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Effets de l’Etat-d’urgence et du Couvre-feu : le casse-tête des embouteillages à Saint-Louis.

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D’un ton vif et autoritaire, Modou Gaye, chauffeur d’un taxi urbain, âgé d’une quarantaine d’années, nous confie, à hauteur de la Capitainerie du port, qu’il est quasi impossible de traverser le pont Faidherbe, aux heures de pointe. Durant cette période de Couvre-feu, d’Etat-d’urgence, de confinement partiel, du Ramadan, la capitale du Nord enregistre quotidiennement des embouteillages monstres. Entre 13h et 18 heures, la circulation est intense. Le trafic routier est dense. Dans cette ville tricentenaire, tout le monde bouge, s’occupe, s’active de toutes parts pour aller à la recherche effrénée de sa pitance. Cela est dû au fait que cette vieille cité a toujours été un pôle de convergence de nombreux travailleurs issus de toutes les catégories socioprofessionnelles.

                       Une économie qui repose sur trois piliers.

 Connue par les habitants sous le nom de Ndar, Saint-Louis possède, en effet, une économie qui repose sur trois piliers : la pêche, le tourisme et le commerce agricole. Grâce à son emplacement privilégié et unique au bord de l’Atlantique salée et de l’eau douce du fleuve Sénégal, la pêche est au cœur de la vie quotidienne de Saint-Louis, tandis que l’agriculture le long des berges du fleuve et des pâturages a fait de Saint-Louis la destination idéale pour la production de sucre. Il convient de rappeler également que le Pont Faidherbe est l’unique point de passage vers l’île historique de Saint-Louis du Sénégal, par lequel le visiteur découvre la ville et son prestigieux passé. Il porte le nom du Général Louis Faidherbe, Administrateur colonial du Sénégal, entre 1854 et 1861, puis entre 1863 et 1865.

                   Classé Patrimoine mondial de l’Unesco.

Le pont a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2000. Ses caractéristiques techniques figurent dans tous les documents de l’histoire coloniale de cette ville. Cet ouvrage a une longueur totale de 515 m, une largeur de 6,20 m. Il se compose de 5 travées de 77 m, d’une travée tournante de 72 m et d’une travée de 43 m. A Saint-Louis, les usagers de la route, sont régulièrement dans la galère.

Circuler dans l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof) est devenu même un stress. En effet, dans tous les axes de la commune, les embouteillages sont devenus récurrents. Là où on ne devait faire que quelques minutes pour rallier un endroit, se transforme en une éternité. Un décor que tout le monde pensait révolu, avec les efforts déployés par les pouvoirs publics pour moderniser la ville et construire, par l’entremise de Promovilles, de nouvelles infrastructures routières.

 Notre premier interlocuteur de ce matin, veut nous épargner une déconvenue en refusant de nous parler d’un sujet qu’il ne maîtrise pas. Pour ne pas entrer dans ce jeu de questions-réponses, un jeu fort prisé par les journalistes, il fait le sourd-muet à travers un regard brûlant et expressif. Souffrant, peut-être, d’une angine de la poitrine, il n’arrête pas de tousser, d’éternuer. Ce gars n’a pas l’air de supporter également l’odeur grasse du gas-oil qui émane des pots d’échappement des véhicules.

Ce reportage s’annonce éprouvant. Nous avons déjà le cœur qui bat la chamade (avoir le cœur qui palpite fort, soit par attirance envers une autre personne, soit à cause d’une émotion perturbante), car, nous sommes au milieu de la chaussée, tenaillés par ces embouteillages monstres. Dans ces conditions, il faut nécessairement poser des questions à chaud aux automobilistes nerveux qui se livrent à une course contre la montre.

Un autre interlocuteur plus jeune, plus intellectuel, disponible et serviable, a les mains moites, crispées sur son volant. Il nous arrose de réponses explicites qui nous procurent une certaine satisfaction. Il parle avec assurance. Il verse dans un optimisme béat lorsqu’il s’est agi de nous faire comprendre que cette pandémie touche à sa fin. Elle sera bientôt un vieux souvenir.

                                                  Un lourd préjudice.

