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CRD à Louga sur les déclarations tardives des naissances Baisse du taux d’enregistrement des enfants à l’Etat-civil.

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L’éternel problème d’enregistrement des enfants à l’Etat-civil, est revenu comme un leitmotiv au cours de la dernière réunion du Comité régional de développement (Crd) de Louga, présidée par l’Adjoint au Gouverneur chargé des affaires administratives. 

Le représentant de l’Unicef, Massamba Diouf, a insisté longuement sur l’urgence et la nécessité de corriger le taux régional de ces déclarations de naissances, qui est passé de 62% en 2016 à 59% en 2017 dans la région de Louga.Les membres du comité régional de Louga et autres chefs de services régionaux et départementaux de l’administration déconcentrée, les représentants des collectivités territoriales et autres partenaires techniques, se sont penchés encore sur la problématique des déclarations tardives de naissances et l’épineux problème du défaut d’enregistrement des enfants à l’Etat-civil. 

Les représentants de l’Unicef qui ont eu l’occasion d’assister à cette réunion, ont plaidé pour la mise en place de stratégies et de mécanismes performants qui permettent de recenser et d’identifier tous les élèves qui doivent être impérativement et dans les plus brefs délais, enregistrés à l’Etat-civil. De l’avis de Massamba Diouf de l’Unicef, il est grand temps qu’on fasse en sorte que les enfants soient déclarés dès leur naissance dans toutes les structures sanitaires. 

Pour ce faire, il faudra désormais et de manière pragmatique, collaborer étroitement avec le ministère de la santé et de l’action sociale, les districts sanitaires, les agents de santé, les relais communautaires qui travaillent dans les postes, les centres de santé et les maternités, les Badianou-Gox (marraines de quartier), les délégués et les conseillers de quartier, les responsables des comités villageois et communaux chargés de la protection des enfants et autres structures investies de la mission noble et exaltante, consistant à aider nos enfants à faire valoir leurs droits sur tous les plans et à tous les niveaux. Selon M. Diouf, il n’est plus question d’attendre que les parents de ces enfants réagissent, pour déclencher le processus visant à enregistrer « ces pauvres marmots, innocents, inoffensifs, inconscients, victimes de la négligence et de l’ignorance d’un père et/ou d’une mère incultes » à l’Etat-civil.Au cours de cette réunion du Crd de Louga, il a été question de mobiliser toutes les énergies pour apporter les solutions les plus adéquates à ces problèmes d’enregistrement des enfants de moins de 5 ans à l’Etat-civil. Les membres du Crd ont souhaité une implication plus significative des autorités administratives, municipales, des tribunaux, de la Direction nationale de l’Etat-civil, des ministères de l’éducation nationale, de la santé et de l’action sociale, etc, dans cette campagne nationale d’inscription des enfants sur les registres d’actes de naissance de notre pays. 

Car, après tout, il est injuste de voir de nombreux enfants très intelligents, abandonner les études au moment où ils doivent subir les épreuves du concours de l’entrée en sixième, et de l’examen du Cfee (certificat de fin d’études élémentaires). Ce sont ces mêmes enfants, qui n’ont pas été déclarés à l’Etat-civil, dès leur naissance, que nous retrouvons souvent dans la rue, dans les champs où ils exercent le métier d’ouvriers agricoles, dans les ateliers de mécanique-automobile, de menuiserie métallique, de chaudronnerie, de tôlerie, de tapisserie, d’ébénisterie, dans les boulangeries, etc. Ces jeunes victimes des déperditions scolaires, dépourvus de pièces d’Etat-civil tentent souvent, avec la complicité de leurs parents, de se reconvertir dans la pêche artisanale (on les retrouve à bord des embarcations frêles et vétustes, en train d’opérer en pleine mer, sans porter de gilets de sauvetage, dans le cadre de ces grandes campagnes de pêche à la sardinelle-yaa-boye, qui durent entre cinq et sept mois). D’autres éprouvent du plaisir à se comporter comme des cow-boys à bord des charrettes tractées solidairement par des équidés. Les moins chanceux et plus naïfs, tombent souvent dans le piège de l’exode rural, dans les filets de l’émigration clandestine et malheureusement, ils finissent par trépasser en pleine mer et se retrouver au fond de l’océan Atlantique, après avoir tenté vainement de rallier les côtes espagnoles. 

Le fait de ne pas déclarer la naissance des enfants à l’Etat-civil, équivaut tout simplement à sacrifier ces derniers, en hypothéquant leur avenir, en les jetant en pâture dans cette société humaine assimilée aujourd’hui à une jungle, où les fauves entre-dévorent, où les plus forts écrasent les plus faibles, sans état d’âme…Ces enfants ont, au moins, le droit de disposer d’une carte nationale d’identité, au même titre que l’ensemble de leurs concitoyens.                                                                  

Mbagnick Kharachi Diagne / CHRONIQUES.SN

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