La dépigmentation au Sénégal, ou khessal « éclaircir» en wolof, date des années 70. Au départ elle était pratiquée par des cercles restreints comme par exemples les prostituées. Mais peu à peu, ce phénomène de mode s’est généralisé à tous les milieux sociaux. Aujourd’hui, cette pratique n’est plus l’apanage des jeunes femmes puisque des mères de famille plus âgées sont elles aussi addicts à ces produits éclaircissants. Célibataires et femmes mariées, analphabètes ou instruites, toutes ethnies confondues, sont concernées.
En effet, suite à une étude de l’AIIDA (Association Internationale d’Information sur la Dépigmentation Artificielle), le Sénégal vient d’être classé 2epays africain ou la dépigmentation est plus forte juste derrière la République Démocratique du Congo.
« La dépigmentation artificielle par les corticoïdes a une prévalence élevée au Sénégal de l’ordre de 67% et les complications médicales sont retrouvées chez plus de 52% des femmes. De plus certaines complications telles que les cancers cutanés et les dermohypodermites engagent le pronostic vital. C’est dans une optique de prévention que s’inscrit cette activité de l’association AIIDA. »
Toutefois, l’Association fustige : « L’absence de directives claires et de cadre législatif de cosmétovigilance en Afrique sub-saharienne rendent obsolète toute tentative de prévention de ces accidents cosmétiques. Aussi une coordination des activités préventives est nécessaire pour une lutte collective dans un cadre régional ou sous régional. La cosmétovigilance s’impose pour une meilleure prévention de ce phénomène de mode devenu problème de santé publique. »
La compétition entre « xees pecc » et « niuul kukk » devrait reprendre de la plus belle manière.