 Ainsi, il nous fait savoir que ces embouteillages lui causent tous les jours un lourd préjudice et autres désagréments. Il précise qu’il n’y peut rien et qu’il est obligé de se complaire dans cette situation, pour avoir la conscience tranquille. A côté de lui, une sourde angoisse commence à s’emparer de ce conducteur de moto Jakarta, coincé entre quatre véhicules. Il est acculé par ce dernier qui lui demande sans cesse d’arrêter la conversation et de bouger. C’est une heure pointe et personne n’est à l’aise. Et ce qui est encore désagréable, c’est d’être obligé d’inhaler cette fines poussière rouge qui nous vient de la Mauritanie, qui nous obstrue les narines et qui s’effiloche entre ces nombreux rétroviseurs qui reflètent une lumière vive solaire, qui éclaire et qui réchauffe le célèbre et mythique pont Faidherbe. Il est impossible de franchir la bretelle d’entrée de ce pont qui fait face aux sièges de la Grande Poste, du Syndicat d’Initiative et de Tourisme, de l’hôtel de la Poste.

                            Manœuvres puériles.

Les conducteurs de bicyclettes s’adonnent à des manœuvres puériles et très risquées au milieu de la chaussée, pour traverser ce pont en zigzaguant. Tantôt, on aperçoit un automobiliste indiscipliné, qui quitte les rangs pour bifurquer subitement à gauche. Histoire d’emprunter une autre voie pour doubler les véhicules qui sont devant lui et gagner plus de temps.

Ici, le problème est que tous les moyens sont bons pour quitter rapidement le pont et se retrouver dans le faubourg de Sor, en vue de pouvoir faire toutes ses courses avant la fermeture du marché Tendjiguène, qui intervient à 17 heures, et la coupure du jeûne à 19h 30.

Les plus calmes et sereins, mettent à profit cette petite pause pour réajuster et régler leurs rétroviseurs, acheter quelques fruits, se dégourdir les jambes, envoyer quelques coup de fil à des tiers, deviser tranquillement avec certains passants. On clignote de part et d’autre, en échangeant quelques salamalecs tonitruants. En plein jour, certains automobilistes laissent inconsciemment leurs phares allumés, aveuglants et menaçants.

C’est paradoxal car, en ce moment précis, on n’a pas du tout besoin d’augmenter le pouvoir de convergence des yeux. La circulation est parfois perturbée. Une longue file de voitures aux vitres aux vitres fumées et teintées, nous renseigne sur la présence de certains officiels dans ces embouteillages-monstres. Les simples chauffeurs n’en ont cure. Ils se font une certaine religion.

                                      Heure de pointe.

C’est une heure de pointe qui ramène tous les usagers du pont au même pied d’égalité. De ce fait, même les ambulances médicalisées ne parviennent pas à se frayer un chemin. Elles mettent la sirène à fond la caisse pour produire un bruit assourdissant, étouffé par ces nombreux klaxons émanant des autres véhicules et qui fusent de partout. Juste pour faire comprendre aux ambulanciers qu’ils sont, eux-aussi, plus pressés que tout le monde. Avec bien sûr, le rire moqueur et sournois d’un auteur de pamphlets.

Un moment grave, sensible, où on ne se fait aucune concession, un moment qui peut toujours dégénérer, un moment où l’on est obligé d’être très patient en attendant que la circulation reprenne de plus belle. D’autres qui n’ont pas jeûné et qui ont la gorge sèche et serrée, s’affairent dans leur véhicule pour baisser la tête et se désaltérer discrètement.

Certains chauffeurs de taxi sont furieux de voir des collègues se laisser emporter par une folle imagination, un toupet irrespectueux, consistant à bloquer davantage le trafic routier, en essayant de forcer le passage, de quitter sa ligne pour se mettre juste en face des autres véhicules qui progressent difficilement en sens inverse. De temps à autre, des voix féminines, faibles et très aigues, contrastent avec ce ton masculin, boudeur et hautain, qui s’arroge le droit de réguler le trafic.

D’autres spectacles inédits chauffent l’ambiance. Des portières entrouvertes, qui claquent sans cesse, fouettées par un vent fort qui enveloppe depuis ce matin cet ouvrage métallique qui surplombe depuis la nuit des temps le grand bras du fleuve Sénégal. Certains automobilistes incorrects, vulgaires, rouspètent haut et fort pour exhorter des chauffeurs à avancer. D’autres plus hargneux, belliqueux, plus récalcitrants, choisissent de développer tout simplement des propos malveillants pour rétorquer, râler, protester avec des dents de félins, une langue fourchue et agressive. Décidément, tout le monde est pressé, est à bout de nerfs.

                                 Nécessité d’un deuxième pont à Saint-Louis.

