Lors du point de presse qu’ils ont tenu hier, dans les locaux du village artisanal Ziguinchor, les artisans sont revenus sur les difficultés auxquelles ils font face depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction de la coupe du bois au lendemain de la tuerie de Bofa Bayotte.
Les mesures prises par le gouvernement du Sénégal allant dans le sens de l’interdiction de la coupe du bois, a beaucoup changé le quotidien des artisans de Ziguinchor. Les menuisiers ébénistes, sont ceux qui souffrent le plus de cette décision, si l’on se fie aux propos du président du Cadre de concertation des artisans et agriculteurs de la région de Ziguinchor(Ccaa).
Pour Ibrahima Diakhaby, la décision prise par le gouvernement a engendré des conséquences néfastes aussi bien dans le travail des menuisiers ébénistes que dans leur vie conjugale. Des conséquences qui ont pour noms : fermeture d’ateliers, les divorces, et l’emprisonnement.
« Beaucoup de nos collègues menuisiers ont baissé rideau. Car, ils n’ont plus de matière première pour travailler », ajoute M. Diakhaby. Face à cette situation, il poursuit, « quatre menuisiers de Ziguinchor séjournent en prison pour non respect de délai dans la livraison des commandes. Tout cela est du le fait qu’ils n’ont pas trouvé de bois pour respecter les délais ».
Revenant plus profondément sur ce qu’il appelle les dégâts collatéraux du décret interdisant la coupe du bois dans les forets, il déclare que celui continue de causer des problèmes dans le secteur de la menuiserie ébéniste.
Ibrahima Diakhaby en veut pour preuves : l’abandon du métier qui ne marche plus. D’autres ont retiré leurs enfants de l’école privée car n’ayant plus le moyens d’honorer à leurs engagements chaque fin de mois. Et pour terminer, il a fait savoir que dans certains foyers, les ménages se sont disloqués.
Face à leur désarroi, les artisans de Ziguinchor n’ont pas manqué de soumettre des propositions aux autorités, surtout au président de la République.
« Nous avons proposé au président de la République lors de son séjour à Ziguinchor des mesures d’accompagnement. Il s’agit de la mise sur pied des centrales d’achats de bois importés, des produits manufacturés, et de quincailleries dans toutes les communes de ces régions où le décret est en vigueur », assure M. Diakhaby, lors du point de presse d’hier, qu’ils ont tenu au village artisanal.
Outre, les artisans de Ziguinchor d’interpeller le chef de l’Etat sur leur difficulté d’accès aux marchés publics.
« Le marché public national qui constitue le summum des espoirs de tous les artisans du Sénégal demeure un mirage pour la majorité des artisans, surtout pour ceux qui résident dans les régions périphériques du Sénégal cinq ans après son lancement à Tambacounda », font savoir hier, les artisans de Ziguinchor en marge d’un point de presse.
MLS(ziguinchor)
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