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Kassack-Nord (Commune de Ronkh) 30 millions Cfa pour le Projet « île des enfants » de lutte contre les bilharzioses

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Pour mieux lutter contre les bilharzioses dans la commune de Ronkh, le maire Amadou Tidiane Ndiaye, avec l’appui de son équipe municipale, des populations de cette partie de l’arrondissement de Ndiayes et de ses partenaires de la coopération décentralisée, a eu le mérite de développer au village de Kassack-Nord, un grand projet dénommé « l’île des enfants ».

Un programme ambitieux et de grande envergure qui a permis de construire et d’aménager dans ce village, trois piscines. Depuis, les enfants ont tendance à aller se baigner dans ces piscines, préférant abandonner le chemin qui les menait vers ces nombreux virus des bilharzioses urinaire et intestinale présents dans les cours d’eaux.

Ainsi, une forte délégation italienne de Turin, conduite par Dr Mme Simona Narcisi et le maire de la commune de Ronkh, Dr Tidiane Ndiaye, ont inauguré récemment au village de Kassack-Nord, le projet « l’île des enfants », réalisé et financé par l’Ong italienne Rainbow For Africa, en étroite collaboration avec l’association « Nda Dioungo », pour un coût global de 30 millions Cfa.

 En présence du sous-préfet de Ndiayes, Guedj Diouf, du médecin-chef du district sanitaire de Richard-Toll, du représentant de l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Dagana, des chefs de village de Ronkh et de plusieurs autres autorités coutumières et religieuses, le maire Tidiane Ndiaye a rappelé que ce projet comporte 3 piscines adaptées aux différents âges, dotées d’une aire de jeux pour les enfants, de points de lavoir, d’un bloc d’hygiène très moderne, de pompes de vidange pour le nettoiement de cette infrastructure, de systèmes solaires pour le fonctionnement de ces piscines et autres matériels qui permettront d’oxygéner à tout moment l’eau de ces piscines.

Devant les autorités coutumières et religieuses de la commune de Ronkh et les populations du village de Kassack-Nord, Dr Amadou Tidiane Ndiaye a précisé que l’originalité de ce projet ne réside pas dans l’aspect ludique, mais plutôt dans cette farouche volonté des partenaires italiens d’aider la municipalité de Ronkh à réorienter les enfants vers ces 3 piscines, en vue de leur permettre d’éviter d’entrer en contact avec les virus des bilharzioses urinaire et intestinale présents dans les cours d’eaux situés à quelques encablures de ce terroir.

 L’idée de la réalisation de ce projet « l’île des enfants », consiste ainsi, selon Dr Tidiane Ndiaye, à lutter efficacement contre ces bilharzioses, d’autant plus qu’il a toujours été très difficile d’empêcher les enfants de Kassack-Nord et des localités environnantes d’aller se baigner dans le fleuve. En effet, ce projet intéresse déjà ces enfants, dans la mesure où ils ont maintenant l’habitude de faire des brasses dans ces piscines qui les attirent.

 D’ici un an, a-t-il poursuivi, si l’expérience est concluante, d’autres projets de ce genre seront réalisés dans d’autres localités de la commune de Ronkh.

Dr Tidiane Ndiaye a rendu un vibrant hommage aux partenaires italiens de Turin qui ont déjà construit un centre médicosocial à Kassack-Nord, offert des ambulances médicalisées aux villages de Kassack-Nord et de Kassack-Sud, pris en charge depuis quatre ans les salaires de l’Icp et de la sage-femme de Kassack-Nord. Ils organisent aussi régulièrement dans ce village des journées de consultations médicales gratuites.

A en croire le maire Tidiane Ndiaye, la municipalité de Ronkh est très engagée dans la coopération décentralisée et a déjà reçu des partenaires français de Commercy venus construire deux salles de classe au Cem de Ndiatène. Il a également rappelé que d’autres partenaires français de Rézé ont pu construire le mur de clôture de l’école primaire de Khor. Sans compter la promptitude de l’Office municipal de coopération internationale (Omci) de Rézé à inaugurer le système d’adduction d’eau potable du village de Thiagar.

La Bilharziose, une maladie très dangereuse

La bilharziose ou schistosomiase n’existe plus chez les pays riches. Pour tant il reste, après le paludisme, la maladie parasitaire la plus répandue au monde. Le parasite est à l’origine de la mort de plus de 300 000 personnes par an. Au Sénégal, la région de Saint-Louis constitue le principal foyer de la pandémie. La mise en place du barrage de Diama fait de cette partie septentrionale du pays le terreau fertile de la maladie.

Selon le maire de Ronkh, Amadou Tidiane Ndiaye, Dr en Anthropologie, la construction du barrage de Diama sur le fleuve Sénégal, près du village de Maka-Diama à 27 km, en amont de Saint-Louis permet, certes, d’irriguer en double culture, de remplir le lac de Guiers (Sénégal), le lac de R’Kiz (Mauritanie) et, entre autres avantages, de réguler le cours d’eau entièrement navigable. Toutefois, la réalisation de cet ouvrage comporte aussi son revers de la médaille. Guédé chantier (Podor) et Ross-Béthio sont historiquement les deux foyers de bilharziose qu’on connaissait. Le barrage anti-sel de Diama fait aujourd’hui de la région nord du Sénégal le principal lit de la bilharziose. L’épidémie fait des ravages de Saint-Louis à Dagana, voire dans toute la Vallée du fleuve Sénégal. La schistosomiase plus connue sous le nom de bilharziose est donc devenue une maladie chronique dans la Vallée du fleuve Sénégal où l’on recense deux formes proches : la forme intestinale et la forme urinaire.
Après le paludisme, a-t-il poursuivi, cette maladie parasitaire reste la plus répandue au monde et atteint essentiellement les pays en voie de développement. Pas moins de 200 millions de personnes sont touchées de façon chronique dans 75 pays, et on dénombre 300 000 morts par an, et plus particulièrement chez les enfants et les jeunes adultes. Au Sénégal, la situation s’aggrave de jour en jour dans la région de Saint-Louis avec la persistance des deux formes de la pathologie. La dernière étude faite à Podor en 2003 par l’Ong internationale Espoir Pour la Santé (Eps) révèle un taux de prévalence de 60%. Cette étude a été réalisée sur 50 écoles de l’Ile Amorphile et dans tout le département de Podor. Dr Jean-Pierre Dompnier, médecin investigateur principal d’Espoir Pour la Santé, semble confirmer ces propos, rappelant que, pour la plupart, les enfants de 6 à 10 ans sont les plus exposés. Les chiffres pourraient sans doute évoluer, puisque, souligne notre interlocuteur, la situation est loin de s’améliorer. Et pour cause, explique-t-il, les enfants continuent de se baigner dans les fleuves.

Mbagnick K Diagne

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