D’autres agitent séance tenante l’idée de construire, dans les plus brefs délais, un deuxième pont qui pourrait améliorer de manière significative, la mobilité urbaine entre le faubourg de Sor, l’île de Ndar (Lodo et Sindoné) et les différents quartiers de la Langue de Barbarie, notamment Guet-Ndar, Gokhou-Mbathie, Santhiaba et l’Hydrobase, « cette situation ne doit pas perdurer, il nous faut un autre pont, Saint-Louis ne cesse de s’agrandir et le véhicule n’est plus un luxe dans cette ville, c’est devenu une nécessité et tout le monde l’utilise pour faire ses courses ».

D’autres ont un rire soulagé, dès qu’ils parviennent à rallier le centre-ville et le continent, à partir de Sor. Des cris stridents nous brisent le tympan. On n’hésite pas parfois à jurer entre ses dents pour en découdre avec des chauffeurs provocateurs qui balancent dans l’air et sans arrière-pensée toutes sortes d’injures et d’invectives, en pleine circulation.

On voit des malades mentaux et des badauds jeter un coup d’œil inquisiteur à l’intérieur de certains véhicules, donnant l’impression de chercher un butin caché dans les quatre coins du bolide. Nous entendons des moteurs rugir, des accélérateurs gronder et réprimander les conducteurs de motos, des pneus crisser sous le coup brutal de certains systèmes archaïques de freinage. Nous constatons aisément dans le halo lumineux des rétroviseurs, cette haine, cette rancœur, cette envie démesurée de croiser le fer en pleine circulation. Une situation qui nous permet d’affirmer que les sénégalais doivent apprendre à cultiver les valeurs qui tournent essentiellement autour de l’indulgence, de la tolérance, de la cohabitation par coexistence et non par confrontation. Cette chaleur torride et suffocante nous brûle et nous enflamme la gorge.

                      Les femmes sont plus disciplinées.

 Bizarrement, dans ce tohu-bohu, les femmes sont plus disciplinées que les hommes. Elles tiennent correctement le volant, évitant de se faire remarquer. Celle qui est en face de moi, est une jeune chrétienne que je reconnais. C’est une fidèle fervente qui a l’habitude de réciter la litanie des saints. Les femmes les plus distraites ne font que chasser de leur front, de temps à autre, une longue mèche de cheveux. Des images réconfortantes, qui nous permettent de recouvrer notre sang froid. Si on n’est pas habitué à traverser le pont dans ces conditions, c’est bien normal qu’on en arrive à jeter dans tous les sens un regard ahuri, un regard à la dérobée.

Dans d’autres parties du centre-ville et aux abords des marchés, les magasins de commerce grouillent de monde. Des vendeurs à la sauvette garnissent les artères et surveillent le moindre mouvement des forces de l’ordre. Marchands, ménagères et autres clients disputent la chaussée aux véhicules. Surtout au niveau de certains points culminants de rencontres de piétons et de véhicules.

Au fur et à mesure que les embouteillages se multiplient, les populations vaquent tranquillement à leurs occupations, transformant, en un laps de temps, le cœur de la ville en une véritable fourmilière. À perte de vue, s’alignent les véhicules, toutes marques confondues. Ici, ça ne roule presque pas. Et on est juste à une heure de la fermeture des marchés et autres grands centres commerciaux de la vieille cité.

 Reportage de Mbagnick Kharachi Diagne

 Sur environ un kilomètre, les automobilistes sont obligés de lever le pied sur l’accélérateur. Rufisque, pour le voyageur, c’est comme l’enfer. ‘’C’est infernal !’’, s’exclame Alassane Ndiaye en provenance de Bargny. Au volant de son rutilant 4X4 noir, le quarantenaire, la voix rauque, s’insurge contre les multiples arrêts sur la chaussée. 

 Partout à Dakar, les embouteillages poussent les usagers de la route à vivre des heures de calvaire.

Les automobilistes, face à un tel décor, sont obligés par moments, à faire des déviations interminables. La rengaine reste partout la même, il y a trop de voitures qui circulent par jour à Dakar. C’est comme si, tout le monde dispose d’un véhicule à Dakar. Les automobilistes se plaignent tous de dépenser beaucoup plus de carburant à cause d’une telle situation. La plupart dénoncent également le manque de civisme de certains usagers de la route qui font preuve d’indiscipline en ne respectant pas le code de la route. Ce qui est une des sources des embouteillages monstres. Même les piétons font les frais de ce phénomène. Dans de nombreux cas, ils stigmatisent les marchands ambulants qui, selon eux, au regard de la manière anarchique dont ils occupent les artères de Dakar, favorisent les embouteillages.

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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