A l’occasion de la célébration de l’Aïd El Kébir à Saint-Louis, l’Imam Ratib de la grande mosquée « Ihsan » du sud de l’île de Ndar, Serigne Mouhammedou Abdoulaye Cissé, Ibn Serigne El Hadj Madior Cissé, a prononcé un sermon axé sur le sens, la signification, la justification de la fête de la Tabaski, rappelant le geste d’Abraham, qui était prêt à immoler son fils Ismaël, pour rendre grâces à Dieu. Dans ce sermon, il n’a pas manqué de préciser que la pandémie du Coronavirus n’est rien d’autre qu’une malédiction qui s’est abattue sur le monde entier, car, « Dieu n’est pas content du comportement de l’homme sur terre, nous devons tous nous repentir, nous amender, demander pardon à Dieu et nous remettre définitivement sur le droit chemin ». Il s’est adressé aux fidèles musulmans issus de toutes les tarikhas et qui ont rallié dès les premières heures de la matinée la grande mosquée Ihsan, en vue de célébrer avec lui cette grande fête de l’Islam. Dans un langage direct, sincère et franc, l’Imam Abdoulaye Cissé a fait comprendre à l’assistance qu’il est très dangereux de négliger cette épidémie, « il faut la combattre en respectant les recommandations divines, en priant régulièrement sur le Prophète Mohammed (Psl), en respectant aussi les mesures-barrières que les pouvoirs publics nous ont imposées, relatives au port du masque, au lavage des mains, la distanciation physique, etc ». Ce guide spirituel, illustre et digne fils de Serigne El Hadj Madior Cissé, s’est appesanti sur les conséquences désastreuses engendrées par la propagation de cette pandémie du Covid-19, précisant que l’économie de notre pays a dégringolé, que l’éducation de nos enfants a été impactée par cette crise sanitaire, au point d’être hypothéquée. Ensuite, il est revenu largement sur la nécessité absolue de mettre en œuvre une bonne politique éducative, qui permet, selon lui, de lutter contre l’ignorance, d’acquérir toutes les connaissances dont l’homme a besoin pour réussir et s’épanouir sur tous les plans et à tous les niveaux, de se lancer dans la recherche effrénée du savoir (qu’il faudra transmettre automatiquement à ses prochains, aux générations futures, etc), dans l’apprentissage et l’enseignement du Saint Coran.
Etayant ses propos, l’Imam de la mosquée Ihsan a attiré l’attention de l’assistance sur le fait que de nombreux érudits, savants, sages, hommes de science, patriarches, ont tendance à disparaître, laissant la place à des gens incultes et insignifiantes, qui ne font qu’induire en erreur les peuples. De l’avis de l’Imam, il faut qu’on sache que si Dieu décide de nous retirer la science, le savoir et la connaissance, il fait passer tout simplement de vie à trépas tous ceux qui détiennent ces secrets, cette science, ce savoir, ces connaissances encyclopédiques. Serigne Mouhammedou Abdoulaye Cissé a invité encore les fidèles musulmans à éviter de se lancer dans des querelles insignifiantes, des polémiques dégradantes, des échanges d’invectives, d’injures, de propos malveillants, de calomnies, de propos diffamatoires. Pour lui, il ne doit plus être question de continuer de dénigrer, de discréditer son prochain, son adversaire politique, de jeter l’opprobre sur un honnête citoyen. Au contraire, a-t-il poursuivi, l’homme doit toujours assumer ses responsabilités, prêcher par l’exemple, surtout quand il est appelé à diriger un pays, une grande société nationale ou une entreprise, une grande mosquée ou une maison.
Dans ce sermon enrichissant et captivant, ponctué de métaphores, d’anecdotes et de paraboles, l’Imam a donné une idée d’une tranche de vie d’Harouna Rachid, qui avait demandé à un homme de Dieu de lui donner des conseils qui pourraient lui permettre de se maintenir sur le droit chemin et de continuer à respecter les recommandations divines. Ce dernier lui recommanda de s’évertuer à être un homme de bonne foi, juste, sincère et loyal (à l’image d’Ababacar Sadekh), un homme égal à lui-même, capable de se maîtriser et d’éviter de s’immiscer dans des choses qui ne le concernent pas, un homme prêt à aider les fidèles à adopter un bon comportement dans la société, une bonne attitude dans la pratique islamique (à l’image d’Omar Ibn Khatab), un homme indulgent, tolérant, discret, qui évite de vexer, de rudoyer, de rabrouer, d’humilier ses coreligionnaires, ou de blesser son prochain dans son amour propre (à l’image d’Ousmane). Et enfin, ce vieux très sage lui avait demandé de s’inspirer des qualités d’Alioune Aba Taleb pour être clément, serviable et disponible dans la société, avant de se lancer dans la dynamique de la recherche du savoir et de la connaissance.
Mbagnick Kharachi Diagne