Sous l’égide de l’Imam Ratib de la Grande Ihsan du sud de l’île de Saint-Louis, Serigne Mouhammedou Abdoulaye Cissé, les membres de la Dahira Moutahabina Filahi ont organisé hier, à l’Auditorium de l’Ugb, un grand symposium sur « la dimension spirituelle de Serigne El Hadj Madior Cissé, à travers la bienfaisance sublimée ».
Cet événement entre dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de Serigne El Hadj Madior Cissé. Il a été marqué par des séances de récital du Saint Coran, des panégyriques à la gloire du Prophète Mohammed, chantés par des fidèles musulmans, qui se sont surpassés pour animer cette grande rencontre religieuse.
Des centaines de talibés, issus de toutes les tarikhas, venus de tous les coins de notre pays, de l’étranger (Etats-Unis, Europe, Afrique, etc), ont tenu, vaille que vaille, à assister à ce symposium.L’Adjoint au Gouverneur, chargé du développement, Khadim Hanne, s’est réjoui de représenter le chef de l’Etat, le Gouverneur Alioune Aïdara Niang et l’ensemble du Gouvernement, à cet événement religieux de grande envergure. Il s’est appesanti sur les qualités de Serigne el Hadj Madior Cissé, qui s’est rangé dans l’adoration d’Allah, jusqu’à son dernier souffle, sans oublier de rendre de bons et loyaux services à la nation (au moment où il exerçait les fonctions de Greffier en chef au tribunal régional de Saint-Louis).
Pour M. Hanne, c’est un guide spirituel qui a fait tout ce qu’il devait faire, aussi bien sur le plan spirituel que sur le plan temporel, dans la société sénégalaise et au niveau de la Ummah islamique. Il a précisé que cet homme de Dieu, cet érudit du Saint-Coran, ce chef religieux, qui était d’une piété sans bornes, modeste, humble, tempérant, indulgent, compréhensif, sincère, éducateur, loyal et extrêmement généreux envers tout le monde, a passé le plus clair de son temps à contribuer efficacement à l’expansion et au rayonnement de l’Islam à travers le monde.
Dans le même sens, l’Imam Mouhammedou Adoulaye Cissé a mis en exergue les qualités de son père Serigne Madior Cissé, fils de Ahmadou Cissé et de Sokhna Aïssatou Gaye, né le 21 septembre 1919 à Saint-Louis du Sénégal, décédé le 1er avril 2007 à l’âge de 88 ans. C’était un érudit et chef religieux musulman appartenant à la confrérie tidjane du Sénégal. Il était un Mouqaddam (grand disciple) de Serigne Ababacar Sy, le premier à avoir pris la succession de son père, El Hadj Malick Sy, au titre de Khalife général des Tidjanes. Il a appris le coran à Saint-Louis au daara de Serigne Ahmadou Sarr Ndiaye Sarr, cadi et imam de Saint-Louis de l’époque, avant d’intégrer l’école française. Il a fait ses études primaires à l’école Duval et secondaires au collège Blanchot (actuel lycée Ameth Fall). Il fut greffier en chef au tribunal régional de Saint-Louis. Serigne El Hadji Madior Cissé était le guide spirituel de la dahira Mouttahabbiina Fillaahi (communauté de ceux qui s’aiment en Allah, affiliée à la tarîqa Tidjaniya) de Saint-Louis. Le 21 octobre 2005, il est élevé à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre du Mérite. Ses disciples ne sont plus à compter ; parmi eux on peut noter El Hadj Amadou Karim Gaye (décédé en 2000) qui a été plusieurs fois ministre dans le gouvernement sénégalais et ancien Secrétaire Général de l’Organisation de la Conférence Islamique. Il est aussi descendant d’un érudit qadr du nom de Mame Madior Goumbo Cissé qui est son grand-père paternel. Il a à son actif la construction de la grande mosquée ’’Ihsaane’’, point de convergence de ses disciples.
La leçon inaugurale du Pr Abdallah Cissé.
