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Génocide des rohingyas: Aung San Suu Kyi va défendre la Birmanie devant la CIJ

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Icône déchue de la paix et de la démocratie, Aung San Suu Kyi doit défendre l’indéfendable. Elle comparaît ce mardi 10 décembre devant la Cour internationale de Justice pour assurer elle-même la défense de son pays, la Birmanie, accusée de tentative de génocide.

Celle qui n’a jamais condamné les exactions de l’armée birmane contre la minorité musulmane rohingya, va devoir répondre des accusations de meurtre de masse et de viols visant à la destruction d’un groupe.

Près d’un million de personnes forcées à l’exil, des accusations de crimes de guerre, viols, tortures, exécutions sommaires… La Birmanie va devoir justifier la répression sanglante exercée par l’armée envers les Rohingyas depuis 2017.

Rappelons qu’ à cette année, après des attaques de la rébellion rohingyas contre des postes de police dans l’État Rhakine, les forces birmanes ripostent et lancent alors ce qui s’avérera être une campagne de nettoyage ethnique.

740 000 rohingyas ont pu leur échapper en fuyant vers le Bangladesh, pays frontalier mais très pauvre. Ce fut le plus grand déplacement de population de l’histoire en un temps record.

Des réfugiés se sont rendus à Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés du sud-est du Bangladesh. Plus de 600 000 personnes vivent encore là-bas, tous en voie d’obtention de papiers d’identité, eux que la junte birmane avait condamné à être apatrides.

Et c’est Aung San Suu Kyi, l’ancienne opposante historique à la junte birmane, qui fait le déplacement à La Haye pour défendre son pays. Elle pourrait redorer un peu son image en reconnaissant le tort fait aux rohingyas, mais sa ligne de défense devrait être tout autre. Elle devrait plaider que la CIJ n’a pas compétence en l’affaire, que l’armée birmane ciblait des rebelles rohingyas, et que le pays est parfaitement capable de mener à bien ses propres enquêtes.

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