Les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg le 26 mars, ont tenu un débat sur la situation en Algérie alors que les manifestations appelant à la démission d’Abdelaziz Bouteflika se poursuivent, et que le chef de l’état-major de l’armée algérienne a proposé, mardi, que le président soit déclaré inapte à exercer le pouvoir en vertu de la Constitution ou qu’il démissionne.
C’est
avec perplexité que les eurodéputés ont réagi à l’annonce du chef de
l’état-major de l’armée Gaïd Salah qui propose de déclarer le président
Bouteflika inapte à exercer le pouvoir. Pour Tokia Saïfi, eurodéputée française
du parti Agir, la droite constructive, « il ne faut
pas que cela paraisse comme une espèce de manœuvre pour gagner du temps. Tout
le monde sait que le président Bouteflika était inapte depuis assez longtemps.
Donc, je trouve assez curieux qu’on n’en parle que maintenant.
Les
Européens ont souligné pendant le débat l’exemplarité des manifestants et des
services de sécurité algériens depuis plus d’un mois. Les parlementaires
appellent ainsi à une transition transparente et inclusive.
Beaucoup ici craignent une déstabilisation du pays qui pourrait avoir des conséquences sur l’ensemble de la région. La contestation en Algérie, pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a été déclenchée le 22 février 2019 par des manifestations massives contre l’annonce de la candidature de M. Bouteflika à un cinquième mandat.
Salimatou SYLLA