Selon un nouveau rapport de la Banque
mondiale, 4 (quatre) milliards d’individus dans le monde sont toujours privés
d’accès à une énergie propre, efficiente, pratique, sûre, fiable et abordable
pour la cuisson.
« Si
pour environ 1,25 milliard d’entre eux, une transition vers des
services améliorés est en cours, les autres continuent de cuisiner au
moyen de technologies et de combustibles traditionnels polluants qui ont de
graves conséquences pour la santé, l’égalité hommes-femmes ainsi que les
performances économiques, l’environnement et le climat », explique-t-on
dans le rapport.
D’après la source, en s’appuyant sur une
méthodologie renforcée afin de parvenir à une évaluation plus complète de
l’accès des ménages à l’énergie et des solutions pour la cuisson, le
rapport State of Acces to Modern Energy Cooking Services constate que le
taux d’accès à des sources énergétiques modernes pour la cuisson ne s’établit
qu’à 10 % en Afrique subsaharienne, contre 36 % en Asie de l’Est et
56 % en Amérique latine et aux Caraïbes.
« À cause de ses effets délétères sur la santé, le climat et l’égalité hommes-femmes, l’absence de progrès sur le plan de la cuisson propre ampute chaque année la richesse mondiale de plus de 2 400 milliards de dollars. Parce qu’elles se ruinent la santé et risquent leur sécurité, sans oublier les pertes de productivité, les femmes supportent une part disproportionnée de ce coût », observe M. Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures.
D’après la banque mondiale, les engagements des partenaires du développement et du secteur privé pour financer des modes de cuisson propres s’érodent depuis peu, de 120 millions de dollars (plus de 67 milliards de F cfa) à 32 millions (plus de 17 milliards de F cfa). Et selon le rapport State of Access to Modern Energy Cooking Services, il faudrait mobiliser chaque année 150 milliards de dollars pour parvenir à un accès universel à des services énergétiques modernes pour la cuisson à l’horizon 2030.
« Sur cette enveloppe,
39 milliards de dollars environ devraient provenir des budgets publics
afin de proposer aux ménages les plus pauvres des solutions modernes à un prix
abordable, le secteur privé apportant 11 milliards de dollars pour déployer
les infrastructures en aval (comme les réseaux de distribution) nécessaires au
fonctionnement de ces marchés. Le solde (103 milliards de dollars)
proviendrait de l’achat par les ménages des appareils et des combustibles »,
note le rapport.
D’après la source, c’est moins
ambitieux, le scénario pour parvenir à un accès universel à des services de
cuisson améliorés à l’horizon 2030 nécessite de mobiliser 10 milliards de
dollars par an, dont 6 milliards de dollars d’efforts publics pour veiller
à l’accessibilité des dispositifs, le reste étant assumé par les ménages.
« Ce
rapport présente un concept nouveau et nuancé de l’accès aux modes de cuisson
propres, dépassant les seules notions d’efficience et d’émissions pour replacer
dans son contexte l’expérience des usagers, en tenant également compte des
questions de sûreté, d’abordabilité et d’accessibilité. Le gouvernement
britannique appuie ces conclusions et continue de soutenir le programme en
faveur de services énergétiques modernes pour la cuisson afin d’introduire dans
les foyers du monde entier des solutions meilleur marché, moins polluantes et
moins nocives pour la santé », indique
le professeur Charlotte Watts,
conseillère scientifique en chef et directrice de la division Recherche et
données au Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement
(Fcdo).