La liberté d’expression sort grandie au Lesotho. La Cour constitutionnelle a effet invalidé l’article 104 du Code pénal, sanctionnant la diffamation via un article de presse, supprimant par la même ce « délit ». La loi était depuis plusieurs années dans le collimateur des défenseurs de la liberté de la presse. En effet, un appel à son abrogation avait déjà été lancé en 2016 par le directeur de publication du Lesotho Times, Basildon Peta. Son journal ayant publié un article satirique mettant en scène le commandant en chef de la défense du pays Tlali Kamoli, sous la forme d’un cartoon, le journaliste avait dû se présenter à la justice une semaine plus tard, pour se justifier de cette publication. Révolté de devoir se présenter au tribunal pour un tel fait, il en avait alors profité pour demander que soit reconnu officiellement le caractère anticonstitutionnel de la plainte.
Une décision saluée par les ONG
Un plaidoyer à l’époque défendu par diverses ONG de défense des journalistes, qui saluent aujourd’hui la décision de la Cour. « Les journalistes ne devraient jamais être incriminés pour avoir fait leur travail. La décision prise hier par la Cour constitutionnelle du Lesotho est une victoire de plus dans la lutte pour l’abolition de la diffamation criminelle sur tout le continent africain », a déclaré via Twitter Angela Quintal, membre de CPJ Afrique, et ancienne journaliste du média sud-africain Mail & Guardian.
AFP