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AN 6 DE MACKY: LE POINT SUR SES PROMESSES DE 2012 A NOS JOURS

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Il est de coutume, tous les 03 Avril, que le chef de l’Etat prononce un discours à la veille de la fête de l’accession du Sénégal à l’indépendance. Ce discours solennel, une tradition républicaine héritée de l’ancienne colonie et respectée par tous les Présidents de 1960 à nos jours. Une tribune généralement saisie par le Président pour présenter ce qui a fait pour la satisfaction des concitoyens et prendre note de ce qui a été leurs frustrations dans le processus de construction et de consolidation des acquis de la chaîne de développement Sénégal à travers les différents secteurs. Ce soir encore et pour la 7e fois en six ans de mandat, le Président Macky SALL va à nouveau se soumettre à cette exercice. Peu avant cette épreuve, nous avons estimé bon d’écrire notre part d’attentes du contenu de ce discours. Notre but, sans prétention ni arrière-pensée aucune, est d’attirer l’attention du Chef de l’Etat sur ce qui devrait constituer la trame de son discours et qui, de notre avis, est la synthèse des préoccupations essentielles des Sénégalais dans leur écrasante majorité. Rappelons en effet, qu’en 2012, lors de son adresse à la nation à la nation à l’occasion du 52e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, Le Président Macky Sall avait tenu les promesses ci-après :

– Casamance […] « Le retour définitif de la paix dans la région naturelle de Casamance constitue pour moi l’une des premières priorités nationales. Bien entendu, j’aborde cette douloureuse question avec prudence et lucidité, dans un esprit d’écoute et d’ouverture ».

– Bonne gouvernance : « Cette occasion historique constitue pour nous tous, un nouveau départ pour une nouvelle ère de ruptures en profondeur dans la manière de gérer l’Etat au plan institutionnel et économique. C’est pourquoi, je tiens à ce que toutes les femmes et tous les hommes qui m’accompagnent dans l’exécution du contrat de confiance qui me lie au peuple, comprennent et acceptent que cette mission ne crée pas une catégorie de citoyens privilégiés, au-dessus des autres et de la loi. Au contraire, cette charge se décline en un sacerdoce sans ambiguïté : il est question de servir et non de se servir. […] Gouverner autrement, c’est bannir les passe-droits, le favoritisme et le trafic d’influence ; c’est mettre l’intérêt public au-dessus de toute autre considération et traiter tous les citoyens avec la même dignité et le même respect. »

– Mandat présidentiel […] « J’ai décidé de ramener à cinq ans le mandat de sept ans pour lequel je suis élu sous l’empire de l’actuelle constitution. Je tiens, également, à ce que les dispositions constitutionnelles limitant l’élection du Président de la République à un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois, soient verrouillées sans possibilité de modification. »

– Urgences « Au moment où j’entame mon mandat, les urgences sont nombreuses et les attentes pressantes. Tout est urgent. Je demeure préoccupé par la grave perturbation de l’année scolaire et universitaire […] Il y a urgence, dans nos villes et nos banlieues, de lutter contre le chômage, les inondations, l’insécurité et la paupérisation. Il y a urgence dans le monde rural à prendre en charge les besoins en matière d’infrastructures, d’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux services sociaux de base. […] Il y a urgence à agir dans le secteur de la pêche. Je suis déterminé à revoir les conditions d’octroi des licences de pêche et à lutter fermement contre les navires pirates qui pillent nos ressources halieutiques. […] Il y a urgence à agir contre le chômage des jeunes, qui aspirent à se prendre en charge et à être utiles à leur famille, à leur communauté et à la Nation. Enfin, il y a urgence à agir pour la prise en charge de la demande sociale, par la réduction des prix des denrées de première nécessité ; notamment le riz, le sucre et l’huile. »

