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Thierno Bocoum: «  Tout laisse croire que les députés de la majorité se sont encore conformés à un texte de l’exécutif pour en faire une proposition de loi ».

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La proposition de loi N12/2019 modifiant et complétant la loi organique 2002-20 du 15 mai 2002, modifiée, portant règlement intérieur de l’assemblée nationale a encore déçu tous ceux qui s’attendent à des réformes substantielles pour une meilleure prise en charge des préoccupations des populations.
Les termes de l’article 80 Bis sont révélateurs de la plume qui se cacherait derrière cette retouche mineure. Cet article corse les dispositions déjà existantes pour réduire à néant les marges d’intervention du député dans le cadre d’un projet de loi de finance accroché aux exigences de l’entrée en vigueur du budget-programme en 2020.

Tout laisse croire que les députés de la majorité se sont encore conformés à un texte de l’exécutif pour en faire une proposition de loi.

La majorité avait l’occasion de se doter les moyens de se pencher sur le contrôle effectif du budget-programme prévu par les directives de l’Uemoa de 2009 et que le Sénégal va finalement intégrer en 2020.

Ce budget-programme va obliger l’Etat sénégalais à ne pas s’en tenir à des principes de politique générale, mais à se doter d’objectifs précis, arrêtés en fonction des finalités d’intérêt général et des résultats attendus mesurés par des indicateurs de performance.

Le budget-programme devrait alors permettre de renforcer l’information de l’assemblée et de son contrôle de l’exécution des lois de finance. Il faudra alors mieux se préparer au débat d’orientation budgétaire, organisé au plus tard le 30 juin de chaque année avec la présentation du DPBEP (Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle) et des DPPD (Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses)…

Avec la toute prochaine application du budget-programme, la dite proposition de loi aurait pu, au moins, s’inspirer de l’évolution dans l’encadrement de l’initiative parlementaire avec notamment, par exemple, en France, le fait  d’autoriser les parlementaires à opérer des mouvements entre les programmes d’une même mission sans augmenter le montant total des crédits de celle-ci. (la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF)).

À la place d’une extension des prérogatives des députés compte tenu des nouvelles opportunités de contrôle, l’article 80 bis de la dite proposition se limite à restreindre l’initiative parlementaire.

La majorité a encore une fois raté l’occasion de rendre à l’assemblée nationale sa dignité de siège de représentation du peuple sénégalais après les coups de boutoirs successifs de l’exécutif qui ont fini par en faire une chambre d’enregistrement.

Il est vraiment regrettable que la majorité n’ait pensé qu’à augmenter ses privilèges à la place de ses responsabilités et de ses prérogatives. En augmentant le nombre de commissions de 11 à 14, la majorité ne fait qu’augmenter les postes de dépenses à la charge du contribuable sénégalais tout en ignorant ses attentes, notamment en terme de prise en charge des mécanismes de transparence et de suivi de l’exécution des lois votées. La commission comptabilité et contrôle qui est chargée de la transparence des ressources allouées à l’assemblée nationale n’a jamais produit de rapports destinés à l’assemblée, portant sur l’exécution du mandat de contrôle qui lui est confié conformément à la loi. Idem pour la commission de délégation dont la mission est de faire l’évaluation et le suivi de l’exécution des lois votées qui ne fonctionne pas, et ne fait que consommer des crédits gracieusement alloués.

En dehors d’un toilettage des articles du règlement intérieur de l’assemblée nationale exigé par l’obligation de se conformer aux nouvelles dispositions de la constitution qui supprime le poste de premier ministre et touche aux jeux des pouvoirs, la proposition de modification du règlement intérieur n’a été finalement qu’un prétexte pour annihiler les prérogatives de contrôle des députés, et octroyer des privilèges à une clientèle politique.

Thierno Bocoum

Ancien parlementaire

Président du mouvement AGIR

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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