La leçon inaugurale du symposium a été prononcée par le Professeur agrégé de Droit, Abdallah Cissé, Ancien Recteur de l’Université de Thiès et fils de Serigne El Hadj Madior Cissé. Ce professeur émérite, éloquent, très compétent et pertinent, a su se départir du langage ésotérique, pour servir à l’assistance, un langage simple et accessible à tout fidèle inculte et analphabète. Un langage ponctué de simples anecdotes, de métaphores et de paraboles, qui lui ont permis de tenir en haleine, pendant deux heures d’horloge, ces centaines de fidèles musulmans venus d’horizons divers pour l’écouter religieusement.
Ce professeur d’université, cet enseignant-chercheur, qui parle avec assurance, qui maîtrise son sujet, a été obligé de tenir compte du temps qui nous était imparti pour suivre attentivement ce symposium, en vue de résumer tout ce qu’il devait dire, à propos de la dimension spirituelle de Serigne el Hadj Madior Cissé.Il a commencé d’abord par rappeler que Dieu, Le Tout Puissant, Le Clément Et Le Miséricordieux, est le Maître de l’univers. Il a tout créé. Les cieux, la terre, etc. Et grâce à lui, l’homme est un être vivant, fait de lumière et d’ombre. Il s’est inspiré des textes coraniques, des hadiths du Prophète Mohammed, des enseignements de Seydi El Hadj Malick, de Serigne Babacar Sy et de Serigne El Hadj Madior Cissé, pour démonter que son père était un modèle de leadership, un guide spirituel qui prêchait par l’exemple, un artisan infatigable et un gardien de l’Islam, un éveilleur des consciences, un transformateur (dans le sens d’amener les croyants à se remettre définitivement sur la voie qui mène à Dieu).
Sa formation se développait en fonction des profils des hommes qui l’accompagnaient. C’était une figure exceptionnelle, au parcours exceptionnel. El Hadj Madior Cissé avait pu, de fort belle manière, dépasser les formalités quotidiennes du fidèle musulman, pour tendre vers une réalisation trans personnelle, qui passe par un préalable, consistant à reconnaître son ombre, à être capable de dompter et de domestiquer son ombre.
Cet argumentaire simple lui a permis de faire savoir à l’assistance, que l’évolution, la pratique, la vie du fidèle musulman, doivent être comprises entre la prière et la paix, qui constituent pour lui, les deux socles et les deux piliers sur lesquels il doit s’appuyer pour se mettre définitivement sur la voie qui mène à Dieu.
Ecouter religieusement le Pr Abdallah Cissé, c’est avoir la possibilité d’avoir une idée précise du concept de « Yeurmandé ». Dieu Est Miséricordieux et n’hésite pas à accorder sa miséricorde à tous ceux qui accordent une grande importance, un intérêt particulier, aux différentes créatures de Dieu (l’homme, l’animal et les végétaux). Si tu donnes à manger ou à boire à un voisin, un nécessiteux, un démuni, « saches que c’est un service que tu as rendu à Dieu, c’est ce genre de bienfait que Dieu recommande aux croyants ».
Le Professeur a aussi rappelé que le guide spirituel doit être un distributeur, qui doit restituer aux croyants, tout ce qui lui tombe entre les mains. Le fidèle musulman doit évoluer entre la croyance et les valeurs (même si on a des liens de sang, il faut les raffermir en s’adossant à des valeurs sûres).Il a enfin inviter les fidèles à être très vigilant, en vue d’éviter de tomber dans le piège, le cercle infernal et l’engenage de la paresse et des critiques négatives, qui ne font que retarder l’évolution spirituelle de l’individu. Il a donné l’exemple des cultivateurs paresseux qui devaient aller aux champs et qui ont fini par se retrouver dans les bras de Morphée, sous l’ombre d’un arbre géant. D’autres cultivateurs experts en critiques acerbes, sont venus les réveiller pour les traiter de tous les noms d’oiseau jusqu’à la fin de l’après-midi. Finalement, ces deux groupes de cultivateurs n’ont pas pu aller aux champs. C’était pour faire comprendre à l’assistance, les conséquences désastreuses de la paresse et de la tendance à passer tout son temps à critiquer, discréditer, dénigrer, jeter l’opprobre sur les autres…..Il faut avoir la force, la patience, la concentration, pour s’imprégner des leçons du Professeur Abdallah Cissé….
Mbagnick Kharachi Diagne/Chroniques.sn
You must be logged in to post a comment Login