Cette liste non exhaustive des promesses et engagements rappelés à différentes étapes de sa magistrature mérite d’être passé au peigne fin et d’ailleurs est devenu un exercice quotidien pour la classe politique et pour les citoyens à  qui mieux mieux. S’il faille faire la situation sur les différents points évoqués, le résultat demeure très mitigé et plus que controversé. En effet, passant du mandat à la bonne gouvernance, sans oublier les objectifs affichés pour la production agricole (à travers l’autosuffisance en riz) et l’emploi des jeunes la balance afficherait un score négatif. Tout de même, des efforts considérables sont faits à travers des secteurs comme les infrastructures en milieu rural, la consolidation de la politique de modernisation de la capitale et de l’axe Mbour, Thiès, Touba par l’érection d’infrastructure de transport de dernière génération. Ces projets malgré les controverses soulevées en termes d’opportunité sont à l’actif du présent régime. L’amélioration des conditions de travail des soldats et des corps dédiés à la sécurité est aussi un élément à l’actif du Président. Son principal atout est véritablement la modernisation de la SENELEC depuis la nomination de l’ancien Ministre Mouhamadou Moctar CISSE à la tête de cette boite stratégique. Sur l’emploi, la réponse de Moubarack Lô conseiller technique du PM ‘’le chômage des jeunes est une bombe à retardement’’ en dit long.

Il serait utile pour le Président de voir l’impact des financements publics dédiés à des structures en charge de cette question (PRODAC, ANPEJ, PAPEJF etc.) Au chapitre de la santé et de l’éducation, le constat est plus que déplorable, ces deux corps avec les agents judiciaires rivalisent dans les débrayages et les grèves. Le front social, comme d’habitude constitue un casse-tête pour le pouvoir du fait de son ébullition et de l’opiniâtreté des syndicats qui, à l’image des enseignants prennent l’Etat pour responsable des accords de 2014 non encore respectés. L’attitude du Ministre en charge de ce département n’est pas pour le moment en faveur d’un apaisement du climat social. L’université n’est pas aussi en reste et cette année, ce qui fait surtout douter de notre capacité à assurer un enseignement supérieur de qualité, est que même les privés indexent l’Etat pour manquement à ses obligations pécuniaires. Dans ce contexte, que valent réellement les chiffres sur la croissance publiés par les services de Amadou Bâ ?

Selon une certaine catégorie de spécialistes entendus sur la question, la rigueur scientifique et la non publication des statistiques par l’ANSD (organisme dédié) devraient nous inviter à une lecture plus prudente de la question. S’il est un constat que le MEFP pavoise et jubile, le secteur privé national et la bourse du sénégalais lambda ne connaissent pas un regain d’intérêt économique. La question de la forte présence sinon la prédominance des entreprises françaises avec les avantages qui leurs sont accordés militent fondamentalement à l’extraversion de notre croissance. Autrement dit, s’il y’a croissance, elle ne profite pas seulement  aux sénégalais, mais aussi et surtout aux firmes étrangères (France, Maroc, Turquie, Chine etc.). Au plan diplomatique, le bilan est mitigé. Reconnaissons les prouesses de nos diplômâtes sur ce secteurs. Toutefois, la dernière visite de Sidiki Kaba en Israel et en Palestine fait frissonner beaucoup de sénégalais. Autre fait intriguant la série de meurtres notée pour les sénégalais de l’extérieur qui a connu en 2018 un développement fulgurant. Si ce n’est en Europe ou aux USA, c’est tout près de chez nous en Mauritanie où les tueries aussi abjectes ne font l’objet d’excuse de la part de ce voisin au comportement inqualifiable. Les accords de pêches en vue comme ceux sur le gaz mériteraient une attention toute particulière de la part des dirigeants. Ce même sentiment est noté pour la question de l’hydraulique. En effet, Dakar a soif, et attend encore une politique hydraulique mieux planifiée et déroulée de la façon la plus efficace qui soit. Il est attendu aussi, un nouveau contrat d’affermage pour le service de l’eau, qui de la SDE, de VEOLIA ou de SUEZ va rafler le pactole ? En tout cas, un service de qualité est un minimum vital pour ce secteur aussi stratégique que la distribution de l’eau.

Pour terminer sur une bonne note, la qualification des lions suscitent une grande mobilisation de toute la nation. Que cette mobilisation fasse tache d’huile pour des lendemains paisibles au Sénégal. J’espère que le Président, pour cela, écoutera les conseils des alliés militant pour l’apaisement du climat politique et des religieux dont l’appel au dialogue résonne comme une sirène pour raisonner toute cette classe politique verser dans la critique facile, le discours flatteur ou les invectives puériles. Vive le Sénégal.

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