À l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré, ce jeudi 24 mars, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Le département de Bambey a abrité cette 140e édition, sous la présidence du ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr.

Cette cérémonie de grande envergure organisée au stade omnisport de Bambey, s’est déroulée en présence de plusieurs autorités administratives, politiques (pouvoir comme opposition) et religieuses, entre autres.

Dans son discours, le ministre de la Santé a sensibilisé les Sénégalais sur les dangers de la tuberculose qui reste l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde.

L’évolution de la tuberculose dans le monde

« En effet, chaque année, plus de 10 millions de cas de tuberculose sont enregistrés, soit près de 30 000 cas par jour, principalement dans les pays en voie de développement. La tuberculose cause près d’un million et demi de décès par an, soit plus de 4 000 décès par jour. Parmi ces décès, 255 500 sont des enfants. Cette maladie représente ainsi la première cause de mortalité due à un agent bactérien unique », a-t-il déclaré devant les autorités locales dont le préfet Madame Aissatou Touré Ba, le maire de Bambey Assane Dia de Yaw, la députée Aïda Mbodj, le président du Conseil départemental Babacar Ndiaye de Bby, entre autres personnalités.

La situation de la maladie au Sénégal

Au Sénégal, la tuberculose est caractérisée, dit-il, par une incidence de 118 nouveaux cas par tranche de 100 000 habitants. Le taux de mortalité est estimée à 17 décès pour 100 000 habitants, selon le ministre Diouf Sarr. La maladie est diagnostiquée à plus de 80 % dans six régions : Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack, Saint-Louis et Ziguinchor. La capitale sénégalaise recense, à elle seule, près de 44 % des cas de tuberculose, d’après Diouf Sarr.

« En 2021, 13 902 cas de tuberculose ont été enregistrés sur l’étendue du territoire national. Les hommes représentent 68 % de ces cas. Malheureusement, 452 décès ont été notifiés, soit une létalité de l’ordre de 4 %. L’analyse de ces données montre une augmentation de 562 cas dépistés, entre 2020 et 2021 », alerte l’hôte de Bambey.

De plus, la situation reste inquiétante, puisqu’il ressort qu’environ 33 % des cas de tuberculose estimés au Sénégal n’ont pas été reçus dans les structures de santé. « Ces cas manquants, qui ne sont ni diagnostiqués ni traités, sont notamment dans les domiciles, les transports, les lieux de travail. Ils constituent des sources de transmission communautaire de la maladie », a alerté le ministre de la Santé et de l’Action sociale.

Les dispositions prises par le ministère de la Santé pour lutter contre la tuberculose

Toutefois, Abdoulaye Diouf Sarr rassure que face à cette situation, le gouvernement du Sénégal, par le biais de son ministère, s’est engagé vigoureusement dans la lutte contre la tuberculose, en mettant en œuvre un plan stratégique national de lutte qui a produit les résultats suivants :

« – la gratuité du dépistage et du traitement de la tuberculose sur l’étendue du territoire national ;

– la mise en place d’un laboratoire de biologie moléculaire au niveau du Programme national de lutte contre la tuberculose pour un diagnostic plus précoce et spécifique de la tuberculose, et un meilleur suivi de l’efficacité du traitement ;

– l’augmentation des capacités de détection : entre 2012 et 2022, le nombre d’unités fonctionnelles de microscopie à fluorescence pour le dépistage de la tuberculose est passé de 98 à 154 ;

– l’acquisition de 47 plateformes genexpert pour dépister de la tuberculose, la charge virale, la Covid-19 et le virus du papilloma humain ;

– l’application de nouveaux protocoles de traitement de la tuberculose latente et de la tuberculose multirésistante ;

– l’élaboration du guide de prise en charge psychosociale du malade tuberculeux et de la charte du malade co-infecté tuberculose/Vih ;

– l’intégration des programmes et la promotion de l’approche multisectorielle », a-t-il listé.

La communauté internationale reste déterminée à atteindre l’objectif mondial qui est de mettre fin à la tuberculose d’ici 2035. Selon le ministre de la Santé, « mettre fin à la tuberculose au Sénégal contribuera assurément à renforcer notre combat contre la pauvreté et notre marche nationale vers l’émergence. « Restons, lance-t-il, donc mobilisés et poursuivons sans relâche le combat contre la tuberculose.