Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a prêté officiellement serment, dimanche dans un stade de Harare, annonçant « l’aube de la 2e République ». Le candidat de l’opposition Nelson Chamisa, qui ne reconnaît pas sa défaite, a boudé la cérémonie.
Sous un tonnerre d’applaudissements et après des semaines de tensions avec l’opposition, le président du ZimbabweEmmerson Mnangagwa a officiellement prêté serment, dimanche 26 août à Harare.
« Moi, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, jure qu’en tant que président de la République du Zimbabwe, je serai fidèle au Zimbabwe et défendrai la Constitution du Zimbabwe », a déclaré le nouveau chef de l’État lors de la cérémonie d’investiture. « Je protègerai et promouvrai les droits des Zimbabwéens, avec l’aide de Dieu », a-t-il ajouté, le buste ceint d’une écharpe verte, devant des milliers de partisans et de nombreux chefs d’État africains réunis dans un stade de la capitale. Parmi eux, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, le Zambien Edgar Lungu et le Rwandais Paul Kagame.
Emmerson Mnangagwa a promis une série de réformes pour sortir le pays de la crise économique catastrophique qu’il traverse, annonçant « l’aube de la 2e République du Zimbabwe ». « Nous allons lancer des mesures pour attirer les investissements nationaux et étrangers (…), la création d’emplois sera au cœur de nos efforts », a-t-il lancé dans un discours concluant sa cérémonie d’investiture, « voici le nouveau Zimbabwe ».
Enquête sur la répression du 1er août
Emmerson Mnangagwa a également promis la création d’une commission d’enquête sur la répression de la manifestation post-électorale de l’opposition du 1er août, qui s’est soldée par la mort de six personnes. « L’incident violent isolé et malheureux du 1er août était regrettable et totalement inacceptable », a-t-il déclaré. « Pour tourner la page de cette question, j’annoncerai bientôt la nomination d’une commission d’enquête. »
Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a pris la tête du Zimbabwe en novembre dernier après la démission de Robert Mugabe, lâché par l’armée et son parti au pouvoir, la Zanu-PF, au terme d’un règne autoritaire de 37 ans.
Candidat de la Zanu-PF, l’ancien vice-président a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 juillet, crédité de 50,8 % des suffrages contre 44,3 % à son rival du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa. Arguant de nombreuses fraudes, le MDC a contesté ces résultats devant la Cour constitutionnelle. Mais la plus haute instance judiciaire du pays a validé finalement le scrutin vendredi.
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« Notre pays va maintenant se développer avec le président Mnangagwa à sa tête », s’est réjoui dimanche un de ses partisans, Blessing Muvirimi, venu assister à sa prestation de serment. « Mnangagwa est l’homme qu’il nous faut pour mener le Zimbabwe à la prospérité », a-t-il ajouté, au milieu des banderoles « célébrons un nouveau Zimbabwe » ou « tolérance zéro pour la corruption » déployées dans le stade.
Mais l’opposition a déjà opposé au camp du vainqueur une sèche fin de non-recevoir. « Je me considère légitimement comme le dirigeant du Zimbabwe (…) nous avons remporté une nette majorité », a déclaré samedi devant la presse Nelson Chamisa, qui a délibérément boudé la cérémonie d’investiture. « La voie juridique n’est pas la seule vers la liberté, la Constitution nous donne le droit de manifester pacifiquement », a-t-il dit.
Avec AFP
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