Selon son directeur du développement et de l’appui aux collectivités locales, la Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta et des Vallées du Sénégal et de la Falémé(SAED), la production rizicole irriguée, de 455 milles tonnes actuellement, devrait aisément passer à 875 mille tonnes d’ici à 2020, si les choix idoines sont adoptés. D’après Amadou Thiam qui s’exprimait ainsi, à l’occasion de la 10e assemblée générale de l’Amicale des conseillers agricoles et conseillères en promotion féminine de la SAED si des mesures telles que l’amélioration de la base productive (accroissement des superficies aménagées, renforcement de la motorisation, meilleur accès au crédit agricole, etc), ce niveau de production annoncé va être facilement atteint. Une bonne nouvelle pour les consommateurs sénégalais et surtout pour l’Etat qui a consenti d’énormes efforts, à travers le PRACAS et son volet rizicole, le PNAR. Les importations de riz coûtent cher et les résultats jusqu’ici enregistrés ne sont pas encore à la hauteur des investissements réalisés. Pour l’autosuffisance, la voie est connue et bien tracée. Mais attention au ‘’ tout aménagement’’ qui risque d’approfondir encore plus ce gouffre à milliards que constitue la riziculture irriguée. D’ailleurs, il est suffisamment démontré que le progrès technique plus sur l’augmentation de la production que la hausse des superficies aménagées. Suivez notre regard ! Ces producteurs et leurs organisations qui ne cessent de réclamer (telle une ritournelle) un accroissement tous azimuts du patrimoine aménagé, gagneraient beaucoup à travailler plus. Dans une zone à fort potentiel d’irrigation comme la Vallée, la participation à la double culture ne doit plus être… un trophée de chasse qu’on magnifie s’il est obtenu. Cela devrait être une exigence naturelle. Les efforts de l’Etat méritent d’être accompagnés par un changement durable du comportement humain. Agir et continuer d’agir sur le facteur humain. Bref, emmener les producteurs à s’insérer encore plus dans l’économie de marché, produire plus pour gagner plus. Ce qui passe nécessairement par un meilleur engagement dans la culture de contre saison.
Par ailleurs, cela ne vous pas échappé sans doute : on note de plus en plus un glissement sémantique dans le discours des responsables et des techniciens en charge de l’autosuffisance en riz au Sénégal. Exit l’autosuffisance en année lambda, mieux on ne parle plus d’horizon epsilon pour réaliser cette ambition qui soulagerait considérablement -quoique dise – nos pauvres finances publiques. Prudence est mère de sûreté dit le dicton. Bravo quand même au DG de la SAED et à ses collaborateurs !