Après l’inauguration historique de la grande Mosquée Massalikoul Djinane de Dakar, la communauté Mouride se donne un autre défi: celui de l’érection du « Musée du Mouridisme », à « Dianatoul Mahwa », à Touba, sur une superficie disponible de quatre hectares. L’édifice sera composé, sur le plan architectural, de deux bâtiments symbolisant « le départ et le retour en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké », selon l’annonce faite par Malick Mbow, architecte chargé de la conception du projet .
Monsieur Mbow, face à la
presse, en présence du coordinateur du Musée, Serigne Chérif Fantamady Mbacké
Ibn Serigne Falillou, et du président de la commission scientifique et
culturelle, Dr Matar Ndiaye a reconnu que « l’édifice sera plus proche de
l’architecture islamique et va occuper une superficie de 19 530 mètres carrés
sur le site de quatre hectares disponible pour ce bâtiment ».
À en croire ce dernier, « le
musée sera symbolisé par deux bâtiments qui représentent le départ en exil et
le retour de Serigne Touba. Ils sont traduits architecturalement par un bateau,
c’est l’aspect émotif du départ, ce qui apporte une complexité du bâtiment. Le
moment était difficile à vivre pour tous les mourides, ce qui est traduit par
ce bâtiment assez complexe ».
Cette infrastructure
qui va voir le jour d’ici quelque temps est conçue pour perpétuer
l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba.
Rappelons
que l’architecte Malick Mbow a déjà travaillé dans la conception de
plusieurs édifices au Sénégal et à travers le monde, notamment la « Pyramide
du Louvre, l’hôpital Georges Pompidou, le stade de France », etc…
Expliquant
l’élaboration du projet, Serigne Mactar Ndiaye, président du
comité scientifique, renseigne «qu’un ouvrage aussi important ne pouvait
se faire sans un travail inclusif».
Dans sa
communication, il a tenu à souligner que cette infrastructure «s’inspire du Palais de Topkapi d’Istanbul, en
Turquie, où plusieurs objets appartenant au Prophète Mouhammad (Psl) sont
conservés». Le musée se révèle donc, à en croire le coordonnateur, comme «un
foyer d’enseignement et de documentation», car toute l’œuvre de Cheikh Ahmadou
Bamba, dans sa grande diversité, «y sera exposée». Le musée va ainsi
symboliser, de l’avis de Serigne Chérif Mbacké, le patrimoine culturel et
spirituel légué par le fondateur du Mouridisme.
Mieux, Malick Mbow a fait savoir que le
Musée du Mouridisme de Touba va refléter ce qui se fait en terme de technologie
moderne dans les musées les plus sophistiqués d’Europe. « Il aura de la
domotique, de l’informatique, des multimédias, et aussi le contrôle du temps.
Avec ce bâtiment, il faut un contrôle de l’arrivée d’air et de sa sortie, il
aura une climatisation internet. Ce musée sera un bâtiment adapté à son
contexte avec des matériaux bioclimatiques ».
C’est à ce propos d’ailleurs que des experts tels que des universitaires, des historiens et des hommes de culture ont été consultés avant d’aboutir à des résultats. «Nous avons organisé un certain nombre de conférences pour mieux réfléchir sur le projet puisque le musée constitue l’identité du Mouridisme dans ses multiples facettes», détaille Serigne Mactar Ndiaye. Ce sont notamment des objets inédits qui seront présentés au public.