Plus rien ne va entre «D.A.B.A Sénégal» qui agit pour le compte de Nespresso et ses travailleurs. Pour rappel, les travailleurs soutiennent avoir été mis à la porte depuis le 1er août dernier, sans préavis et notification de leur licenciement.
C’est ainsi qu’ils ont soutenu, dans leur mémorandum, ce qui
suit.
« Nous venons par cette note dénoncer le comportement inacceptable de
notre employeur D.A.B.A. Employeur qui agit sous le contrôle total de
Nespresso, qui manifestement cautionne ce genre d’agissement.
D.A.B.A est le distributeur exclusif de la marque Nespresso en Espagne et
est également présent en Afrique : au Maroc ; en Algérie, au Ghana, au Sénégal
et au Gabon.
Depuis le mois de Mai les marchés d’Afrique Noire se sont vus être cédés à
des acteurs locaux,
Le fait marquant de ces cessions est que la préservation des emplois en
aucun cas n’a été un souci ni pour D.A.B.A, encore moins pour Nespresso.
Au Ghana en fin mai ; il avait été stipulé aux employés que leurs contrats
seraient reconduits par le repreneur. A la fin des opérations il se trouve
qu’aucun emploi n’a été conservé. Les employés ont seulement reçu un
dédommagement de moins de 4 mois par année travaillée. Alors qu’au préalable,
de nouveaux contrats avaient été proposés à certains employés par le repreneur
pour les leurrer.
Au Gabon, les employés allaient être licenciés pour motif économique s’ils
n’avaient pas été vigilants ; ils s’en sont sortis avec un accord de moins de
12 mois de salaire en plus des droits légaux alors que l’activité a bien été
cédée à un acteur local.
Vient ensuite le tour du Sénégal.
D’après nos sources, le repreneur a refusé de racheter uniquement le Gabon
il voulait aussi le Sénégal qui est un marché en pleine croissance, de 2015 à
l’ouverture à fin 2018 une croissance de plus de 80 % a été constaté
Le 7 juin nous avons été convoqués en réunion. Étaient présents :
- Tous les employés en CDI du Sénégal ;
- D’un avocat médiateur, Maître Faye associé du Cabinet François Sarr et
Associés
- Du comité directeur en Espagne (qui n’a pas jugé nécessaire de se déplacer
vu qu’ils ont communiqué avec nous par Visio).
Lors de cette réunion il nous a clairement été stipulé que l’activité
Nespresso avait été retirée à D.A.B.A par Nespresso au profit d’un acteur local
qui se trouve être le groupe Mercure (cf. courrier d’information joint). Le
groupe Mercure est plus connu pour les marques comme Casino, CitySport, Levi’s,
Aldo, etc….
Lors de cette même réunion, il nous a été annoncé que nos contrats en CDI
arriveraient à échéance le 30 juin 2019 et que des droits légaux nous seraient
payés ; qu’en plus de ces droits légaux nous aurions un bonus de 3 mois de
salaire négociable.
Que Mercure reprendrait une partie des employés et que les conditions
seraient celles de Mercure.
Etant très informé, nous avons tout de suite compris qu’il s’agissait d’un
licenciement déguisé pour que les employés soient libres et à la merci du
repreneur qui se trouve être Mercure.
Ce qui viole sans aucun doute l’article 66 du code du travail qui stipule
clairement et sans équivoque qu’en cas de cession, de fusion de transfert, le
contrat des employés demeure.
Les notes prises lors de cette réunion ont été consignées par voie
d’huissier dans un procès-verbal de Constat que vous trouverez ci-joint.
Le 18 Juin, nous avons été convoqués en réunion par les dirigeants de Mercure ici au Sénégal.
Lors de la réunion ce qui est ressorti c’est que les employés seraient
reçus en entretien et que ceux retenus seraient repris avec de nouveaux
contrats ; c’est à dire de nouvelles conditions et une perte de l’ancienneté.
Ce qui est sans équivoque une violation de l’article 66 du code du travail.
Les notes prises lors de cette réunion ont également été consignées par
voie d’huissier dans un procès-verbal de Constat que vous trouverez ci-joint.
Suite à cette réunion, un courrier a été adressé par les employés à notre
hiérarchie et malgré une sommation interpellative, nos interrogations sont
restées sans réponse. (Cf. courrier et sommation ci-joints).
Après de multiples tentatives de nous convaincre de négocier, une partie du
personnel est resté ferme et a exigé qu’un écrit leur soit fourni pour que la
raison du paiement des droits légaux et du bonus soit formulée de façon
formelle.
Suite à cette résistance, un courrier non daté nous a été envoyé le 22
Juillet dernier par mail pour nous annoncer que ce n’était plus un transfert
mais une cessation d’activité. Et que la fin des activités était prévue pour le
31 Juillet.
Après invitation, nous avons été convoqués en présence de notre avocat
Maître El Hadji Diouf pour négocier nos départs. Nous avons trouvé leurs propositions
vraiment dérisoires si nous tenions compte du préjudice subit et avons eu le
sentiment que nos employeurs voulaient nous obliger à accepter leur offre ce
que nous avons refusé.
Le 31 Juillet après l’inventaire final, nous avons été obligés de rendre
tout le matériel qui nous avait été remis par l’entreprise depuis notre
embauche jusqu’ici.
Le 1er Août 2019 et le 2 Août, arrivés devant les portes de notre lieu de
travail, une partie du personnel n’a pas pu y accéder ; par voie d’huissier le
constat a été fait que sur les 12 CDI 10 n’avait pas pu accéder alors que 2
autres y ont eu accès après notre départ.
Pour précision aucune notification de licenciement ou que l’accès des
locaux nous serait interdit ne nous a été préalablement envoyée.
Après enquête, il se trouve que le médiateur est associé du Cabinet
François Sarr et Associés qui se trouve être le cabinet d’avocat de Nestlé au
Sénégal.
Nespresso est une marque du groupe Nestlé.
Nous doutons donc du fait que le médiateur puisse être impartial dans cette
affaire.
Maitre Faye, « le médiateur », rend compte directement à Monsieur Pierre
Debayle qui se trouve être le Regional Business Manager de la zone Moyen
Orient, Asie et Afrique de Nespresso.
Nos investigations nous ont également fait savoir que c’est Nespresso qui a
imposé à D.A.B.A d’invoquer la cessation à la place du Transfert d’activité.
Notre souhait est d’alerter l’opinion publique sur les agissements de
Nespresso qui se vante partout dans le monde de traiter ses cultivateurs,
fournisseurs et employés avec respect, et d’avoir une politique orientée sur
l’éthique. Ce qui, apparemment, est loin d’être le cas en Afrique noire.
- Nous avons donné tout notre engagement pour cette marque et croyions en ses valeurs.
- En une semaine, nous nous sommes retrouvés nous des adultes responsables de famille, à la rue.
- Nous avons été traités avec humiliation par une marque qui apparemment choisit les gens avec qui elle traite convenablement.
- Notre sentiment d’injustice est profond.
- Pour tout le préjudice subit, notre prochaine étape par principe est de porter plainte.
- Nous n’accepterons pas de nous laisser faire par ces sociétés capitalistes d’occident qui pensent être au-dessus des lois dans nos pays.
- Nous ne lâcherons pas tant qu’ils ne seront pas condamnés.
- Et avec tous les éléments et preuves que nous avons en notre possession, nous sommes certains de les faire condamner.
Le Collectif des Employés.
You must be logged in to post a comment Login