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Commune de Gandon: une collectivité territoriale devenue la plaque tournante des flux migratoires.

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Commune de Gandon.

Une collectivité territoriale devenue la plaque tournante des flux migratoires. Les acteurs territoriaux de la commune de Gandon, lors de leur dernière rencontre avec leur maire, Mme Khoudia Mbaye, l’expert de l’Ard, Abdourahmane Gueye, les représentants du Pnud, de Sicoval, les autorités municipales, ont planché sur le problème des flux migratoires (émigration et immigration) constaté de plus en plus dans ce terroir du Toubé.Ce phénomène, qui présente des avantages et des incovénients, sera pris en compte dans le cadre de l’actualisation du Pdc de cette commune, appuyée par le Projet Pfnac, financé par le Pnud. 

Le représentant de l’Agence régionale de développement, a d’abord rappelé que les mouvements migratoires varient d’une zone à une autre, selon des événements historiques ou des situations socioéconomiques (exemple du relogement des centaines de familles sinistrées de la Langue de Barbarie, à Diougob, un site attribué à la commune de Saint-Louis par les autorités municipales de Gandon). 

En général, une forte arrivée de migrants est notée depuis une dizaine d’années dans le périmètre communal de Gandon. Les zones disposant d’une unité industrielle (agro-industrie) garantissant des emplois, enregistrent plus d’arrivées que de départs. 
Ces foyers d’emplois attirent beaucoup d’immigrés qui s’y installent pour le travail. Cependant, cette immigration n’est pas perçue de façon positive par les populations locales, qui se sentent envahies par des étrangers qui ne cherchent pas à s’intégrer et ne respectent pas leurs coutumes ancestrales (cultures, traditions et autres valeurs). Ainsi, ces migrants sont perçus comme des envahisseurs venus accaparer tous les emplois disponibles et les espaces agricoles, de façon irrégulière. 

A cela, s’ajoute la dépravation des mœurs qu’ils alimentent. En effet, ils font l’objet de mariages avec de jeunes filles, suivis très souvent de ruptures abusives. Toutes ces pratiques génèrent beaucoup de tensions au niveau de ces zones et les services de sécurité sont très fréquemment appelés à intervenir. 
Il en est de même à Mbakhana (Lampsar) où les premiers migrants s’y sont installés pour travailler, après avoir constaté le développement fulgurant de l’agro-industrie dans cette zone. Ces derniers sont reprochés d’être des acteurs de dépravation des mœurs.                                           

L’impact positif de l’émigration.
Au village de Ndiakhère, les immigrés sont composés de jeunes du Diéri qui viennent travailler dans l’exploitation du sel. Au village de Toubé, il y a une forte migration vers la Mauritanie, la ville de Dakar, ainsi que d’autres pays, tels que le Gabon, l’Espagne, la France, le Brésil ou encore l’Italie, depuis les années 1950. Même si cet exode rural et cette émigration (clandestine ou régulière) ont eu comme effet, la perte de ressources humaines, ces émigrés contribuent énormément aux activités économiques du territoire d’origine (Gandon) avec le financement collectif de plusieurs projets d’amélioration des conditions de vie et du cadre de vie des populations. 

Cependant, le village de Toubé enregistre aussi l’arrivée d’immigrés, qui viennent pour la plupart, de la Casamance. Ils sont considérés comme les principaux responsables de la déforestation, avec une coupe abusive des arbres, l’exploitation anarchique du bois de chauffe, etc. 
Dans le village de Sanar, on note la présence de nombreux étrangers qui viennent travailler dans les champs de culture (comme ouvriers agricoles). Ils sont issus pour la plupart de la Guinée-Conakry et de la Casamance. Les activités de maraîchage sont pratiquées aujourd’hui, en majorité, par ces derniers.

Par rapport à l’emploi, ils pratiquent une concurrence déloyale, en acceptant des salaires anormalement bas et rejetés par les populations qu’ils ont trouvées sur place. Ils occupent régulièrement les zones humides et envahissent les espaces cultivables. Ce qui génère très souvent des conflits avec les populations locales qui se sentent impuissantes et sans appui des autorités territoriales. A cela, s’ajoutent des problèmes d’assainissement (non respect des normes hygiéniques) et d’Etat-civil (aucun enregistrement des naissances à l’Etat-civil) dont ils font l’objet.

Par rapport à l’insécurité, des changements de comportements sont de plus en plus constatés, avec le banditisme, par exemple, qui se développe à travers le trafic de drogue, le vol de bétail et les agressions. 
Dans le village de Ndiakhip Niang, il y a une forte migration vers Dakar, vers l’Europe et l’Amérique. Cependant, ces migrants contribuent efficacement au développement économique et social de ce village et des localités environnantes. En effet, ils participent activement à l’alimentation et au fonctionnement à la Caisse du village et ont réalisé de nombreux projets, tels que l’aménagement d’un garage, l’acquisition de véhicules de transport et l’aménagement d’espaces commerciaux (quincailleries, boutiques, cantines commerciales et autres échoppes, etc.).                                   

Recommandations.
Les acteurs territoriaux de Gandon ont formulé des recommandations pertinentes, qui permettent de tirer le maximum de profits de ces flux migratoires, qui constituent (ils l’ont reconnu à l’unanimité) des créneaux et des vecteurs de développement très importants. Il s’agira, dans un premier temps, de mettre en place des dispositifs d’intégration et d’accompagnement des immigrés au niveau des villages d’accueil (rencontres culturelles de partage, de communion, d’échanges culturels, etc), de prendre des mesures de surveillance des forêts et d’élaborer des stratégies de sensibilisation sur les conséquences désastreuses de ces nombreuses actions illégales de déforestation.

L’idéal serait également, d’arrêter des mesures de sécurité, consistant à exiger la régulation du statut des immigrés, ainsi que leurs activités (identification et enregistrement, règlementation et contrôle de ces activités, etc). ils ont insisté également, sur l’urgence et la nécessité de créer des projets autour des besoins et des contraintes identifiés, autour des activités générées par ces flux migratoires et leurs acteurs.                                                                               

Mbagnick Kharachi Diagne/ CHRONIQUES.SN

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