Les manifestants sont attendus en grand nombre jeudi à Khartoum pour « une marche d’un million » de personnes à l’appel des meneurs de la contestation qui entendent maintenir la pression sur les militaires alors que les négociations sur un transfert du pouvoir aux civils piétinent.
Après la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir par l’armée
sous la pression d’un mouvement de contestation inédit lancé en décembre, un
Conseil militaire de transition a pris le pouvoir pour deux ans.
Les meneurs de la contestation, qui réclament un gouvernement civil, et les
militaires au pouvoir se sont mis d’accord samedi sur la création d’un Conseil
conjoint qui remplacerait le Conseil militaire de transition, mais des
désaccords persistent sur sa composition.
L’ALC a également appelé “à une marche d’un million (de manifestants)
le 2 mai” pour un pouvoir civil, ce qui a exacerbé les tensions.
Le Soudan est le théâtre depuis décembre d’un mouvement de contestation,
déclenché par le triplement du prix du pain et qui a conduit à la destitution
de M. Béchir, aujourd’hui incarcéré.
Les manifestants qui tiennent un sit-in depuis le 6 avril devant le QG de
l’armée à Khartoum réclament désormais le transfert immédiat du pouvoir à un
gouvernement civil.
La situation s’est d’autant plus tendue mardi que les militaires ont
annoncé la mort de six membres des forces de sécurité, tués dans des heurts
avec les manifestants à travers le pays.
Les militaires, selon lui, cherchent à “accroître leurs pouvoirs
quotidiennement”.
Mais, dans une interview mercredi à l’AFP, Sadek al-Mahdi, le leader de
l’opposition, a mis en garde les meneurs de la contestation contre toute
tentative de leur part de provoquer les militaires.
“Si nous provoquons (…) les forces armées qui ont contribué au changement,
cela revient à chercher les ennuis”, a-t-il ajouté.
Le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole du Conseil militaire de
transition, a fait état de “pillages, de violences sur des citoyens, de routes
bloquées, d’attaques contre les forces de sécurité”.
Le Conseil militaire de transition, composé de dix membres, a jusque-là résisté aux appels à céder le pouvoir et les manifestants, qui ont reçu le soutien de Washington, les ont accusés de ne pas être si différents du président déchu.
TV5 Infos