Les viols et incestes se multiplient de
plus en plus dans cette partie méridionale du pays. Plusieurs jeunes filles ont
été la cible ou victime d’agressions sexuelles faites de la part de leurs
proches parents sans que ces derniers ne soient inquiétés. Car, souvent
l’affaire est réglée en catimini, avant d’être étouffée dans le cercle
familial.
Il ne se passe pas une semaine sans
entendre une histoire de viol ou d’inceste dans la région de Ziguinchor. Et
souvent, l’histoire est étouffée, classée sans suite. Beaucoup
de familles, c’est la fibre familiale ou parentale qui est utilisée
afin d’éteindre le feu.
Face à cette situation de non-dénonciation de ces actes, les femmes
de Ziguinchor, réunies dans une association dénommée « Koulimaro »,
ou encore les Badiénou Gokh, entendent mettre fin à cette
manière de régler les incestes et viols dans les familles. Pour ce faire, elles
comptent mener une campagne d’information et de sensibilisation des familles à
travers la région afin qu’elles dénoncent les auteurs, ou les traduisent en
justice.
« L’ampleur des viols et incestes est favorisée par la non-dénonciation
des proches qui préfèrent passer sous silence. C’est ça que nous dénonçons.
Nous allons à la croisade contre cette attitude de certains parents. C’est
pourquoi nous demandons à toutes les filles qui sont victimes de viol ou
d’incestes de venir se signaler au niveau de notre siège », a souligné
Fatou Cissé.
La présidente régionale des badienou gokh de poursuivre,
« on ne dénonce pas, parce que, l’auteur est le papa, le frère, l’oncle ou
le cousin. Et ils en profitent, et finalement, la fille devient le robot de la
famille ».
Pour Mme Cissé, il faut que dans les familles, les mères s’entourent
de leur courage de dénoncer les auteurs. Car, souvent elles craignent de
représailles venant des membres de la famille, ou proches. Mais aussi de
divorce.
A en croire notre interlocutrice, les cas de suicide
deviennent de plus en plus nombreux. Si, dit-elle, leur cauchemar, à
savoir le viol ou l’inceste n’est pas dénoncé, certaines filles préfèrent la
mort. Que d’avoir un enfant né à la suite de ces actes ignobles. Porter
l’enfant de son propre père, ou frères, vaut la mort.
« Ziguinchor est la quatrième région en matière de
violence basée sur le genre. Nous menons beaucoup d’activités dans la
sensibilisation et la prise en charge des filles victimes d’inceste ou de viol
au centre Koulimaro », déclare la directrice de la Famille. Qui plaide
pour la criminalisation de ces actes de viol.
« Nous sommes en phase avec l’engagement du président de la
République de criminaliser le viol et la pédophilie. Nous en appelons à la
vigilance de tout le monde pour que cesse ces actes de violence faits sur les
filles dans leurs familles. Et, d’autre part, les parents doivent surveiller
leurs enfants et les mamans de discuter avec leur filles. Car, échanger avec sa
fille sur son comportement ne doit pas être un tabou », a ajouté docteur
Fatou Ndiaye Deme.
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