Au Liban, à l’heure où de nombreux produits sont hors de prix, le Hezbollah a lancé une chaîne de supermarchés approvisionnés avec des produits syriens, irakiens et iraniens à prix réduit. Pour pouvoir y faire ses courses, il faut obtenir une carte délivrée par le parti chiite, qui tente ainsi d’apaiser la colère de son public dans un pays confronté à la crise et à l’inflation.
Le parti libanais du Hezbollah a récemment ouvert plusieurs supermarchés dans les quartiers de Beyrouth dans lesquels il est influent, ainsi que dans la Békaa et le sud du pays.
Cette démarche intervient dans un contexte de crise économique, sociale et politique aiguë au Liban, où de nombreux produits alimentaires sont désormais hors de prix, quand ils ne sont tout simplement pas introuvables. Une manière pour le mouvement pro-iranien de contenir la colère de son public, confronté à la crise et à l’inflation, tout comme le reste des Libanais.
Baptisée « Al-Sajjad », en référence à l’imam Ali Al-Sajjad, une figure de l’islam chiite connue pour sa générosité, cette chaîne de supermarchés vend des produits syriens, irakiens et iraniens, selon un responsable au sein du parti qui a requis l’anonymat.
« Pour pouvoir faire ses courses dans ces supermarchés, il faut obtenir une carte délivrée par le Hezbollah, explique-t-il. Les personnes éligibles pour l’obtention de la carte Al-Sajjad sont celles qui touchent moins de 1 500 000 livres libanaises par mois [environ 105 euros sur le marché noir, NDLR] « , ajoute-t-il. Au Liban, plus de la moitié de la population vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté et la devise nationale a perdu plus de 80 % de sa valeur.PUBLICITÉ