Une centaine de tentes abritant des réfugiés syriens ont été incendiées samedi 26 décembre dans le nord du Liban par des membres d’un clan familial après une altercation. Quelque 600 personnes, des femmes et des enfants en majorité, ont été forcées de fuir après des tirs et l’explosion de bonbonnes de gaz. Après l’incident l’armée libanaise a annoncé l’arrestation de deux Libanais et six Syriens, et la saisie d’armes et de munitions.
L’incendie du camp dans la région de minié est le dernier d’une série d’incidents qui ont opposé des Libanais et des réfugiés syriens ces dernières semaines. Ils se multiplient et sont aggravés par la crise économique qui frappe aussi bien les Libanais que le million et demi de Syriens – soit le quart de la population – réfugiés au Liban depuis des années.
Si l’incendie du camp s’est produit dans une région à majorité sunnite, comme le sont la plupart des Syriens au Liban, 270 familles syriennes avaient été chassés fin novembre de la localité chrétienne de Bécharré après le meurtre d’un habitant.
La crise économique libanaise a encore aggravé ces tensions. Près de la moitié de la population active libanaise est sans emploi et la crise économique sans précédent qui frappe le Liban a doublé en l’espace d’un an le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, qui est passé de 27 % à 60 %.
Les Libanais soupçonnent les Syriens de se livrer à une concurrence déloyale : ils les accusent de provoquer une hausse des prix, une baisse des salaires en pratiquant le dumping, voire d’être à l’origine de ruptures de stocks de certains produits de consommation.
Pourtant, les réfugiés vivent dans des conditions encore pires que celles des Libanais et sur tous les plans. Le chômage touche près de 60 % des déplacés, et 7 % d’entre eux seraient menacés d’expulsion des régions où ils ont trouvé abri, parfois depuis dix ans, selon Assem Abi Ali, directeur du département des réfugiés au ministère des Affaires sociales.
Cette tension sociale va sans doute s’amplifier dans les semaines et les mois à venir en raison de la détérioration globale prévue par les experts.
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