La célébration de la Journée de l’Enfant Africain a été marquée hier, dans la capitale du Nord, par une randonnée pédestre et un panel sur l’enregistrement des enfants à l’Etat-civil.
Sur la place Abdoulaye Wade et en présence du Directeur de l’Antenne régionale de Plan/Sénégal à Saint-Louis, Cheikhou Ndiaye, de la première adjointe au maire, Mme Aïda Mbaye Dieng, de Mme Nafissatou Diagne Sall, présidente de Bridge Kids, des représentants de l’association des personnes vivant avec un handicap, et de plusieurs autres autorités administratives, municipales, coutumières et religieuses, le président du Forjel (le Forum Régional des Jeunes et Enfants Leaders), Mame Mody Cissé, a rappelé que l’enfant n’est pas un petit homme, mais il est le petit de l’homme, « il a un droit à une identité, à un nom, à l’égalité et doit avoir une nationalité, toute naissance doit être déclarée à l’Officier d’Etat-civil ». Selon le jeune Mody Cissé, le paradoxe est que des milliers d’enfants sénégalais sont en train de subir les conséquences désastreuses d’un défaut d’enregistrement de leur naissance à l’Etat-civil. Du coup, certains n’arrivent même pas à s’inscrire à l’école et d’autres sont finalement victimes de ces nombreuses déperditions scolaires notées de plus en plus en milieu urbain et dans nos campagnes. Ainsi, par ricochet, ils perdent deux droits vitaux de leur vie. Il s’agit notamment des droits d’avoir une identité et de bénéficier des services de l’éducation nationale. Certes, parfois, cela est dû à la négligence des parents, mais pour la plupart du temps, surtout pour ceux issus du milieu rural, c’est dû à l’ignorance des parents qui, eux-mêmes, n’ont pas d’actes de naissance. Et c’est parce que les enfants sont plus vulnérables que les adultes, parce qu’ils n’ont ni droit de vote, ni influence politique, parce que le développement sain et la bonne éducation des enfants est crucial pour l’avenir de toute une société, que le combat pour éradiquer la non-déclaration es enfants à l’Etat-civil, doit être mené par tous. De l’avis de Mody Cissé, « ne pas déclarer les enfants, c’est un frein à l’éducation de ces enfants, qui sont nos enfants, nos frères et sœurs, mais surtout, notre avenir ».Il a précisé que le chef de l’Etat, non seulement, s’est dit préoccupé par la maltraitance des enfants et des groupes vulnérables, mais il a rappelé au Gouvernement, la place centrale qu’occupe la protection sociale des groupes vulnérables dans le Pse. En effet, le président Macky Sall a instruit le Gouvernement d’évaluer la mise en œuvre de la stratégie nationale de la protection de l’enfance, de veiller sur l’adoption urgente du projet de loi portant code de l’enfant, et de bien préparer l’organisation de la Journée Africaine de l’Enfant. Autant de raisons pour lesquelles, selon Mody Cissé, le Forjel s’engage à lutter contre les violences faites aux jeunes filles et garçons, « nous déplorons avec la dernière énergie, l’assassinat de Binta Camara et tant d’autres, personne n’est plus en sécurité, même à la maison, c’est le moment crucial de lutter contre ce fléau pernicieux ». Dans le même sens, le Directeur de l’Antenne régionale de Plan/Sénégal à Saint-Louis, Cheikhou Ndiaye, s’est réjoui du succès éclatant enregistré par la célébration de cette Journée de l’enfant Africain à Saint-Louis, rappelant que la question de la problématique de l’enregistrement des enfants á la naissance reste une préoccupation qui interpelle au premier chef les obligataires. Non enregistré à sa naissance, un enfant risque d’être exclus de la société, de se voir refuser le droit à une identité officielle, à un nom, à une nationalité. Les enfants non enregistrés sont presque inévitablement les enfants des pauvres et des exclus. Or le défaut d’enregistrement exacerbe leur pauvreté et leur marginalisation. Si l’enregistrement à la naissance n’est pas en soi une garantie d’éducation, de santé, de protection ou de participation, son absence peut placer ces droits fondamentaux hors de la portée de ceux qui se trouvent déjà sur les marges de la société. Il a enfin souligné que les raisons du non enregistrement des enfants á l’Etat-civil sont nombreuses. Il s’agit notamment du manque d’instruction des parents, des difficultés auxquelles les parents sont souvent confrontés pour rallier les centres d’Etat-civil distants (Ronkh ; Diama ; Gandon) ou parfois, de l’inexistence de ces centres dans la zone de naissance, de la faiblesse dans la répartition des services administratifs, de l’insuffisance de formation des agents de l’Etat-civil, mais également de la faiblesse des ressources publiques mobilisées.