Les artisans de la région de Ziguinchor, ont montré hier, leur insatisfaction suite au nouveau code forestier voté par l’Assemblée nationale. Pour ces derniers, l’Etat du Sénégal est vite allé en besogne sans pour autant se concerter avec les principaux acteurs concernés par ce code, qui sont les artisans.
Après les événements malheureux survenus à Boffa Bayotte en janvier 2018, et soldé par la mort de quatorze personnes, à cause de l’exploitation du bois, c’est le début de la souffrance des artisans de Ziguinchor.
Le bois, qui est la principale matière première de travail de ces artisans, menuisiers, sculpteurs, ébénistes, pour ne citer que ceux là, est devenu une denrée très rare dans les ateliers. Pour s’en approvisionner, ces professionnels du bois subissent toutes les peines du monde.
Mais, leur situation vient de se compliquer avec le nouveau code forestier voté la semaine dernière par les députés. Et qui corse la peine infligée à tout exploitant clandestin. Une peine qui passe de quatre à quatorze ans de prison ferme.
« Le vote de ce code a suscité un sentiment de frustration au sein des artisans de Ziguinchor. Ils l’ont voté sans associer les principaux acteurs, avec qui, ils devaient se concerter. Mais non, ils l’ont sans les avertir, et sont mis devant le fait accompli », déplore le président de l’association des scieries de Ziguinchor.
Pour Ibrahima Diedhiou, l’alourdissement de la peine, est certes dissuasif, mais réglera pas le problème. Pour lui, il devait y avoir une large concertation avec tous les acteurs qui interviennent dans le secteur du bois, et de l’artisanat de manière générale.
« S’ils étaient présents à la table de concertation avec le ministère de l’Environnement, les acteurs qui connaissent mieux le secteur, pouvaient donner des créneaux. Et proposer même des solutions idoines face à l’exploitation abusive du bois », ajoute M. Diedhiou.
« Le bois est une affaire de professionnels. Donc, ils devaient être associés à la concertation avant le vote de ce nouveau code forestier qui n’arrangera personne, et ne réglera certainement pas le problème », déclare hier, M. Diedhiou, en présence de ses collègues.
« La fraude sur le bois continue de plus belle manière dans certains coins de la région. Une situation qui corrobore notre position. Ce que nous demandons, qu’on soit associé dans cette lutte contre l’exploitation abusive du bois », conclue Ibrahima Diedhiou, président de l’association des scieries de Ziguinchor.
MLS(ziguinchor)
You must be logged in to post a comment Login