’est une sale histoire d’une fugue supposée d’une jeune fille, chérie par son
père, mais qui reste la fille de son père.
J’aurais été l’amant ainsi nommément jeté en pâture par le lieutenant Ndiassé
Dioum que j’aurais porté plainte. Et on peut faire confiance à la police pour
mener l’enquête et à la justice pour réprimander ce cadre de police
manifestement un peu trop bavard et surtout avec la dent dure contre Makhtar.
L’histoire dira s’ils ont déjà des histoires.
A suivre !